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CONCHYLIOLOGHIE.

PARIS,

IMPRIMERIE DE M"° BOUCHARD-HUZARD ,

RUE DE L'ÉPERON, D.

JOURNAL

DE

CONCHYEIOLOGIE

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE MM. CROSSE ET FISCHER. \ |

8e série. Tome IVe.

VOLUME XEE. w.

A PARIS, CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 25.

1864.

LE

I PRET

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JOURNAL

DE

CONCHYLIOLOGIE.

fer Janvier: 186GA,

-

Note sur la rapidité de l'accroissement des Mytilus,

PAR P, FISCHER.

Il est très-difficile d’assigner une durée exacte au dé- veloppement descoquilles. Si nous connaissons à peu près le temps employé par une Hélice pour acquérir les attri- buts de l’état adulte, nous sommes réduits à des hypothè- ses au sujet de l’évolution des mollusques marins.

Du reste, l'influence des milieux est coñsidérablesur la taille des mollusques. Desindividus de Mytilus logés dansles anfractuosités de rochers atteignent.à peine 2 centimètres en un an, el ne dépas:ent guère cette taille. Néanmoins ils sont parfaitement adultes et aptes à la reproduction. Si d’autres individus de la mème espèce s’accroissent plus li- brement, leur taille deviendra triple ou quadruple dans je mème espace de temps.

pres

M. Petit de la Saussaye a présenté à ce sujet des obser- vations intéressantes insérées dans le tome IV du Journal de Conchyliologre, p. 424 (1855). II rapportait le fait sui- vant :

Un navire caréné et doublé à neuf en zinc partit de Marseille pour la côte ouest d'Afrique, employa 48 jours à sa traversée, séjourna 68 jours dans la rivière de Gam- bie et mit 86 jours à effectuer sou retour. Le voyage avait donc duré 200 jours.

Arrivé à Marseille, lenavire eut sa carène nettoyée, etl’on en retira plusieurs mollusques, entreautresun Mytilus afer, un Avicula atlantica de 78 millimètres de longueur, et un Ostrea denticulata de 95 millimètres de longueur. Ces trois espèces appartenant à la faune du S. 0. de l'Afrique avaient donc au plus 154 jours d'existence à l’état adhé- rent; or on sait que les Mytilus et Ostrea quine s’attachent pas dans les premiers jours qui suivent l’éclosion périssent inévitablement.

La taille adulte aurait été atteinte par ces Acéphalés en 5 mois environ.

J'ai observé récemment des faits du même genre dans le bassin d'Arcachon (Gironde). Tous les ans on retire les balises de la passe pour les nettoyer complétement, les enduire de goudron et les replacer.

En 1862 je me rendis dans les passes et je recueillis sur une balise une énorme quantité de Moules (Mytilus edulis) d’une taille exceptionnelle (longueur 100 millimètres, largeur 48). La balise nettoyée, goudronnée et remise en place a été retirée de nouveau en 1863, un an après. Elle était chargée de milliers de Moules ayant les mêmes di- mensions.

Moins d’un an a donc suffi à cette espèce dont la taille

me. 1e

moyenne sur nos bancs ne dépasse guère 5 à 6 centi- mètres pour acquérir une longueur double.

Faut-il attribuer la grande taille de nos individus à leurs conditions d'existence? Je le suppose. Attachés, par un long byssus, à la balise et à son amarre, ballottés sans cesse par le flot, éloignés de toute cause de compression et de déformation, leur accroissement devient régulier et atteint ses limites extrèmes. Dans les bancs au contraire, les Moules adhèrent toutes au fond, sont pressées les unes contre les autres, émergent en partie à basse mer, circon- stances défavorables à leur développement.

Quant aux Moules qu'on trouve dans les anfractuosités de rochers, leur taille doit s accommoder à la forme du trou qui les a reçues après l'éclosion ; il leur est impossible de dépasser certaines limites, et leur facies change tellement, qu’on a pu prendre pour des espèces distinctes des indi- vidus rabougris et déformés. PE:

Addition au Catalogue des Coquilles marines recueillies sur les côtes de l'Algérie,

PAR H. C. WEINKAUFF.

L'examen attentif de mes collections de coquilles de la Méditerranée, et particulièrement des espèces que j'ai re- cueillies ‘sur les côtes d'Algérie, m'a permis de reconnaître que quelques-unes avaient été déterminées fautivement ou considérées à tort comme des variétés.

—8$

Après les notes étendues et les rectifications dont mon catalogue a été l’objet de la part de plusieurs naturalistes, j'ai cru devoir moi-même donner un supplément, et je tiendrai plus tard les lecteurs du Journal de Conchyliolo- gie au courant des additions nouvelles que je compte pu- blier, s'il y a lieu.

4. Murex gibbosus, Lamarck, His!. VIE, p. 166. Le jaltoni Adanson. (Kiener). Cog. viv., pl. vu, fig. 5.

Hab. Alger. Peu commun.

Au moment j'ai rédigé mon catalogue, je n'avais pas encore reconnu cette espèce, l'ayant considérée comme une variété du Wurex erinaceus. Voilà encore une co- quille sénégalaise.

2. Murex lamellosus, de Cristofori et Jan. (Philippi, Enumér., t. 1, p. 179, pl. x1, fig. 50.) Hab. Alger (cap Matifou), sur le corail.

J'ai commis une confusion au sujet de cette espèce. J’a- vais reçu un exemplaire du Pyrula squamulata, Philippi, et, peu de temps après, une autre coquille qui m'avait paru semblable, quoiqu'elle possédât un opercule de Murex, ei que j'ai reconnue plus tard être le lfurex lamellosus.

M. Petit, dans l'intervalle (Journ. Conch.,1. XI, p. 358), m'a reproché d’avoir classé le Pyrula squamulata dans ie genre Coralhophila d'Adams, quoique j’eusse déclaré que son mollusque portait un opercule de Hurex. Ce reproche tombe devant les faits que j'expose aujourd’hui, le Pyrula squamulala appartenant bien, en effet, au genre Corallic- plula, et lexemplaire pourvu d'un opercule de Murex n'étant autre chose que le Âurex lamellosus.

Le Pyrula squamulata me parail très-voisin des Pur-

me Di pura costata, Blainville, et plicata (Marex), Martini, et ne semble pas différer spécifiquement du Purpura brevis, Blainville On établira donc sa synonymie comme il suit : Coralliophila (Purpura) brevis, Blainville. Pyrula squamulata, Philippi.

Hab. Sicile (Philippi), côte d'Italie (Fiberi), Alger, cap Maiifou (Weinkauff).

5. Murex scaber, Lamarck, Hist., t. VIX, p.175.

(Kiéner, Coq. viv., p. 101, pl. 1x, fig. 2.)

Hab. Alger. Rare.

4. Ovula (Simnia) Nicæensis, Risso (Hist. nat. Eur. Méem., IV, p. 255, fig. 150).

Hab. Alger. Dragué mort à l'entrée du port.

5. Cerithium Crosseanum, Tiberi.

(Journ. Conchyl., t. XI, p. 161, pl. vi, fig. 2.)

Hab. Alger. Dragué 5 exemplaires mieux conservés que celui qui a été figuré par M. Tiberi. Bône (Tiberi).

6. Lillorina punctata, Gmelin.

(Dunker, Guin. Moll., pl. 11, fig. 25-25.)

Hab. Alger. Commun. Se trouve avec le L. cœærulescens dont il n’est peut-être qu’une variété. Vit sur les rochers da rivage et s'élève très-haut au-dessus du niveau de l’eau. Espèce sénégalaise.

7. Trochus tumidus, Montagu.

(Chemuitz, éd. IE, p. 195, pl. xxix, fig. 20 et 25.)

Hab. Alger. Commun au cap Maiifou.

8. Bulla { Haminea) folliculus, Menke.

(Zeitschrift für Mal., 1855, p. 141.)

Hab. Alger. Commun dans le port, sur les roches du

petit fort.

Quelques exemplaires de petite taille de l'espèce men-

4

tionnée dans mon Catalogue sous le nom de Bulla hydatis se rapportent à cette espèce. Je possède un exemplaire authentique de Bulla folliculus provenant de Gibraltar. Je ne sais si l'espèce est figurée, et il serait utile d’en don- ner une représentation exacte.

9. Mytilus edulis, Linné, var. pellucidus. (Donov., Brut. shells, éd. Chenu, f. 1-5.) Hab. Alger, dans le port, adhérent aux chaînes.

Cette espèce, que j'ai nommée M. minimus, Poli, dans mon Catalogue, p. 528, 2, parait semblable au AZ. sagit- tatus, Poli. Ce dernier nom ne doit pas être considéré comme synonyme du À. galloprovincialis.

Néanmoins le Mytilus minimus doit rester dans le ca- talogue : on le trouve également à Alger.

410. Ostrea hippopus, Linné.

Hab. Alger, Sidi-Féruch. Commun. Espèce comestible, importée sans doute par les concessionnaires des parcs aux huîtres.

A1. Venus (Tapes) aurea, Gmelin. (Maton et Rackett, pl. n1, f. 4.) Hoab. Bône, dans l’eau saumâtre. Rare.

49. Psammobia costulata, Turton. (Philippi, Enumer. Moll. Sicil., t. I, pl. nr, fig. 8.) Hab. Alger. Rare.

Outre ces espèces, j'ai reçu dernièrement de M. Liron d'Alger un Lithodome différent du L. lithophagus. J'attends quelques échantillons de la mer Rouge pour les comparer avec l’espèce algérienne, et je compte publier ultérieure- ment le résultat de mon examen.

Enfin j'invite les lecteurs du Journal de Conchylhologie

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à retrancher de mon catalogue les espèces suivantes comme mal déterminées :

. Tellina punicea, Born.

. Scalaria coronata, Philippi.

. Trochus Sauleyi, d'Orbigny.

. Pleurotoma granum, Philippi.

. Fusus echinatus, Philippi.

. Dentalium fissura, Lamarck. H. W.

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Observations sur quelques espèces de la Méditerranée ,

PAR H. C. WEINKAUFF.

1. 'TRITON SUCCINCTUM, Lamarck.

Dans mon catalogue des Mollusques d'Algérie, j'avais tenté de restituer à cette espèce le nom linnéen de Mu- rex olearium, d’après M. Dunker. Mais, en étudiant moi- même les auteurs anciens, j'ai trouvé que cette détermi- nation était douteuse.

Linné, décrivant son Murex olearium, cite Lister (fig. 51, pl. 956, et fig. 32, pl. 957, qui diffèrent l’une de l’autre); Bonanni (Récréat., IN, p. 289), l’on ne sau- rait reconnaître notre espèce, et Gualtieri (pl. 80, fig. A), qui a représenté, sans aucun doute, le Ranella gigantea.

La diagnose de Linné n’est pas plus facile à interpréter, car les mots suturis allernis peuvent aussi bien s’appli-

19

quer au Ranella gigantea de Lamarck arrivé à l’état adulte.

Born n’a pas débrouillé la synonymie; tout en mainte- nant l'espèce linnéenne, il a fondé pour une simple va- riété (Séba, IT, pl. 57, fig. 51, et Martini, IV, pl. 131, fig. 1252-55) une nouvelle espèce, le Murex costatus. De même, Chemnitz a adopté l'espèce de Linné ë a établi son Argus fascialus sur une variété.

Lamarck, considérant que Linné appliquait deux noms distincts à deux figures de Gualtieri représentant la même espèce (Ranella gigantea) à des âges différents, a sup- primé les deux noms pour y substituer celui de Ranella gigantea. En agissant ainsi, Lamarck supposait que Linné n'avait pas connu notre espèce (Triton succinctum); M. Hanley, qui partage cette opinion, n’a pas trouvé le Triton succinctum dans la collection de Linné. Sous le nom de Murex olearium on ne voit que le Ranella gigan- tea, Lamarck. Quant au Murex reticulatus de Linné, éta- bli d’après la figure M, pl. 49, de Gualtieri, il est repré- senté dans la collection de Linné par le Ranella tubercu- lala, Broderip, coquille qui a beaucoup de rapports avec l'état jeune du Ranella gigantea que M. Hanley a peut- être méconnu.

Mais quel nom alors portera notre espèce? On a pro- posé de revenir au nom de Born : Mureæ costatus; mais on ne saurait adopter cette dénomination, Born ayant commis une confusion analogue à celle qu’on peut repro- cher à Linné. Il en est de même pour Chemnitz. Dillwyn a proposé le nom de Murex parthenopus ; mais cette dé- nomination est employée dans un simple catalogue et n'a pas, par conséquent, de droits à la priorité.

Il faut donc en rester au nom de Lamarck, qui a l’a-

vantage de la priorité et qui en même temps est connu le

plus généralement. Voici la synonymie :

TRITON SUCCINCTUM, Lamarck.

Murezx olearium, Born, non L. _ parthenopus, Dillwyn. Var. B. Murex costatus, Born. Var. C. Murex argus fasciatus, Chemnitz. Adansonti, Dunker.

2. CANCELLARIA CANCELLATA, Linné.

Les descriptions des Mollusques du genre Cancellaire sont, pour la plupart, non-seulement insuffisantes, mais encore contraires aux observations que j'ai faites à Alger sur l'animal du Cancellaria cancellata.

L'espèce vit sur un fond sablonneux, dépourvu presque complétement de plantes marines dans les différents points j'ai dragué. M. Deshayes avance, au contraire, que la Cancellaire vit sur les plantes marines. Le plus grand nombre d'exemplaires se récoltent à peu de distance du rivage, par 25 ou 50 pieds de profondeur : quelquefois même on les recueille à une moindre profondeur, dans la région qu'habite le Donax trunculus (1).

Le mollusque peut se développer beaucoup hors de sa coquille, de telle sorte que la tête et le cou atteignent alors la longueur de celle-ci. Le pied est également plus long que la coquille, étroit et tronqué en avant, il se pro- longe au devant de la {ète, et terminé postérieurement en pointe mousse. Les tentacules courts portent, un peu au- dessus de leur base, uñe bandelette obscure dans laquelle

(1) Jai trouvé une jolie variété à stries plus serrées, sur un fond vaseux, par 30 brasses de profondeur. Elle est rare. H, W,

14

on aperçoit les petits yeux ponctiformes, non saillants, et semblables à un petit trou noirs Le manteau recouvre complétement le canal sans constituer un tube siphonal.

Les mouvements de l’animal sont lents; la surface du pied retient adhérente une quantité de sable fin qu’il n’a- bandonne pas en se retirant dans la coquille, de sorte que celle-ci semble fermée avec du sable, et que l’on croirait avoir dragué une coquille morte remplie de sable. En outre, la coquille en totalité est recouverte de sable fin, adhérent, qu’on ne peut détacher qu’avec la brosse. Cette circonstance donne à penser que les Cancellaires s’enter-

rent dans le sable comme certaines espèces du genre Bull.

3. NATICA MILLEPUNCTATA, Lamarck.

Voici, d'après mes recherches, quelle doit être la syno- nymie de cette espèce :

NATICA MILLEPUNCTATA, Lamarck.

Nerita punctata, Karsten (Recluz). Var. B. Séatus juvenilis. Nerita stercus-muscarum, Gmelin (Philippi). Var. C. Maculis maoribus rufis intermixta. Natica hebræa, Martyn (Recluz). maculata, Deshayes. adspersa, Menke.

4. LATIAXIS TECTUM-SINENSE, Deshayes.

M. Petit me reproche d’avoir placé cette espèce dans le sous-genre Latiaxis. En se reportant à la description de M. Deshayes, il trouvera les lignes suivantes consacrées aux espèces du même groupe :

« Elles sont sur la limite des genres Mure, Pyrula,

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« Fusus, et offrent de grands rapports avec les Pyrula Mawæ, Gray, Eugeniæ, Bernardi, fusiformis, Chenu. « Si le genre que l’on a proposé pour ces formes est « adopté, elles y rentreront indubitablement. » (Journ. Conch:, t..V, p. K1.)

Les deux espèces de M. Deshayes sont pourvues d’un large ombilic, et si ce caractère n’est pas énoncé dans la diagnose du Murex fectum-sinense, comme dans celle du Murex laceratus, les figures 1-2 de la planche 11 (Journ. Conchyl.,t. V) le montrent nettement; l’ombilic, du reste, n’est pas moins appréciable dans mon exemplaire d'Alger.

5. PLEUROTOMA UNDATIRUGA, Bivona.

D'après M. Petit (1), cette coquille proviendrait origi- nellement de la côte ouest d'Afrique «parce qu’elle paraît y « être commune et qu'elle y prend un plus grand déve- « loppement. » Or le Pleurotoma en question ne paraît pas être plus rare à Alger qu’au Sénégal, j'en ai recueilli moi-même sept exemplaires; six autres se trouvent dans une collection d'Alger; enfin M. Liron m'a écrit, il y a quelque temps, qu’on lui en apportait fréquemment des individus durant l'été.

Quant au développement, je possède des exemplaires de 65 millimètres de longueur, et le plus petit atteint 58 millimètres ; il dépasse encore la taille des spécimens de Reeve et de Kiéner. En revanche, le Pleurofoma bal- teata, de Kiéner, provenant de Sicile, est représenté par cet auteur avec des dimensions inférieures à celles de la même espèce recueillie au Sénégal; c’est peut-être cette considération qui a porté M. Petit à considérer le Pleuro- toma undatiruga comme originaire du Sénégal.

(1} Journal de Conchyliologie, t. XI, p. 338.

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Dans tous les cas, la présence de cette espèce dans les couches subapennines du pourtour de la Méditerranée, pourrait donner un appui réel à la meilleure hypothèse sur l’origine de notre espèce. H. W.

Note sur les Psammobhies des côtes d'Algérie et description d’une espèce nouvelle,

PAR H. CROSSE.

M. Deshayes dans son grand ouvrage sur l’Algérie, et M. Weinkauff dans son catalogue (1), ne citent que deux espèces appartenant au genre Psammobia. L'une d'elles, le P. vespertina, Gmelin, dans la synonymie de laquelle doivent entrer les Tellina depressa de Donovan et #. al- bida de Dillwyn, est répandue avec une égale abondance sur les côtes de l'Océan et sur une partie de celles de Ja Méditerranée. Ii en est de même de l’autre espèce. P. Fer- roensis, Chemnitz, ou P. incarnala, Pennant, son syno-

nyme. M. Mac-Andrew, dont les utiles recherches ont aug- :

menté, dans une proportion notable, la somme de nos connaissances sur la distribution géographique des Mol- lusques européens, en a recueilli à Alger une troisième, le Psammobia costulata, Turton, qui parait assez répandue dans la Méditerranée. En effet, elle a été trouvée en Grèce par MM. Graves et Spratt, et en Sicile par M. Philippi,

(4) Journai de Conciujt., 1862, p. 318.

LEA

qui, la considérant à tort comme nouvelle, lui a donné le nom de Psammobia discors.

Enfin M. Weinkauff a soumis récemment à notre exa- men deux autres Psammobies provenant également du littoral algérien et n’appartenant à aucune des espèces précédemment citées.

L'une, qu'il a recueillie avec l'animal, sur la plage, après une forte tempête, nous a paru devoir être rappor- tée au Psammobia intermedia de Deshayes (1), que M. Mac-Andrew a recueilli à Faro, sur la côte de Portu- gal. Voilà donc encore une espèce qui passe d’une mer à l'autre et que l’on trouve à la fois dans l'océan Atlantique et dans la Méditerranée.

L'autre coquille, qui porte à cinq le nombre de Psam- mobres actuellement connues sur les côtes de l'Algérie, nous à paru suffisamment distincte de ses congénères par ses caractères spécifiques pour nous permettre de la dé- crire comme nouvelle.

PsammoBiA WEINKAUFFI. ( PI. IE, fig. 4.)

T. anguste transversa, subcompressa, subæquilaterals (latere postico paulo majore), strüs obliquis, ad latus posticum subito evanescentibus impressa, mtidula, albida, roseo pallide radiata, versus margines epidermide tenui induta ; latere antico anguste rotundalo, postico oblique truncalo, lœvi, ad umbones compresso, subangulato; car- dine in valva dextra bidentato, in sinistra unidentato, dentibus apice subbifidis ; sinw pallii profundo, parum conspicuo; valvis inlus albidis. Lat. 46, long. 22, alt. ulriusque valvæ 10 millim. (coll. Weinkauff).

Habitatin Algeria.

(1) Proceed. of xool. Soe., 1854, p. 319.— Reeve, Conch. Ico- nica, 25, 2

LOVE ES

Coquille étroitement transverse, subcomprimée, et pa- raissant à peu près équilatérale, bien qu’en réalité le côté postérieur soit le plus grand. À l'extérieur, elle est lui- sante, blanchâtre avec de nombreuses radiations longi- tudinales d’un rose pâle, et sillonnée de nombreuses stries obliques qui disparaissent brusquement vers le côté posté- rieur : près des bords, on trouve encore quelques traces d’un épiderme mince, peu développé et d’un jaune ver- dâtre. Le côté antérieur est étroit, arrondi; le côté posté- rieur lisse, obliquement tronqué, comprimé et subangu- leux dans la partie qui avoisine les crochets. La charnière est composée de deux dents sur la valve droite et d’une sur la valve gauche : toutes trois sont très-légèrement bi- fides à leur sommet. Le sinus palléal est profond et peu apparent, et l’intérieur des valves blanchâtre. La largeur de la coquille est de 46 millimètres, sa longueur de 22, son épaisseur de 10.

Si nous comparons cette espèce à ses congénères des mers d'Europe et du Sénégal, nous ne voyons guère que le Psammobia Ferroensis; Chemnitz, dont il soit possible de la rapprocher. Elle en a les radiations longitudinales et à peu près la forme, mais elle s’en éloigne par son as- pect luisant, et surtout par ses stries obliques brusquement interrompues vers le côté postérieur : dans l’autre espèce, au contraire, les stries ne sont pas obliques, et, arrivées vers le côté postérieur, elles deviennent plus prononcées et forment comme des plis. Nous ne retrouvons ce singu- lier caractère de stries obliques disparaissant subitement que dans quelques PsamNobies provenant des mers de i'fnde, le P. cœrulescens, Lamarck, de Ceylan, d’ailleurs bien différent de notre espèce, et surtout le P. Malaccana, Reeve, qui a de grands rapports avec elle, mais qui s’en distingue par une forme plus ovale, moins élancée et par l'absence de radiations. *

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Nous donnons à cette espèce le nom de notre honorable correspondant, M. Weïnkauff, qui l’a recueillie en Algé- rie et qui nous la communiquée : elle fait partie de sa collection. D’après lui, un autre exemplaire existerait au musée d’Alger, sous la dénomination de Psammobia in- carnata, nom créé par Pennant et synonyme de P. Fer- roensis, ainsi que nous l'avons dit plus haut. H. C.

Description de trois espèces nouvelles,

PAR M. LE D' PRor.

MELANIA PLUMBEA. (PI. II, fig. 1.)

T. ovato-turrita, crassa, ponderosa, sub stralo nigro crasso sordide olivacea, haud nitens. Anfract. 7-8 (apex ipse deest) conveæiusculi, sutura distincta irregulari di- visi; supremi medio angulati, infra angulum longitudi- naliter costati, coslis obhiquis, distantibus ; sequentes læ- vigali, superne subangulali, sulcis nonnullis spiralibus, lalis, indistinctis, præcipue in anfractu ultimo et ad basin conspicuis, ornali ; anfractus ultimus convexus, nonnun- quam superne geniculatus et obscure nodulosus. Apertura magna, ovala, basi effusa, livida ; columella incrassata, labium callo crasso livido indutum, labrum tenue, leviter sinualum, antice subproductum.

Long. 39°*, diam. 18. Apert. long. 16°”, lat. 8°"

Habitat in Nova-Guinea ?

Espèce grossière, pesante, revêlue d’un épiderme oli-

-Opree

vâtre. Les deux ou trois premiers tours de spire sont sub- anguleux au milieu et présentent au-dessous de cet angle des côtes longitudinales obliques, bien marquées, et éloi- gnées les unes des autres, croisées par des stries spirales fines et serrées. Les tours suivants n’offrent rien de sem- blable; ils portent à leur partie supérieure quelques traces vagues de sillons décurrents larges, un peu plus visibles sur le dernier tour et à la base. Le bord gauche de l’ou- verture est revêtu d’une callosité très-épaisse dans toute sa longueur, et la columelle est fortement épaissie et ver- sante à la base. Cette espèce se place par la forme de son ouverture à côté de M. lateritia, Lea.

MeLaniA (Hemisinus) WesseLr. (PI. IL, fig. 2.)

T. anguste turrita, valde elevata, solida, fusca, trun- cata. Anfractus convexi, spiraliter et regulariter hrati, strüs incrementi conspicuis decussati. Apertura elliphca, basi late truncata et sinuata ; columella torta, abrupte truncala.

Long. (anfrac. 7) 42"%, diam. maj. 9°®; diam. trun- cat. 2 192"; long. apert. 10°".

(Le bord droit de mon échantillon n'étant pas parfai tement intact, je ne peux pas indiquer le diamètre de l’ou- verture.)

Cette intéressante espèce appartient au groupe ou genre Hemisinus et vient se placer à côté de H. (Basistoma) Edwarsii, Lea : elle s'en distingue, dureste, facilement par l'élévation de sa spire et la convexité régulière de ses tours. Elle est ornée, d’un bout à l’autre, de cordelettes élevées subégales qui se détachent en noir sur le fond de la coquille, et sont croisées par des stries d’accroissement également foncées. La direction des tours est remarqua- blement oblique par rapport à l’axe, ce qui donne à la

921

coquille un facies très spécial, comme si elle avait été for- tement étirée dans le sens longitudinal. M. Wessel, de Hambourg, qui a bien voulu me céder l'échantillon que je fais figurer, en possède un autre dont les dimensions sont d’un tiers plus considérables : ce sont les deux seuls que je connaisse, Quant à la provenance de cette espèce, elle est douteuse. L’étiquette qui l’accompagnait dans la collection de M. Wessel portait « Melania hastata, West- Indies » sans nom d'auteur. Je ne connaïs qu’une M. has- tata d'Anthony qui provient des États-Unis et n’a aucun rapport avec celle-ci. Il est plus que probable que la pa- trie de notre Mélanie est le Brésil.

Hezix HumuserrTi. (PI. II, fig. 5 et 6.)

T. laleet profunde umbilicata, discoidea, subirregularis, solidula, superne costulato-striata, subtus vix striatula, mhda, unicolor olivaceo-fusca ; spira plana. Anfract. 5 vix conveæiusculh, ultimus antice descendens. Apertura obli- qua, obtuse cordata, lamella una parielali, centrali, va- lida, sinuata et palatali una profunda, brevi (extus haud conspicua) coarctala. Peristoma dilute violacéo-fuscum, callosum, brevissime reflexum; marginibus callo elevato Junclis, supero subdentato, infero dente quadrato mu- nilo.

Alt. 9 millim., diam. maj. 25, min. 20.

Habitat in insula Ceylan (Humbert).

Cette espèce a les plus grands rapports avec l'H. er- ronea, Alb.; cependant elle s'en distingue assez facilement déjà par son apparence extérieure, et je l’avais séparée dans ma collection à titre de variété avant d’avoir décou- vert ses caractères distinctifs internes. Elle est relative- ment plus élevée que l’erronea, et l’ombilic est plus pro-

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fond : sa forme, sans être parfaitement régulière, ne pré- sente cependant pas cet angle saillant que j'ai observé sur tous les nombreux échantillons d'A. erronea que j'ai entre les mains. Sa couleur est différente, rappelant plutôt celle de l'H, Charpentieri; enfin les stries de sa surface sont moins marquées. À l’intérieur, elle ne présente que deux lamelles, une forte pariétale médiane comme l'A. erronea, et une autre peu développée, palatale, placée au bas du der- nier (our, près de la suture inférieure. Tandis que tous les échantillons d'Æ. erronea que j'ai ouverts m'ont constam- ment présenté sept lamelles internes, Pfeiffer n'indique, dans sa Monographia Heliceorum (Suppl. Il, p.298), que trois lamelles palatales. On n’en voit, en effet, que trois si on regarde du côté de l'ouverture ; mais si on ouvre la co- quille vers le milieu du dernier tour, de manière à voir les lameiles par derrière, on en compte quatre presque égales. Ces lamelles sont tout à fait semblables dans V'H. Rivoli, et placées de la même manière; seulement elles sont moins fortes et moins profondément siluées. L’unique lamelle palatale de Y H. Humberti correspond à la lamelle palatale inférieure des H. Rivoli et erronea. Cette espèce a été recueillie à Ceylan par M. A. Hum- bert : elle vit dans ies mêmes localités que l'A. erronea, mais elle paraît être beaucoup moins commune (4). A. B.

4) Nous avons cru devoir donner sur la planche II la figure et la coupe au trait des 4. Humberti et erronea, indispensables, selon nous, par suite de la grande ressemblance extérieure des deux espèces. Nous représentons aussi, sur la même planche, et comme point de comparaison, deux autres espèces du même groupe, que l’on trouve également à Ceylan, et dont il est ques- tion dans l’article de M. Brot, l'Helixæ Rivoli, Deshayes, et l’Helix Charpentieri, l'fciffer, rares encore dans les collections : la der-

cu 08 Fe e

Catalogue des espèces appartenant au genre Pomatias, et description d'une espèce nou- velle,

PAR H. CROSSE.

X, Généralités.

Le genre Pomatias a été créé en 1789, par Studer (1), pour un petit groupe de Cyclostomacés, remarquables par leur forme particulièrement allongée et leur opercule cartilagineux, paucispiré et composé de deux lamelles. L'armature de leur masse buccale, bien étudiée par le docteur Troschel (2), diffère de celle des autres Cyclosto- macés, notamment en ce que les plaques latérales externes du Radula ou râpe linguale sont excessivement petites et beaucoup moins développées que les autres. Mais, si l’en- semble de ces caractères différentiels permet d'adopter comme genre ce petit groupe assez bien délimité et presque localisé en Europe, nous pensons qu'on ne peut, sans exagération, l’élever au rang de famille, ainsi que

nière de ces espèces est entièrement dépourvue de lamelles in- ternes. La figure 5 représente l’H. Humberti; la fig. 6, la coupe horizontale de la même espèce : la figure 7. l'A. erronea; les figures 8 et 9, les coupes horizontale et verticale de la même espèce, pratiquées de manière à montrer la situation et la dispo- sition des lamelles internes. La figure 10 représente l'A. Rivoli, ct la figure 11 l’H. Charpentieri. H. CROSSE.

(1) Studer, in Coxe’s Trav. in Switzerland, 1789. Studer, Verzeich, p. 21, 1820.

(2) Das Gebiss der Schnecken, etc., 1, pages 65 et 241.

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l'ont fait MM. Gray (4). et A. Adams (2) et Troschel (3), en proposant les noms plus ou moins heureux de Poma- tiaina, Pomatiasinæ et Pomatiacea. M. Pfeiffer, dans sa monographie des Pneumonopoma, énumère 10 espèces vivantes appartenant au genre Pomalias ; il en porte le nombre à 46, dans son premier supplément. Nous en connaissons actuellement 20, ainsi qu’on le verra plus loin dans notre Catalogue.

EE. Bescription d’une espèce nouvelle. PomarraAs HinazGor. (PI. IT, fig. 5.)

T. perforata, conico-turrita, parum pellucida, cras- siuscula, sat remote et suboblique costulala, cinereo-brun- nea ; spira apice obtusiuscula; anfr. 9 parum convexi, embryonales 2 lœvigati, albido-lutei, sequentes costulati, sutura conspicua separati, ultimus basi obsolete subangu- latus; apertura verticahs, subovato-rotundata, fauce pallide castanea; peristoma duplicatum, crassum, album : internum vix continuum, exlernum ad occursum anfrac-

.tus penullimi subinterruplum, utrinque expansum, re- flexum, extus album, margine sinistro subauriculato.— Long. 42 millim., diam. maj. 5 172 mallim.; apert. cum perist. 5 millim. longa, 4 475 lata (coll. Crosse).

Habitat « Pena de Gorbea et Pena de Orduna » His- paniæ.

Coquille munie d’une perforation ombilicale, de forme conico-turriculée, faiblement transparente, relativement épaisse, ornée de costulations longitudinales légèrement obliques et assez éloignées les unes des autres : colora-

(1) Cat. Phan., p. 211. (2) Gen. Rec. Moll., IT, p. 298 ex parte. (3) Troschel, L. c.

"Jus

tion générale d’un brun plus ou moins cendré. Spire ter- minée par un sommet obtus. Les tours, au nombre de neuf, sont faiblement convexes ; les deux premiers (em- bryonnaires) sont lisses et jaunâtres, les suivants costulés et séparés par une suture bien apparente; le dernier presque imperceptiblement anguleux à la base. L’ouver- ture verticale et de forme ovale-arrondie est d’un marron pâle à l’intérieur. Le péristome est double, épais et d’un blanc mat, le bord interne sensiblement continu ; le bord externe, légèrement interrompu à l'endroit il ren- contre l’avant-dernier tour, est largement étalé des deux côtés, réfléchi, subauriculé, extérieurement blanc. La “longueur de la coquille est de 12 millimètres ; son plus grand diamètre, de 5 1/2 : l'ouverture, y compris le pé- ristome, mesure 5 millimètres de long sur 4 1/5 de large.

Ce Pomatias provient d'Espagne et nous a été commu- niqué par M. J. Gonzalez Hidalgo, qui s’occupe avec suc= cès (le la recherche des mollusques de son pays et auquel nous nous faisons un plaisir de le dédier. Il a été recueilli dans la Pena de Gorbea, à 1,400 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur les points dits Zgurinao et Pico de Altamira, et dans la Pena de Orduna (Vizcaya).

Si nous comparons cette espèce à ses congénères, nous trouvons qu’elle est plus solide, plus épaisse, plus foncée de coloration, plus large et plus franchement double de péristome qu'aucune d’elles. Son ombilic et sa taille sont à peu près ceux des P. obscurus, Draparnaud, et P. cras- silabrum, Dupuy; mais elle est beaucoup plus épaisse, pro- portionnellement plus large, de coloration différente et pourvue de costulations plus fortes et moins serrées. Ces costulations sont comparables à celles du P. Nouleti, bien qu'un peu plus obliques. Notre espèce est, d’ailleurs, fort

= distincte du P. Nouleti par son épaisseur, sa coloration,

son absence de fascies, et surtout par son péristome large, épais, double et auriculé.

HEX. Catalogue des espèces du genre.

À l'exemple de M. Pfeiffer, nous divisons les Pomatias en deux sections, dont la première comprend les espèces dont le péristome présente des expansions auriculiformes plus ou moins développées, et la seconde celles qui ne présentent pas ce caractère.

A. Peristomate auriculato. À, POMATIAS AURITUS.

Cyclostoma auritum, Liegler, Mus. excissilabrum, Mühlfeldt, Mus. Pomatias auritus, Rossmässler, Icon., VI, p. 50, t. 28, fig. 598. Hab. Dalmatie, Montenegro et Albanie.

2. POMATIAS DALMATINUS.

Pomatias Dalmatinus, Parreyss, mss.

Pfeiffer, Malak. BI, 1863, p. 156.

Hab. Castelnuovo (Dalmatie).

Cette espèce, très-voisine de la précédente, s’en dis- tingue par sa forme plus élancée, ses côtes distantes entre lesquelles existent des stries plus fines, son ouverture plus ovale et la disposition de son bord externe.

3. POMATIAS EXCISUS.

Pomatas excisus, Mousson, Coq. terr. et fluv. Schlæfli, p. 51. Hab. Janina (Albanie).

AR; D'ECR

Cette espèce est imperforée : d’après l’auteur, elle ne peut être comparée qu'aux P. auritus et fessellatus; elle en diffère en ce qu’elle est plus élancée, subdiaphane et remarquable « par la grandeur de l'intervalle qui sépare « l'oreillette gauche du bord largement réfléchi de la sur- « face de l'avant-dernier tour. »

4. POMATIAS OBSCURUS.

Cyclostoma obscurum, Draparnaud, Hist., p. 39, pl. 1, fig. 13.

Pomatias obscurus, Pfeiffer, Monog. pneum., I, p. 298.

Hab. les Pyrénées ; Salles (Landes) et Foix (Ariége), d’a- près M. Boutigny.

M. Pfeiffer réunit à cette espèce le P. Sfuderi «, Hart- mann (1), et considère comme variété minor les Cyclo- sloma fimbrialum, Reeve, mss., et apricum, Charpen- tier, mss.

5. POMATIAS HipaLGor. _ Pomatias Hidalgoi, Crosse, Journ. Conch.,1864;pl. 11, fig. 5 (2), p. 24. Hab. Pena de Gorbea (Espagne).

6. POMATIAS CRASSILABRUM.

Pomatias crassilabrum, Dupuy, Moll. France, p. 511, pl. xxvi, fig. 11. Hab. les Pyrénées.

7. PoMATIAS PARTIOTI.

Pomatias Partioti, Moquin-Tandon, Moll. France, I, p. 501, pl. xxvi1, fig. 52-54.

(1) Neue Alpina, I, p. 214. (2) Voir, pour plus de détails, la diagnose qui fait partie du présent arlicle,

AORRS

Hab. les Pyrénées, Lourdes et le cirque de Gavarnie

(M. Boutigny).

P:

8. POMATIAS CARTHUSIANUS.

Pomatias Carthusianus, Dupuy, Moll. France, p. 516, pl. xxvi, fig. 44. apricus, Mousson (test. Dupuy, Drouet et Mousson ipso in Coq.terr. el fluv. Schlæfli, p. 52. Hab. les Alpes françaises, la Grande Chartreuse, etc.

9. POMATIAS TESSELLATUS.

Cyclostoma tessellatum, Wiegmann , mss. Mus. Berlin. Pomatias tessellatus, Pfeiffer, Zeits. für Malak., 1847, 110.

Cyclostoma conspersum, Liegler, Mus.

Hab. l'ile de Corfou.

10. POMATIAS SEPTEMSPIRALIS.

Helix septemspiralis, Razoumowski, Hist. nat., 1789, I, p. 278. Pomatias variegatus, Studer, in Coxe, Trav. Switz., 1789, IIT, p. 452 (sans description). Turbo striatus, Vallot, Ex. Haist. nat. Côte-d'Or, 1801, P. 6. Cyclostoma maculatum, Draparnaud, Hist., 1805, p.59, pl. 1, fig. 12. turriculatum a etc, Menke, Syn., ed. IT, p. 40. Pomatias Studeri 8, Hartmann, Neue Alpina, I, p. 214 (ex parte). maculatus, Pfeiffer, Monogr. Pneum., T, p. 501.

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Hab. la France, la Suisse, l'Allemagne méridionale, l'Illyrie et l'Espagne.

On voit, par les quelques synonymies qui précèdent, que cette espèce a été désignée par les auteurs sous bien des noms différents. Nous ajouterons que, d'après M. Pfeif- fer, on doit y réunir, à titre de variété, le Pomatias Villæ Spinelli, qui ne s’en distingue que par sa forme plus allon- gée et par les costulations plus marquées de ses tours su- périeurs.

41. POMATIAS PATULUS.

Cyclostoma patulum, Draparnaud, Hist., p. 38, pl. 1, Hp. 9,10. Pomatias patulus, Pfeiffer, Monog. Pneum., 1, p. 501. StuderiB, Hartmann, Neue Alpina, 1, p. 214 (ex parte). Cyclostoma turriculatum b, Menke, Syn., ed. IT, p. 40. Hab. le midi de la France, la Hongrie, l’Illyrie, l'Italie et l'Espagne. Le Pomatas Henricæ, Strobel (Malac. Trentina, p.18), n’est, d’après M. Pfeiffer, qu’une variété de cette espèce, d’une couleur cendrée plus ou moins jaunâtre.

12. Pomarras Porrotr.

Pomatias Porroti, Strobel (emend.), Note malac. Val- bremb., p. 22. Hab. la Lombardie.

B. Peristomate non auriculato.

45. PomaTrASs HimALAvæ. Pomatias Himalayæ, Benson, in Ann. a. Mag. of nat. History, mars 1859 (tirage à part, p. 41). Hab. la vallée de Rungun une altitude de 4,000 pieds

anglais); le Darjiling une altitude de 7,000 pieds anglais).

Il est assurément intéressant de retrouver dans l’'Hima- laya un représentant du genre Pomatias, qui paraissait si exclusivement européen : c’est un rapport'de plus à signa- ler entre la faune malacologique de certaines parties mon- tagneuses de l'Inde et celle de nos pays. Quoi qu’il en soit, M. H. Benson, qui, par ses utiles travaux , a tant contribué à faire connaître les nombreuses espèces terrestres et flu- viatiles de l'Inde et des pays voisins, a révélé au monde savant, en décrivant cette espèce, un fait scientifique des plus curieux. Le recueil qui renferme la diagnose étant peu répandu en dehors de l'Angleterre, nous croyons être utile à nos lecteurs en la reproduisant. Pomatias Hima- layæ, n.s. Testa perforala, altenuato-lurrita, solidiuscula, oblique confertim crassicostata, albida, epidermide tenui pallide cornea induta ; spira elongato-lurrita, sensim de- crescente, apice obluso, sutura impressa ; anfr. 7-8 con- vexiusculis, ullimo rotundalo, costis remotioribus non- nullis intervenientibus, mox desinentibus, pone aperturam munilo ; apertura vertical, ovato-rotundata ; peristomale duplici, incrassalo,exlerno expanso, reflexiusculo,interno continuo, superne ad angulum parietalem fissura minime profunda diviso. Operculo tenuissimo, membranaceo, translucente, paucispirato. Long. 5 172 10, diam. 2 192 4 mull.; apert. 5 mull. longa, 2 112 lata.

14. PoMaATIAS BARTHELEMYANUS.

Pomatias Barthelemianus, Shuttleworth, in Bern. Mit- theil., décembre 1852, p. 294.

Hab. les îles Canaries.

Cette espèce, établie sur un échantillon unique qui ap- partient au musée de Marseille, a beaucoup de rapports

avec le P. tessellatus, Wiegmann, mais s’en distingue par le bord supérieur de son péristome, qui n’est pas auriculé.

15. PomaTras RAYIANUS.

Pomatias Rayianum, Bourguignat, Amén. Malac., 1857, vol. IT, p. 28, pl. 1v, fig. 5-9. Hab. le département de l’Aube.

16. POMATIAS STRIOLATUS.

Pomatias striolatum, Porro, in Rev. zool., 1840, p.106. striolatus, Pfeiffer, in Zeits. für Malak., 1847, p. 110. Cyclostoma turriculatum, Philippi, En. Moll. Sic., 1, p. 144; nec Menke.

Hab. l'Italie et la Sicile.

17. Pomarras NouLert.

Pomatias Nouleti, Dupuy, Moll. France, p. 515, pl. xxv1, fig. 12. Hab. Axat; Foix (Ariége).

18. POMATIAS CINERASCENS.

Cyclostoma cinerascens, Rossmässler, Icon., VI, p. 53, pl. xxvin, fig. 406 (C. canescens in tabula). _— rude, Liegler in Menke, Syn., ed. II, p. 40. _ brevilabre, Parreyss in Anton, Verzeich., p. 54, 1962. Pomatias cinerascens, Villa, Disp. syst., p. 28. Var. 8 peristomate paulo latiore. Cyclostoma turgidulum, Parreyss. latilabre, Schmidt. Hab. la Dalmatie et la Croatie?

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49. POMATIAS SCALARINUS.

Pomatias scalarinum, Villa, Disp. syst., p. 58. _— scalarinus, Pfeiffer, Zeits. für Malak., 1847, p: 110: Hab. l'Istrie et la Dalmatie.

20. POMATIAS GRACILIS.

Cyclostoma gracile, Küster in Chemn., ed. II, 215, p. 291, t. XXVI, fig. 28-30. Pomatias gracilis, Pfeiffer, in Zets. für Malak., 1847, p. 110. Hab. Almissa (Dalmatie).

Nous ne connaissons jusqu’à présent que deux espèces fossiles appartenant bien authentiquement au genre Po-

malias :

4. PomarTirAs RUBESCHII.

Cyclostoma Rubeschii, Reuss, in Palæontograph., IX, p. 40, pl. 1v, fig. 12. Terrain miocène de Bohème.

2. POMATIAS LABELLUM.

Cyclostoma labellum, Thomæ, Nass. Jahr., II, p.147, pl. 1v, fig. 5. crassiusculum , À. Braun, in Deutsch. Nat. Versamm., 1842, p. 149. Pomatias labellum, Sandberger, Conch. Mainz. Ter- harb., p..9, pl. 1, fig. 5. Terrain tertiaire de Mayence : Hochheim, Nierstein,

Kindenheim, Iibesheim près Landau.

Nous ajouterons, en ce qui concerne les espèces vivantes,

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que, sur vingt Pomatias actuellement connus, neuf, c'est- à-dire prèsde moitié, habitent le littoral oriental del’Adria- tique, depuis l’Illyrie jusqu’à l'Albanie, en y comprenant les iles [oniennes : la France en compte presque autant (8 espèces), l'Italie 5 ou 4, l'Espagne 3, les îles Canaries 4, l'Allemagne 2 et la Suisse 4. Nous n'avons pas besoin de dire qu'un certain nombre de ces espèces habitent plusieurs des pays cités. Enfin nous rappellerons le fait cu- rieux de la présence d’un représentant, unique jusqu'ici, du genre, dans Ja chaine de l'Himalaya. H. C.

Descriplion de cinq espèces nouvetles du genre Conus,

PAR AM. BOoIvin.

4. Conus consuL. (PI. I, fig. 5, 6.)

Testa elongato-turbinata, alba; maculis flavis, latis, albo nigroque transversim el regulariter punclatis ; spira convexa, striala, maculata, mucronata; apice fusco; apertura in exilu latescente; fauce alba. Long. 43, diam. maj. 19 millim.

Cette coquille est d’une forme allongée. Sur un fond blanc on voit de grandes taches d’un jaune foncé, larges, transversalement et régulièrement couvertes de points carrés oblongs, rapprochés, les uns blancs, les au- tres d’un noir marron, qui représentent des lignes serrées ; ces taches recouvrent presqueentièrement le test; un espace presque blanc est réservé au-dessous des deux tiers supé- rieurs de la coquille, et sur toutes les parties blanches de

3

934

la coquille on aperçoit des points marron moins grands que ceux qui décorent les taches. La spire est convexe, finement et concentriquement striée ; on y compte huit à neuf tours nettement séparés par un sillon ; elle est très- maculée ; son sommet, très-pointu, est d’un violet qui tire sur le noir ; le dernier tour de spire fait carène dans le haut. L'ouverture, blanche intérieurement, est beau- coup plus large à la base qu’au sommet. Le bord droit, mince et tranchant, laisse voir à l’intérieur les taches et les points de l'extérieur. Il faut dire que l'individu que je décris ne paraît pas avoir atteint son développement com- plet. Le dernier tour de spire est couvert de stries trans- versales et longitudinales d’une délicatesse excessive, sai - sissables cependant par la vue sans le secours de la loupe, et qui font de toute la superficie du test un parquet ou un damier à menus carreaux, brillant, extrêmement riche et joli. Au bas du bord columellaire, on aperçoit des sillons obliques, subgranuleux, et au-dessous une légère dépres- sion, puis enfin un renflement. Je ne dis rien de l'angle spiral, que l’on ne peut juger que sur une coquille com- plétement adulte.

Ressemblance et dissemblance. C'est avec le C. magus, Linné, que notre C. consul a le plus de rapport. Comme lui il est allongé et cylindracé, mais il en diffère essen- tiellement par lestaches qui dans le magus sont nombreuses, longitudinales, grêles et courantes, tandis que dans le consul elles sont rares, larges, et font plaque; de plus, dans le magus les lignes articulées n’existent pas toujours, et, lorsqu'elles existent, elles sont plus fines et plus serrées. Chez le magus, le sommet du dernier tour de spire est presque abattu ; chez le consul, il est presque tranchant. Le magus est plus effilé, et le consul plus renflé vers la partie médiane. Enfin les plis obliques appliqués au bas

35 du bord columellaire sont plus saillants et plus granuleux sur le magus que sur le consul, à moins que cette dernière différence que nous signalons ne soit, chez le consul, l'effet du jeune âge.

Patrie . . . inconnue. Ce que nous savons de cette co- quille, c’est qu'elle se trouvait dans un musée du Havre, qui, après la mort du propriétaire, fut dispersé, il y a vingt ans environ, d’abord par des ventes partielles vo- lontaires, et enfin à la chaleur des enchères.

Longueur 45 millim., plus grand diamètre 19. Mon ca- binet.

2. Conus DaPgne. (PI. I, fig. 7, 8.)

Testa ventricosa, intus et superne flava, sublœvis, bi- fasciata, lineis sublilissimis, maculis aut flammulis or- nala ; spira convexa, striala, mucronaia ; apertura ar- cuata. Long. 35, diam. maj. 18 nullim.

Coquille pour ainsi dire renflée, de couleur jaune uni- forme en dessus et à l’intérieur de l'ouverture : elle est lisse jusqu'aux deux tiers supérieurs du dernier tour de spire ; au troisième tiers inférieur, on aperçoit des silions obliques, fins, assez profonds et peu distants les uns des autres; nulle dépression ni renflement au bas du bord columellaire ; bord droit arqué ; angle spiral sans échan- crure. On voit sur le dernier tour de spire comme deux fascies, des lignes extrèmement fines et des taches ou flammules. La spire compte huit à neuf tours bien séparés par une gouttière ; chacun des tours de spire est strié ; sommet acumwiné: partie haute du dernier tour de spire déprimée; coquille adulte, assez épaisse et assez lourde pour sa taille. Longueur 35 millimètres, plus grand dia- mètre 18.

Ressemb lance et dissemblance. Notre coquille ne laisse

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pas que d’avoir du rapport avec le C. conspersus, Reeve. La taille et la coloration des deux s'accordent assez, mais la spire du conspersus est toute différente; elle est aplatie, maculée, très-acuminée, l’angle spiral se redresse; au con- traire, celle de notre coquille est étagée, sans maculations, peu mucronée, et l’angle spiral du dernier tour est dé- primé, comme (out le reste du sommet de ce tour. Au bas du bord columellaire du conspersus, les sillons obliques sont très-prononcés; on y voit une dépression et ensuite un renflement également très-marqué ; enfin, au bas de l'ouverture du conspersus, on aperçoit une tache violette ; tandis que, sur la coquille qui nous occupe, le bas du bord columellaire est, comme nous l’avons déjà dit, mar- qué de sillons obliques très-légers; on ne remarque ni dépression ni renflement, et point de tache violette au bas de l'ouverture. La coquille du conspersus est effilée, celle du Daphne est, pour ainsi dire, ventrue et renflée. Patrie, océan Indien. Mon cabinet.

3. Conus zicror. (PI. I, fig. À, 2.)

Testa elongato-turbinata, alba, granulata, flammis rufis et longitudinalibus bifasciata; spira convexa, striata, maculata, mucronala ; apice albo ; apertura subrecta. Long. 40, diam. may, 20 nullim.

La forme de cette coquille est allongée; la partie supé- rieure est beaucoup plus large que l’inférieure. Sur un fond blanc, on voit de nombreuses granulations de même couleur, disposées en lignes, qui couvrent la presque tota- lité du test. Des fascies de flammes rousses, longitudinales, plus ou moins interrompues, viennent rompre la mono- tonie du fond. Quelques rides à peine apparentes et obli- ques se font sentir au toucher sur la base du bord colu- mellaire, qui n’a ni dépression ni renflement. L'ouverture

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est presque droite, un peu plus large en bas qu’en haut, et blanche à l’intérieur; la spire est légèrement convexe ; on y compte dix à onze tours nettement séparés par une fosse très-visible ; elle est striée concentriquement, macu- lée, mucronée ; le sommet est de la même couleur que la coquille, c’est-à-dire blanc; le dernier tour de spire est canaliculé, avec une légère échancrure à l’angle spiral du bord droit.

Ressemblance et dissemblance. La coquille dont nous nous occupons à un peu d’analogie avec le C. spectrum, Linné. Comme lui, elle est blanche et ornée de flam- mules ou taches flexueuses rousses et longitudinales dis- posées en deux à trois fascies. Mais elle s’en sépare d’a- bord par la forme générale qui est plus effilée que dans le spectrum. On remarque, en outre, que l'ouverture est plus dilatée inférieurement dans le spectrum que dans le lictor ; que la gorge est jaune dans le spectrum et blanche dans le ctor : chez le premier, le bord columellaire est pourvu de sillons distants sur presque toute sa surface, d'une dépression et d’un renflement à la base; ce qui ne se voit nullement chez le second. Le dernier tour de spire du lictor est caréné et canaliculé, tandis que celui du spec- trum est déprimé et simplement strié concentriquement. Je signale encore comme cause de dissemblance les lignes granuleuses du lictor, sans toutefois y attacher beaucoup d'importance, parce qu'il se pourrait queles granulations ne fussent qu’une variété, commune d’ailleurs, ainsi que chacun sait, à beaucoup d’espèces de Cônes. I] faudrait pos- séder plusieurs individus du lictor pour savoir si le type est granuleux. Longueur 40 millim., plus grand dia- mètre 20.

Patrie? Mon cabinet.

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4. Conus poriuM. (PI. I, fig. 5, 4.)

Testa turbinata, inflata, alba, bifasciata, maculis au- rantiis lats jucundissime ornala; spira concava, sulcata, maculata ; apice paululum elevalo ; apertura inferne dila- tata. Long. 56, diam. may. 24 192 millim.

Dans l’Album conchyliologique de Duclos, dont je suis devenu acquéreur, je rencontre trois dessins sur vélin de cette coquille, sans aucun texte, si ce n’est le nom de Madionella que Duclos se proposait probablement de lui donner, Ce nom ne présentant aucun sens à l'esprit, et étant d’ailleurs manuscrit, je crois devoir le remplacer par un autre plus significatif.

La forme générale de la coquille est l'obésité. De belles taches orangées, disposées en deux fascies, ressortent agréa- blement sur un fond blanc. Le bord droit est tranchant. Le bord columellaire laisse voir à sa base des sillons obliques assez écartés, qui s'étendent à l'opposé et recouvrent le tiers inférieur du test. On remarque aussi à la base du bord columellaire un renflement très-saillant et puis une dépres- sion; l'ouverture est très-dilatée inférieurement; la spire, qui compte neuf à dix tours, est striée concentriquement et verticalement, et maculée; chaque tour de spire est indiqué par un sillon profond ; le sommet se montre brus- quement et n’a que très-peu d’élévation ; l’angle spiral est sans échancrure.

Ressemblance et dissemblance. J'ai vainement cherché une coquille qui pût servir de comparaison avec celle dont je parle. Tout ce que je puis dire, c'est que la concavité extraordinaire de sa spire n’a d’analogue que la concavité de la spire du C. Boivini, Kiéner; du reste, les deux espèces sont complétement dissemblables. Longueur 56 millim.., plus grand diam. 21 172 millim.

Patrie? Mon cabinet.

Nora. Je profite de l’occasion qui m’est donnée d'écrire ces quelques lignes, dans le Journal de Conchyliologie, pour détruire une erreur commise à mon préjudice, par M. Reeve, au sujet du Cône qui porte mon nom. M.Kiéner, sur la communication que je lui avais faite de ce Cône, le publia le premier dans son Species (pl. LXIv, fig.2, p.282). M. Reeve, doutant que ce füt une espèce nouvelle, et se trouvant à Paris, vint me prier de le mettre également à sa disposition; je le fis avec empressement : il reconnut que l’espèce était bien nouvelle, et la comprit dans le sup- plément de sa Monographie des Cônes (pl. vu, fig. 276). Mais quel ne fut pas mon étonnement lorsque je lus, dans le texte descriptif, que ce Cône faisait partie du cabinet de M. Cuming! Je réclamai auprès de M. Reeve contre ce qui n’est, de sa part, qu'une inadvertance, puisque, quelques lignes plus bas, il me nomme comme possesseur du seul exemplaire connu. Par une lettre que j'ai conser- vée, portant la date du 4 septembre 1855, M. Reeve pro- mit de réparer son erreur. Dix années se sont écoulées sans que M. Reeve m'’ait donné satisfaction; je me vois donc obligé de la prendre moi-même. En conséquence, je déclare que le C. Boivim décrit par M. Reeve est le même que celui décrit précédemment par M. Kiéner ; que l’exem- plaire n'appartient point au musée Cuming, mais au mien, et qu'il n’est point à ma connaissance qu’un cabinet pu- blic ou privé, dans aucune contrée, possède un autre exemplaire de ce Cône.

9. Conus MISER. (PI. I, fig. 9.)

Testa turbinata, unicolor, lœvis ; spira subplana, striata, canahculata, immaculata ; apertura subrecta. Long. 27, diam. maj. 47 millim.

= 0e

Cette coquille n’a rien de flatteur pour les yeux. Sa forme générale est celle dune toupie. Sur un fond uni, jaune, on voit quelques lignes longitudinales, d’une cou- leur moins claire, qui sont les témoins de l'accroissement du test. L'ouverture est dilatée intérieurement ; sa colora- tion est d’un blanc uniforme. Le bord droit, tranchant, présente une légère échancrure à l'angle spiral. A la base du bord columellaire se dessinent quelques lignes obliques et distantes, plus une légère dépression, mais sans renfle- ment. La spire est pour ainsi dire plate, striée concentri- quement, sans tache, et canaliculée.

Ressemblance et dissemblance. Si l’on pouvait réussir à établir une comparaison juste entre une coquille toujours grande et une autre toujours petite, je mettrais le C. vexil- lum, Martini, en parallèle avec la coquille dont nous par- lons. Certains exemplaires du vexillum ont le dernier tour de spire d’une couleur uniforme marron. Ceux-là, à l’ex- ception de la spire, qui est beaucoup plus proéminente que dans notre C. miser, lui ressemblent assez; mais, je le ré- pète, la taille des deux espèces ne permet guère la com- paraison; en outre, la spire du vexillum est non-seulement proéminente, mais vivement maculée; celle du miser est plate, pour ainsi dire, et d’une couleur uniforme comme le reste du test. Je ne vois pas cependant une autre espèce de Cône que l’on puisse indiquer pour donner une idée de l’ensemble de la coquille. Longueur 27 millim., plus grand diam. 17.

Patrie, cap Vert. Mon cabinet. À. B.

m4 À

Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel calédonien ,

PAR M. SOUVERBIE (11° article) ET LE R. P. MoNTROUZIER, miss. apost. en Calédonie

(9° article).

1. COLUMBELLA REGULUS, Souverbie.

Col. pumila, Nob., Journ. de Conch., t. XT, p. 281, pl. x1r, fig. 2, nec Dunker. Habit. in sinu «Baie Boisce» dicto, Novæ-Caledoniæ.

Le nom de pumila, donné par nous dans ce même re- eueil (loc. cit.) à une petite Colombelle de provenance calé- donienne, ayant été antérieurement appliqué par M. Dunker (in Malak. Blätter, 1859, p. 224) à une espèce du même genre (d’origine japonaise), nous nous voyons dans l’obli- gation de changer le nom de notre espèce.

9. Penrpes Foresriert, Montrouzier.

Testa imperforata, elongato-ovata, solidula, strus spi- ralibus confertis,. tenuissimis (prima, secunda terhaque infra suluram magis vmpressis el magis distantibus) sculpta, pallide fulva, parum nitida ; anfract. 5 convexis, 2 primis lœævigais, cœleris infra suturam depresso-margi-

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natis, ultimo 172 longitudinis superante, basi attenuato ; apert. obliqua, semiovali-piriformis, triplicata, concolor, nitida ; plicis inæqualiter distantibus, parallelis, spirali- ter intrantibus, albis; 1 parielali magna, lamelhform, procumbente, 2 columellaribus parallelis, supera medio- cri, infera parva; peristomium simpleæ, acutum ; labium columellare crassum, longitrorsum subcanaliculatum cum margine externo inter plicas parielalem et superam colu- mellarem arcualim incurvo, usque ad parietalem conti- nuanle. Long. 3172, lat. max. 2 mallim.; apert. À 374 longa, À lata (Mus. Burdigalense).

Laimodonta Forestieri, Montr. in Sched.

Habit. ins. Art. (Archip. Caledon.). Specimen unicum (juvenile?) vidi. LAS SEM.

Diagnoses d'espèces nouvelles,

paR H. CROSSE.

A. CycLopHorRus DEBEAUXI.

T. umbilicata, depresso-turbinata, solidiuscula, lævi- gata, unicolor, albida ; spira elevatiuscula, apice subacuta; anfr. 5 172 modice convexi, ullimus magnus, rotundatus ; umbilicus mediocris, pervius; apertura parum obliqua, ampla, subrotundata, intus albida; peristoma expansum, paululum incrassatum, albidum, marginibus reflexis, callo tenui junctis. Operculum? Diam. maj. 38, min. 51, alt. 26 millim. Ap. intus verticaliter 14 millim. alta, 16 lata.

Hab. Singapour (Coll. Debeaux).

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Species C. Malayano, Benson, forma affinis, colore et peristomate non duplice diversa.

2. EMARGINULA THOMASI.

T. ovata, conveæiuscula, compressa, antice subatle- nuata, postice rotundata, costulis longitudinahibus nume- rosis, subæqualibus et lineis transversis subflexzuosis ele- ganlissime decussata, pallide viridula; apice central, obluso; fissura latissima; linea dorsali canaliculata , utrinque carinata, lamellis transversis ornata ; intus viri- dula, in medio pallide brunnea, marginibus crenulats. Long. 22 172, lat. 16, alt. 6 mullim. Long. fissuræ 5, lat. 2 millim.

Hab. in litiore Adenensi, maris Rubri (Coll. Thomas).

H. C.

Description d'espèces nouvelles appartenant à plusieurs genres de Mollusques Nudibranches des environs de Port-Sackson (Nouvelle- Galles du Sud), accompagnée de dessins faits d'après nature,

PAR GEORGES FRENCH ANGAS,

Membre correspondant de la Société zoologique de Londres et de plusieurs autres Sociétés savantes (1).

Les Mollusques Nudibranches dont on trouvera plus loin la description et la figure ont été recueillis, de 1858 à 1860, aux environs de Port-Jackson (Nouvelle-Galles du

(1) Traduit de l'anglais sur le maouscrit original et annoté par H. Crosse.

a Ne

Sud) et dessinés par moi d’après nature et à l’état vivant. Ils pourront servir, je l’espère, à donner une idée ap- proximative des principales formes qu’affecte ce groupe de Mollusques dans les mers qui baignent le continent australien (1),

FAM. DORIDÆ.

1. Doris varragiLis. (PI. IV, fig. 1.)

D. elliptica, depressa, vivide aurantia, brunneo varie- gala, aul pallide lutea ; branchiis magnis, effusis, ramosis, griseo-ardisiacers ; lentaculis dorsalibus subclavatis, apice griseo- ardisiaceis ; lentaculis labialibus munita. Long. 44, lat. 12 172 millim.

Hab. Port-Jackson, Australiæ meridionalis.

Cette espèce, de forme elliptique et déprimée, varie beaucoup sous le rapport de la coloration : elle est tantôt d'une belle nuance orangée, pommelée de brun par en- droits, et tantôt d’un gris jaunâtre pâle : les branchies,

f1) Les Nudibranches de l'Australie sont restés à peu près tota- lement inconnus des naturalistes jusqu'ici. Nous en connaissons trois espèces, décrites dans le Foyage de l’Astrolabe, savoir :

Doris violacea, Quoy et Gaimard, Zoo. Astr., vol. II, p. 264, pl. xix, fig. 1-3.

2 Doris aurea, Quoy et Gaimard, Zool. Astr., vol. IT, p. 265, pl. xx, fig. 4-7.

3 Aciæon (Elysia) australis, Quoy et Gaimard, Zoo. Astr., vol. IL, p. 317, pl. xxIv, fig. 18-20.

Les deux premières ont été recueillies à la baie Jervis; la troi- sième provient de la rade de Sidney (Port-Jackson).

Nous espérons que nos lecteurs apprécieront l'intérêt scienti- fique d’un travail qui fait disparaitre, au moins en partie, une la- cune malacologique considérable, et nous remercions M. Angas, notre honorable correspondant, d’avoir bien voulu recourir à notre recueil pour cette importante publication. H. CROSSE.

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grandes, étalées et formant des ramifications, sont sépa- rées entre elles et d’un gris d’ardoise : les tentacules dor- saux, en forme de massue,sont de la même couleur au sommet ; les tentacules labiaux sont assez développés. Longueur de l'animal 44 millim., largeur 12 1/2.

Ce mollusque est abondamment répandu dans la rade de Port-Jackson : l'individu figuré a été recueilli le 29 oc- tobre à l’île Garden, sous les pierres.

2. Doris DENISONI. (PI. IV, fig. 2.)

D. ovato-ellipnca, violacea, colore luteo variegata, dorso maculs latis castaneis et punchs splendide cæruleis peculiariler ornato ; branchiisS mediocribus, separatis, pinnatis, luteis, nigro-limbatis ; tentaculis dorsalibus sub- clavatis, brunneis, apice luteo-albidis. Long. 19, lat. 9 mullim.

Hab. Port-Jackson.

Mollusque de forme ovale-elliptique, remarquable par sa magnifique coloration : sur un fond violet, il présente un grand nombre de taches jaunes irrégulières, confluen- tes, se mêlant plus ou moins à la nuance fondameutale et formant une sorte d’ellipse autour de la partie dorsale : de plus, au centre de cette même partie dorsale, on voit ré- gner, à partir des tentacules dorsaux jusqu'aux branchies inclusivement, de larges zones de couleur marron, mar- quées de points d’un beau bleu et interrompues par les ta- ches jaunes. Les branchies, au nombre de 5, sont médio- crement développées, séparées entre elles, en forme de plumes, et jaunes avec une bordure noire. Les tentacules dorsaux, en forme de massue, sont bruns et d’un jaune blanchâtre au sommet. Longueur de l'animal 19 mili., largeur 9.

Cette belle espèce a été recueillie, le 16 mai, au moyen de la drague et par 7 brasses d’eau, à Port-Jackson, pen- dant une excursion scientifique que j’ai faite avec Son Exc. sir William Denison, gouverneur général de l'Australie, d’après lequel j'ai le plaisir de la nommer D. Denison.

3. Doris CHRYSODERMA. (P]. IV, fig. 5.)

D. elliptica, convexa, crassiuscula, vivide aurantia, tu- berculis albis numerosis, in dorso majoribus et rarioribus ornato; branchiis minutis, non effusis, anum forma calicis cingentibus, elevatis, subretrachilibus, aurantiis ; tentaculis dorsalibus aurantiis. Long. 52, lat. 13 millim.

Hab. Port-Jackson.

Mollasque elliptique, convexe, assez épais, et d'un jaune orangé vif, orné de nombreux tubercules blancs, plus rares, mais plus développés au centre de la partie dor- sale : branchies petites, non étalées ni séparées, subré- tractiles, assez élevées et formant autour de l'anus une sorte de coupe; elles sont de couleur orangée comme les tentacules dorsaux. Longueur de l'animal 32 millim., largeur 15.

Cette espèce, qui, dans l’eau, ressemble à une petite masse d’or fondu, a été dragute à Port-Jackson, par 45 brasses de fond : deux individus ont été amenés par le même coup de drague, et je n’en ai plus retrouvé de- puis (1).

(4) Il ne faut point confondre cette espèce avec le Doris aurea, qui provient également de l'Australie, et qui a été décrit par MM. Quoy et Gaimard, dans Le ’oyage de l’Astrolabe. Ce dernier Nudibranche est plus grand, plus foncé de coloration, et présente seulement un petit nombre de points blancs à sa partie dorsale, au lieu des nombreux tubercules saillants de l’autre espèce. De plus, ses branchies sont grandes, étalées et séparées. H. CROSSE.

NATURE 4. Doris aArBuTus. (PI. IV, fig. 4.)

D. elliptica, antice subrectangulata, coccinea, nigro pa- rum conspicue punclulata; pallio spiculis minutis, nume- rosis, brevibus horrido ; branchiis parvis, caliciformibus, subretractilibus, concoloribus. Long. 14 millim., lat. & 172.

Hab. in sinu Coodgee dicto, Australiæ meridionalis.

Mollusque elliptique, de forme subrectangulaire à sa partie antérieure, et d’une coloration écarlate, avec quel- ques points noirs peu apparents. Le manteau, hérissé d’une multitude despicules de petite dimension, offre une grande ressemblance avec le fruit de l’arbousier, quand on examine sousun fort grossissement. Les branchies, petites, subrétractiles et en forme de coupe, sont de la même cou- leur que le reste du corps. Longueur de l’animal 14 millim., largeur 4 172.

Je n’ai pu recueillir qu'un seul individu appartenant à cette singulière forme de Doris : il provient de la baie Coodgee.

5. Doris PANTHERINA. (PI. IV, fig. 5.)

D. elongato-elliptica, griseo-olivacea ; pallio setis mi- nutis, brevibus, numerosis hispido et guttulis olivaceis ma- culato; branchus permagnis, ramosis, retractilibus. Long. 42, lat. 15 millim.

Hab. in sinu Coodgee dicto.

Mollusque d’une forme elliptique assez allongée : sa coloration est d’un gris olivâtre entremèêlé de petites ta- ches plus foncées : le manteau est couvert d’une multitude de petites soies très-courtes : les branchies, de la couleur du manteau, sont lrès-grandes, nombreuses, rétractiles et

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ramifiées. Longueur de l’animal 42 millimètres, lar- geur 45.

L'unique individu sur lequel est établie cette espèce a été trouvé à la baie Coodgee, au mois de septembre.

6. Doris NopuLosA. (PI. IV, fig. 6.)

D. ovata, pallide brunneo-aurantia ; pallio nodulis nu- merosis prominulis eæasperalo,in parte media iœvr, polita subito deficientibus ; branchus 8 magnis, ramosis, conco- loribus. Long. 32, lat. 21 millim.

Hab. in sinu Coodgee dicto.

Mollusque de forme ovale et d’un brun orangé pâle : le manteau est couvert de nombreuses nodulations ou ver- rues assez saillantes qui disparaissent brusquement vers sa partie centrale, pour laisser un espace complétement lisse. Les branchies, au nombre de 8, sont grandes, rami- fiées et de la couleur du manteau. Long. de l'animal 382 millim., larg. 21.

Un individu unique de cette espèce a été recueilli, le 142 avril, à la baie Coodgee.

7. Doris CARNEOLA. (PI. IV, fig. 7.)

D. ovala, aurantio-brunnea, maculis minutis, albidis, parum conspicuis aspersa ; branchiis magnis, ramosis, concoloribus. Long. 28, lat. 17 nullim.

Hab. Port-Jackson.

Mollusque de forme ovale : le manteau est d’un brun orangé entremèêlé de petites taches blanchâtres peu appa- rentes : les branchies sont grandes, ramifiées et de la cou- leur du manteau. Longueur de l’animal 28 millim., largeur 17.

L'individu représenté sur la planche rv a été recueilli

—— 9

à Port-Jackson le 16 mai, au moyen de la drague et en même temps que le Doris Denisoni.

8. ACTINODORIS AUSTRALIS. (PI. IV, fig. 8.)

A. elongato-elhiptica, nitida, semipellucida, umicolor, olivaceo-nigra; branchüs laciniatis, ramosis; lentaculis dorsalibus apice albis. Long. 25, lat. 8 mill.

Hab. in Australia meridionali ubique frequens.

Mollusque d’une forme elliptique assez allongée, pres- que transparent, lisse, luisant et d’un noir olivâtre uniforme. Les branchies sont rameuses , laciniées et noirâtres, les tentacules dorsaux blancs au sommet. Longueur de l'animal 25 millim., largeur 8.

Cette espèce paraît abondamment répandue sur toutes les côtes de la partie du continent australien qui est con- nue sous le nom de Nouvelle-Galles du sud.

9. ANGASIELLA EpwaRpst. (PI. IV, fig. 9.)

A. elongata, antice rotundata, poshce atlenuala et in caudam longam, subacutam desinens, brunneo-rubescens; pallio spinulis nigris, numerosis, acutis ubique horrido ; branchis 5 pinnatis ; tentaculis dorsalibus clavatis. Long. 56, lat. 6 mill.

Hab. Port-Jackson.

Mollusque de forme allongée, arrondi en avant, attenué à sa partie postérieure qui se termine par une sorte de queue longue et pointue : la coloration est d’un brun rougeûtre ; le manteau est entièrement couvert de petites épines noires, nombreuses et aiguës. Les branchies sont au nombre de 5 seulement et en forme de plumes; les tenta-

cules dorsaux sont en massue, et par conséquent, comme 4

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ceux'des Doris. Longueur de l’animal 36 millimètres, largeur 6.

Un seul individu de cette singulière espèce a été re- cueilli, à marée basse, à l'île Garden (Port-Jackson) sous une pierre, par mon ami Henry Edwards, esq., auquel je me fais un plaisir de la dédier (1).

(1) Cette forme de Nudibranche est très-curieuse, mais en même temps assez embarrassante, et nous comprenons très-bien que M. Angas, sur son manuscrit, ne l’ait placée qu'avec doute dans le genre Doris. En effet, si elle se rapproche des véritables Doris par ses lentacules dorsaux en massue et son manteau couvrant en totalité la tête et le pied, elle s’en élcigne par la forme allongée de sa partie postérieure, qui se termine en pointe, et plus encore par le petit nombre de ses branchies (3 seulement), placées d’ail- leurs moins en arrière que chez les autres espèces du genre. Le petit nombre de ses plumes branchiales permettrait de la rappro- cher des Triopa, si elle ne se distinguait d’eux par l’absence des appendices placés sur les bords du manteau et à la partie anté- rieure de la tête qui les caractérisent. En présence de ces carac- tères différentiels importants, nous croyons devoir proposer, pour celte forme curieuse, le genre nouveau Ængasia, que nous ran- geons dans la famille des Doridæ, et que nous caractérisons comme il suit :

ANGASIELLA, Crosse.

Corpus elongalum, antice rotundatum, postice atlenuatum et in caudam acuminatam desinens; pallium caput et pedem omnino tegens. Tentacula dorsalia 2 subclavala. Branchiæ plumose, parum numerosæ, ante anum et in parle media dorsi paululum re- tro posilæ.

Corps allongé, arrondi en avant, atténué, et se terminant en pointe en arrière. Manteau recouvrant entièrement la tête et Le pied, et tentacules dorsaux au nombre de 2, et en forme de mas- sue, comme dans le genre Doris. Branchies en forme de plumes, peu nombreuses, et placées devant l'anus comme dans le genre Triopa, occupant, sur la partie médiane du dos, une position moins en arrière que chez les autres Dorideæ.

Nous dédions ce nouveau genre à M. G. F. Angas, auquel ( on doit la découverte de la seule espèce actuellement connue, 4. Edwardsi. H. CROSSE.

Site

FAM. GONIODORIDEÆ. 10. GONIODORIS ATROMARGINATA.

Doris atromarginata, Cuvier, Ann. Muséum , t. IV, p. 475, pl. 1x, fig. 6. _ Lamarck, éd. Deshayes, v.VII, p. 463. sus , Quoy et Gaïmard, Zool. Astro- labe, vol. IF, p. 254, pl. xvi, fig..6,,:7.

Var. 8 nunor, palho roseo limbato.

Cette jolie espèce, d’un jaune pâle uniforme sur lequel tranche le noir violacé qui borde les branchies, la partie” supérieure des tentacules dorsaux, et surtout le limbe ex- trêème du manteau relevé et plus ou moins ondulé, est très-abondante dans la rade de Port-Jackson pendant les mois d'été. Elle atteint jusqu’à 5 pouces (anglais) de long, et s'accommode très-bien du régime de l'aquarium.

J'en ai recueilliune variété intéressante qui se distingue par sa taille un peu plus petite et son manteau bordé de rose, la coloration des branchies et des tentacules dor- saux restant d’ailleurs la même que dans le type (4).

11. Gonioporis BENNETTI. (PI. IV, fig. 10.)

G. crassiuscula, elongata, parte postica acuminala ,

(1) L'existence de cette espèce a été constatée sur divers autres points de l'Océanie; elle a été rapportée de Timor par Péron, et recueillie à la Nouvelle-Guinée et dans l'archipel de Tonga par Quoy et Gaimard. Le genre Goniodoris, créé par Forbes en 1840, se distingue des Doris par la petitesse de son manteau, qui laisse à découvert la partie postérieure du corps, el par la forme acu- minée et anguleuse de cetie même partie. H. CRosse.

cœrulea, maculis roseo-violaceis trregulariter quittata ; pallio lato, antice subrotundato, macularum rosearum serie et zona aurantia limbato ; branchiis numerosis, se- paralis, pinnatis, roseo-violaceis ; tentaculis dorsalibus roseo-violaceis. Long. 55, lat. 10 mullim.

Hab. Port-Jackson.

Mollusque assez épais, à partie postérieure allongée, grêle et acuminée. Le corpsest d’un beau bleu azuré, mou- cheté de taches irrégulières d’un rose violâtre. Le manteau est large, subarrondi en avant, et bordé, à son limbe extrême, par une zone orangée : sur le manteau, les taches roses sont distribuées particulièrement le long de sa partie centrale et de son pourtour. Les tentacules dorsaux et les branchies sont d'un rose violacé ; ces der- nières sont nombreuses, séparées et en forme de plumes. Longueur de l’animal 55 millimètres, largeur 10.

Cette jolie espèce se trouve sous les pierres et à marée basse, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la rade de Port-Jackson. J'ai le plaisir de la dédier à mon ami le docteur George Bennett, de Sydney, dont le nom est attaché si intimement à l’histoire naturelle de l’Aus- tralie.

12. Gonioporis LoriNGr. (PI. IV, fig. 11.)

G. parum crassa, elongata, parte poslica acuminata, vivide violaceo-cærulea, maculis rosaceis quttata ; pallio regulariter maculato, aurantio hmbato ; branchis nume- rosis, separalis, pinnalis, rosaceis ; lenlaculis dorsalibus ohvaceis. Long. 24, lat. 5 millim.

Hab. Port-Jackson.

Mollusque médiocrement épais, à partie postérieure terminée en pointe, mais peu allongée : coloration d’un

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bleu violet intense avec des taches rosâtres. Le manteau, bordé, à son limbe extrème, par une zone orangée mou- chetée de taches roses, présente un certain nombre de ces mêmes taches, plus grandes et disposées deux par deux, à intervalles réguliers. Les branchies ressemblent à celles de l'espèce précédente sous le rapport de la coloration, mais les tentacules dorsaux sont invariablement de cou- leur olivâtre. Longueur de l'animal 24 millimètres, largeur 5.

Cette espèce, qui a beaucoup de rapports avec le G. Bennetn, s’en distingue par sa taille plus petite, son peu d'épaisseur, sa coloration générale plutôt violette que bleue, la grandeur et la disposition régulières de ses ta- ches, et enfin par la couleur olivâtre de ses tentacules dorsaux. Elle paraît aussi plus rare. Je n’en ai vu que deux individus, dont l’un a été recueilli à l’île Clarke (le 4 octobre), et l’autre à la baie de Watson(le 19 décembre), aux environs de Port-Jackson.

15. Gonioporis FESTIVA. (PI. IV, fig. 12.)

G. plamuscula, elongata, alba; pallio zona aurea limbato et maculis roseo-purpureis irreqularibus guttato; pede linea pallide rosea longitudinaliter circumornato ; branchiis roseo-purpureis, pinnatis ; tentaculis dorsali- bus roseo-purpureis. Long. 59, lat. 6 192 millim.

ab. in sinu « Vaucluse » dicto.

Mollusque assez aplati, et de couleur blanche. Le man- teau, bordé par une zone étroite d’un jaune d’or, est mou- cheté de taches irrégulières d'un rose carmin. Le pied est orné d’une ligne longitudinale rose pâle qui reproduit sa forme générale. Les branchies, en forme de plumes, et les tentacules dorsaux, sont de la même couleur que les

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taches. Longueur de l’animal 39 millimètres, lar- geur 6 1/2.

Ce Nudibranche a été recueilli à la baie Vaucluse, sur les rochers appelés « la bouteille et le verre (A). »

14. Gonioporis DAPaNE. (PI. V, fig. 5.)

G. planiuscula, ovato-elongata, alba; pallio pedem pos- lice partim obtegente, zona intus aurea, extus coccinea himbato, et punctis coccineis numerosis, minimis qutlato ; branchis 10 pinnatis, coccineis; tentaculis dorsahibus coccineis. Long. 51, lat. 8 mallim.

Hab. in sinu « Wooloomooloo » dicto.

Mollusque assez aplati, de forme ovale-allongée et de couleur blanche. Le manteau semble recouvrir une por- tion relativement considérable de la partie postérieure du pied ; il est parsemé d’une multitude de petits points d’un rouge écarlate et bordé par une zone double, orangée à l’intérieur, écarlate à l'extérieur. Cette dernière nuance est également celle des tentacules dorsaux et des bran- chies, qui sont au nombre de dix et en forme de plumes. Longueur de l’animal 51 millim., largeur 8.

Cette espèce, assez voisine de la précédente, s’en dis- tingue par la double zone qui borde son manteau, par le nombre et la petitesse de ses taches, et enfin par son pied uniformément blanc.

Elle vit sous les pierres, et a été recueillie à la baie Wooloomooloo, aux environs de Port-Jackson.

45. Goxioporis Crosser. (PI. V, fig. 4.)

G. elongata, crassiuscula, griseo-brunnea , maculis

(4) The botile and glass.

numerosis, minulis, tum cœruleis, tum luteis conspersa el variegala, postice acuminata et peculiariter lobigera ; pallio antice rotundato, postice subattenuato ; branchus pinnalis, roseo-purpureis; lentacuhs dorsalibus roseo- purpureis , ad basin cœruleis, luleo circumdats ; ten- taculis labialibus sat promainulis. Long. 50, lat. 8 millim.

Hab. Port-Jackson.

Mollusque assez épais, de forme allongée, d’un gris brunäâtre, parsemé d’une multitude de petites taches dont les unes sont bleues et les autres jaunes. La partie posté- rieure du pied non recouverte par le manteauest atténuée, acuminée et porte, vers sa partie médiane, un petit lobe saillant, qui n'existe dans aucune des espèces du genre que nous connaissons. Le manteau, arrondi en avant, est légèrement atténué en arrière. Lesbranchies, disposées en forme de plumes, sont d’un rose pourpré. Les tentacules dorsaux sont également d'un rose pourpré, sauf à leur base, qui est bleue et entourée de jaune. Les tentacules labiaux sont assez saillants. Longueur de l’animal 50 millim., largeur 8.

Cette belle espèce est abondamment répandue, d’octo- bre à mai, sur les divers points de la rade de Port-Jack- son. Je la dédie à M. Crosse, directeur du Journal de Con- chyliologie.

16. Gontoporis sPLENDIDA. (PI. V, fig. 2.)

G. oblongo-elongata, citrina, maculis raris, purpureo- rubris splendide guttata ; pallio et parte poshea pedis au- rantia zona limbatis; branchiis pinnahs, numerosis, purpureo-rubris ; tentaculis dorsalibus purpureo-rubris,

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ad basin citrinis ; tentaculis labialibus sat prominulis. Long. 55, lat. 14 mallim. Hab. Port-Jackson.

Mollusque d’une forme oblongue un peu allongée, d'un beau jaune citron sur lequel tranchent quelques grandes taches d’un rouge pourpré. Le manteau est large et bordé par une zone orangée : cette bordure existe également à la partie postérieure du pied. Les branchies, nombreuses et en forme de plumes, sont d’un rouge ponrpré : les ten- tacules dorsaux sont de la couleur des branchies, sauf à leur base, qui est d’un jaune citron. Les tentacules labiaux sont assez saillants. Longueur de l’animal 55 millimè tres, largeur 11.

Cette espèce, remarquable par sa taille et sa riche colo- ration, paraît être assez rare : je n’en ai trouvé que deux individus, l’un, en octobre, à l’île Shark, l’autre à la baie de Watson (Port-Jackson).

17. Gontonoris VERRUCOSA, Crosse. (PI. V, fig. 4.)

G. oblonga, crassiuscula, aurantio-fulva, maculis brunneis quttala ; pallio lato, brunneo, antice rotundato, verrucis elongatis, cylindraceis, numerosis supra exaspe- ralo ; branchiis 5 magnis, ramosis, albicantibus ; tenta- culis dorsalibus brunneis ; tentaculis labialibus et capite facile conspicuis. Long. 45, lat. A1 muillim.

Hab. in insula Shark dicta, in vicinio Portus Jackso- niant.

Mollusque assez épais, de forme oblongue et d’un fauve orangé moucheté de taches brunes. Le manteau est large, presque entièrement brun, arrondi en avant et couvert, sur toute sa partie supérieure, de verrues nom- breuses, cylindriques el assez allongées. Les branchies, au

cu PT

nombre de cinq, sont volumineuses, ramifiées et blan- châtres. Les tentacules dorsaux sont bruns comme le man- teau. Les tentacules labiaux et la tête s’aperçoivent facilement, n’étant nullement cachés par le manteau. Longueur de l'animal 45 millim., largeur 11.

Un seul individu de cette forme curieuse a été recueilli, le 6 octobre, à l'ile Shark, aux environs de Port-Jack- son (1).

18. GoniopoRis ERINACEUS, Crosse. (PI. V, fig. 5.)

G. oblonga, crassiuscula, violaceo-nigricans; postice subacuminala ; pallio antice producto et rotundato, postice altenuato, verrucis numerosis, densis, apice subplanis et stellatim pustuliferis, hispido ; branchüs magnis, ramo- sis, concoloribus, intra cavitatem dorsalem retractilibus ; tentaculis dorsahibus subclavatis, concoloribus. Long. 49, lat. 10 millim.

Hab.in insula Garden dicta, in vicinio Portus Jack- soniant.

Mollusque assez épais, de forme oblongue et terminé en pointe à sa partie postérieure : coloration d’un violet noirâtre. Le manteau, arrondi et notablement prolongé en avant, atténué en arrière, est couvert d’une multitude de verrues très-serrées, qui se terminent par une surface plane entourée de petites pustules pointues et disposées

(4) Nous avons nommer nous-même cette espèce et la sui- vante, que M. French Angas nous avait envoyées sans détermina- tion. Le G. verrucosa ne nous parait différer de ses congénères que par le grand développement et la forme plus ramifiée de ses branchies ; car on ne peut guère considérer la présence de ver- rues ou d’épines sur le manteau que comme un earactère spéci- fique. Nous ne pensons done pas qu’il y ait lieu, au moins quant à présent, de créer pour celte espèce une coupe générique. H, C.

Do

en étoile. Les branchies sont assez volumineuses, ramifiées :

et rétractiles. Leur coloration est semblable à celle du reste du corps : il en est de mème des tentacules dorsaux. Longueur de l'animal 42 millim., largeur 10.

Je ne connais de cette curieuse espèce qu’un seul indi- vidu recueilli, en octobre, à l’île Garden, aux environs de Port-Jackson (1).

FAM. POLYCERIDÆ.

. 19. Porycera Cookt. (PI. V, fig. 6.)

P. oblonga, subplana, antice rotundata, crassiuscula, poslice atlenuata, aurantio-rubra, punctis minulis rubris aspersa; velo frontali mullilobato, in lineam dorsalem crenulatam utrinque continualo ; branchiis parvis, nume- rosis, concoloribus ; tentaculis dorsalibus minimis. Long. 20, lat. 4 millim.

Hab. Botany-Bay.

Mollusque de forme oblongue, aplati en dessus, assez épais el arrondi en avant, atténué en arrière, parsemé de petits points rouges sur un fond orangé. Le voile frontal, qui cache la tête, est multilobé et se continue, de chaque côté, en une ligne dorsale crénelée. Les branchies sont nombreuses mais petites, les tentacules dorsaux peu déve- loppés. Longueur de l’animal 20 millimètres, lar- geur 4.

Je ne connais qu'un seul individu de cette forme re- marquable. Il a été recueilli à Botany-Bay, près du

(4) Nous croyons devoir maintenir cette espèce dans le genre Goniodoris, auquel elle se rattache par son pied terminé en pointe et non recouvert par le manteau à sa partie postérieure ; nous re- connaissons toutefois que le manteau est plus prolongé en avant chez le G. erinaceus que chez ses congénères. H. CROSSE.

hélice tin dites.

= 100 Lane

point a débarqué pour la première fois le capitaine Cook. Je donne à l’espèce le nom de ce grand navi- gateur.

90. PLOCAMOPHORUS IMPERIALIS. (PI. V, fig. 7.)

P. oblongo-elongatus, castaneus , maculis brunneis , inæqualibus, numerosis guttalus,in parte dorsal utrinque angulato-carinatus, etin margine carinæ appendiculis5ro- seo-purpureis, ultima cæteris majore, globosa munitus; postice carinis conniventibus acuminatus, antice velo frontalirotundato, breviter multifido terminatus; branchris 5 plumosis, ramosis, albicantibus, anum circumcingenti- bus; tentaculis dorsalibus subclavatis, nigricantibus, ad basin roseo-purpureis. Long. 76, lat. 44 millim.

Hab. in sinu Vaucluse dicto, Australiæ meridio- nalis.

Mollusque de forme oblongue-allongée et d’une belle couleur marron, avec de nombreuses taches brunes, iné- gales, plus petites sur le voile frontal que sur le reste du corps. Sur la partie dorsale et de chaque côté règne une carène anguleuse, qui commence à partir des tentacules dorsaux et qui porte trois appendices d’un rose pourpré, dont les deux premiers sont laciniés et dont le troisième, plusgrand que les autres, est complétement globuleux, La partie postérieure finit en pointe, et les deux carènes s’y réunissent : la partie antérieure est terminée par un voile frontal arrondi et orné de nombreux appendices assez courts. On remarque sur les parties latérales un certain nombre de mouchetures blanches. Les branchies, au nom- bre de cinq, sont plumeuses, ramifiées, blanchâtres, et entourent l’orifice anal. Les tentacules dorsaux, en forme de massue, sont noirâtres, excepté vers la base, qui est

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d’un rose pourpré. Longueur de l'animal 76 millim., largeur 14.

Ce magnifique Nudibranche, qui atteint quelquefois jusqu’à 5 pouces (anglais) de longueur, varie, sous le rapport de la coloration, depuis le brun orangé jusqu’au rouge clair. Tous mes exemplaires ont été recueillis, pen- dant les mois de novembre et décembre, dans une seule localité, la baie Vaucluse, parmi les rochers, à l'endroit dit « la bouteille et le verre ; » on les trouvait, à marée basse, attachés au-dessous des pierres laissées à sec (1).

FAM. TRIOPIDÆ. 21. TriopA YATEsI. (PI. V, fig. 8.)

T. oblongo-elongata, limaciformis, antice rotundala, et appendicibus 6 parvis, ramosis, roseo-purpureis ornala, poshice acuminata, aurantia ; pallio parlem posticam non tegente, utrinque angulato, appendicibus 10 ramosis, ro- seo-purpureis cireumcinclo ; branchiis mediocribus, con-

(1) Le genre Plocamophorus nous paraît celui auquel se rat- tache le plus naturellement cetie belle espèce. Néanmoins elle diffère de l’espèce typique, la seule connue jusqu'ici (P. ocellatus, Leuckhart, de la mer Rouge), par quelques caractères d’une certaine importance. Ses branchies sont plus nombreuses et en- tourent l’orifice anal complétement; les appendices de son voile frontal sont plus courts et moins ramifiés; les tentacules dorsaux paraissent sortir, sinon d’une gaine, au moins d’une partie sail- lante bien accusée. Peut-être y aurait-il lieu de modifier légère- ment quelques-uns des caractères distineufs du genre ? Dans les genres établis sur une seule espèce, on est quelquefois exposé à admettre comme caractères génériques des différences purement spécifiques. Le genre Plocamoceros, Cuvier (Deshayes, d'Orbi- gny), créé en 1830, est postérieur au genre Plocamophorus, pro- posé par Leuckbart (in Ruppell) en 1828, et doit passer en syno- nymie. H. Cross.

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= Gire coloribus, ante anum positis ; lentaculis dorsalibus sub-

clavatis, rubro-purpureis. Long. 58, lat. 10 müllim. Hab. in sinu Watsoniano, Australiæ meridionalis.

Mollusque à corps oblong, allongé, limaéiforme, arrondi en avant et orné de six petits appendices ramifiés d’un rose pourpré, atténué et acuminé en arrière : sa Colora- tion générale est orangée. Le manteau, qui s'arrête en arrière des branchies, est anguleux de chaque côté et en- touré de dix appendices ramifiés, d’un rose pourpré et d’une dimension plus considérable que ceux de la partie antérieure du corps. Les branchies sont orangées, médio- crement développées et placées un peu en avant de l'ori- fice anal. Les tentacules dorsaux, en forme de massue, sont d’un rouge pourpré. Longueur de l'animal 58 millimètres, largeur 10 (sans les appendices).

Je n’ai trouvé qu'unseulindividu de ce Triopa, qui pa- raît très-rare : il a été recueilli le 51 octobre, à la baie de Watson, sous une grande pierre. J’ai le plaisir de le dé- dier à mon ami, M. Yates, zélé collecteur de tout ce quise rattache à l’histoire naturelle de l'Australie.

FAM. DENDRONOTIDÆ.

29. BorNELLA HERMANNI. (PI. VI, fig. 1.)

B.elongata, vermiforimis, posticeacuminata, lutea, rubro irregulariter suffusa el quasi sanguinolenta ; in fronte appendiculis 2 digitatis ornala; appendicibus dorsalibus 4, fimbriatis utrinque munita; tentacuhs dorsalibus e primis appendicibus prominentibus ; branchis normali- bus.— Long.25, lat. 2 172 millim. (absque appendicibus).

Hab. in sinu Watlsoniano.

Mollasque allongé, vermiforme, terminé en pointe à sa

partie postérieure : son système de coloration se compose d'un fond jaune parsemé de taches irrégulières d’un rouge sanguinolent : on remarque de plus, sur la partie dorsale, deux z@nes grisâtres parsemées de points blancs. La partie antérieure est ornée des deux appendices digités, qui caractérisent le genre : chaque côté du corps est muni de quatre appendices ramifés, dont les deux pre- miers servent de gaines aux tentacules dorsaux. Les bran- chies sont petites et placées normalement, c'est-à-dire au sommet des appendices latéraux. Longueur de l'animal 95 millim., largeur 2 1/2 (sans les appendices).

Je n’ai pu recueillir que deux individus de cette jolie petite espèce de Bornella : ils ont été trouvés, en décem- bre, à la baie de Watson. Je donne à cette espèce le nom d'un jeune naturaliste de mes amis qui m'a beaucoup aidé dans mes recherches sur les Nudibranches de Port- Jackson.

FAM. MELIBÆIDÆ.

95. MELIBÆA AUSTRALIS. (PI. VI, fig. 2.)

M. oblongo-elongata, luteo-albida, postice subatte- nuala, antice velo caliciformi, profundo, caput obtegente munita, utrinque lobis 4 magnis, clavatis, aurantus, apice pluries perforatis, albidis ornata, el in linea dorsali media, appendiculis longitudinalibus, numerosis, allis, ramosis obsila : tentaculis dorsalibus retractilibus, e va- gina tubiformi prominulis. Long. 52, lat. 9 millim. (cum lobis).

Hab. in sinu Watsoniano.

Mollusque de forme oblongue -allongée et d’un jaune blanchâtre, atténué en arrière. En avant, la tête est en-

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spores

tièrement cachée par un voile arrondi, saillant et disposé en forme de coupe profonde, à la base postérieure duquel sont situés les tentacules dorsaux, rétractiles et sortant d'une gaine en forme de trompette ou de tube évasé par le haut. Au centre de la partie dorsale règne une ligne longitudinale de filaments blancs, ramifiés et d’une appa- rence cotonneuse : de chaque côté du corps on remarque quatre lobes en forme de massue, assez développés, de couleur orangée et munis, à leur sommet qui est blan- châtre, d’un certain nombre de perforations. Lon- gueur de l'animal 52 millimètres, largeur 9 {d'un lobe à l'autre).

Un seul individu de cette remarquable espèce a été re- cueilli par moi, à marée basse et sous une pierre, dans la baie de Watson, à la fin du mois de décembre (1).

FAM. PROCTONOTIDÆ.

24. JANUS SANGUINEUS. (PI, VI, fig. 5.)

J. ovalus, postice attenuatus el acuminatus, colore ru- bro, vivide sanguineo tinctus, in parte dorsali punctulis albidis minutis conspersus ; branchiis numerosis, elon- gato-lobatis, papillosis, rubris, utrinque ad marginem lateralem dorsi et antice cireum caput positis ; tentaculis

(1) L'individu figuré porte 4 lobes du côté gauche, et 3 seu- lement du côté droit. Il ne faut point s’en étonner, mais considérer le fait comme le résullat d’un accident. Rang, créateur du genre, a fait connaitre, dans son manuel (p. 130), que ces lobes en mas- sue, qui ne sontautre chose que les branchies, tombaient facilement pour peu qu’on les touchàt. Le fait n’est pas sans précédent chez les Nudibranches (voir Journal de Conch., 1860, p. 233). Il est aussi très-possible que la ligne longitudinale de filaments rami- fiés que l’on remarque dans le M. australis serve à la respiration branchiale. H. CROSSE.

MIRE

dorsalibus elongatis, clavato-falciformibus. Long. 54, lat. 15 millim. (cum branchis). Hab. in sinu Watsoniano.

Mollusque de forme ovale, attenué en arrière et acu- miné, d’un rouge de sang très-vif, avec une multitude de petits points blanchâtres sur la partie dorsale et une grande tache en fer à cheval et de même couleur qui réu- nit les tentacules dorsaux. Ces derniers sont allongés, subclaviformes et terminés en faucilles. Les branchies, d’un rouge de sang, sont nombreuses et en forme de pa- pilles ou de lobes allongés ; elles s'étendent de chaque côté du dos et tout autour de la tête, en avant, en laissant libre l’espace intermédiaire. Longueur de l’animal 54 millimètres, largeur 13 (avec les branchies).

J'ai recueilli dans la baie de Watson trois individus de cette belle espèce, à marée basse, sous les pierres. Elle se distingue par la vivacité et l'intensité de ses couleurs. Quand on la touche, elle donne à l’eau qui l’environne une coloration d’un jaune foncé.

FAM. ÆOLIDEÆ.

25. Æozis Fouuisi. (PI. VI, fig. 3.)

ZÆ. ovato-elongata, limaciformis, aurantio-rubra ; branchiis numerosis, longiusculis, gracilibus, griseo- brunneis, intus linea nigricante longitudinaliter impres- sis, utrinque confertim disposihs ; pede posticeacuminato, antice angulis 2 valde extensis, acutis munito ; tentaculis labialibus linearibus, magnis, pallide roseis ; oculis ad

basin tentaculorum dorsalium retro positis. Long. 55, lat. 9 mullim. (cum fentaculis labialibus et bran- chuis).

Hab. Port-Jackson.

smile dit Éter de ammémtbes à.

0

Mollusque ovale-allongé , limaciforme et d’un rouge orangé. Les branchies, grèles, allongées et d’un gris bru- nâtre avec une ligne noire qui les traverse longitudinale- ment, sont nombreuses et serrées de chaque côté du corps. Le pied, acuminé en arrière, présente en avant deux saillies anguleuses très-développées. Les tentaculeslabiaux sont grands, linéaires et d’un rose pâle, ainsi que les ten- tacules dorsaux, derrière la base postérieure desquels les yeux sont placés. Longueur de l'animal {y compris les

tentacules labiaux) 35 millim.. largeurg9 (y compris les branchies).

Cette jolie espèce se distingue facilement de ses congé- nères par sa coloration originale et ses branchies longues et grèles. Je lui donne le nom de mon ami le docteur Foulis, de Sidney, qui a le premier introduit avec succès dans la Nouvelle-Galles du sud l'usage de l’aquarium, pour l’étude des animaux marins.

26. Æozis MacLEAyI. (PI, VI, fig. 4.)

ZÆ. oblonga, limaciformis, luteo-carnea ; branchis numerosis, brevibus, cylindraceo-bulbosis, pallide viola- ceis, apice albis; pede postice acuminato, antice angulis 9 subexlensis, albidis, acutis munilo: tentaculis labiali- bus mediocribus ; oculis ad basin tentaculorum dorsalium retro positis. Long. 50, lat.'T mallim. (cum lentaculis labrialibus et branchiis).

Hab. Port-Jackson.

Mollusque oblong, limaciforme, d’un jaune carnéolé. Les branchies sont courtes, nombreuses, de forme cylin- drico-bulbeuse, et d’un violet pâle avec une partie blanche au sommet. Le pied, acuminé en arrière, présente en avant deux saillies anguleuses, blanchâtres, assez dévelop

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se ès

pées. Les tentacules labiaux sont moins allongés que dans l'espèce précédente : les yeux sont placés normalement, c’est-à-dire à la base des tentacules dorsaux, en arrière. Longueur de l’animal 50 millimètres, largeur 7 (y com- pris les tentacules labiaux et les branchies).

Cette espèce vit à Port-Jackson : je la nomme d’après le zoologiste distingué, près la résidence duquel j'ai trouvé le seul exemplaire que je connaisse.

27. FLABELLINA IANTHINA (1). (PI. VI, fig. 6.) +

F. elongata, olivacea, cœruleo variegata, fasciculis 18 branchiarum vivide et opaline cærulearum utrinque or- nata; pede postice acuminalo, antice angulis 2 mumito, mediocribus, aculis, albidis : tentaculis labialibus sat magnis, olivaceis, violaceo ct cœruleo variegatis; tenla- culis dorsalibus, basi unitis, subclavatis, ohivaceis, apice violaceis. Long. 99, lat. 20 millim. (cum tentaculis labialibus et branchiis).

Hab. in sinu Watsoniano.

Mollusque de forme allongée et d’une coloration oli- vâtre mêlée de bleu. Les branchies forment dix-huit touffes distinctes de chaque côté du corps; elles sont d’un bleu magnifique, à reflets changeants comme ceux de l’opale et de la topaze, selon la manière dont elles reçoivent la lu- mière. Le pied, acuminé en arrière, forme en avant deux saillies anguleuses, blanchâtres et médiocrement dévelop- pées. Les tentacules labiaux sont assez grands, olivâtres avec des parties violettes et d'autres bleues. Les tentacules

(1) Les Flabellina, confondus par quelques auteurs avec les Æolis, en différent en ce que leurs branchies sont disposées par touffes distinctes les unes des autres, et leurs tentacules dorsaux en massue et plus ou moins ornés, au lieu d’être lisses et cylin- driques. H. CROSSE.

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dorsaux se touchent à la base. Ils sont en forme de massue, olivâtres et violets au sommet. La long: eur de l'animal est de 99 millim. et sa largeur de 20 (y compris les tenta- cules labiaux et les branchies).

Cette remarquable espèce est la plus grande en même temps que la plus splendidement colorée de toutes celles que l’on a découvertes jusqu'ici sur les côtes de la Nou- velle-Galles du sud parmi les Æolidæ. Quand elle rampe «ur les algues, dans les petites flaques d'eau, à marée basse, on croit voir une topaze ou une opale, à cause des jeux de lumière sur la surface de son corps. Dans certaines positions, les branchies prennent une teinte d’un vert olive uniforme, ce qui fait que l'animal se confond avec les plantes de mer qui l'entourent; puis, tout à coup, lorsque change l'angle sous lequel tombe la lu- mière, les mêmes branchies paraissent d’un bleu tellement vif et intense, qu’il est impossible d'en donner une idée exacte à l’aide du pinceau. Le plus grand individu de l’es- pèce que j'aie vu mesurait 4 pouces (anglais) de lon- gueur.

Je l’ai recueilli, comme les autres, à la baie de Watson (Port-Jackson), sur les roches, dans les petites flaques d'eau laissées par la marée basse : je n’ai trouvé cette es- pèce que pendant les mois de printemps et d’été.

28. FLABELLINA ORNATA. (PI. VI, fig. 7.)

F. elongala, aurantia, cœruleo quitata cum maculis citrinis raris, maoribus ; fasciculis 9-10 magnis bran- chiarum utrinque ornata olivacearum cum maculis nigris, albis et aureis; parte postica acuminata, nuda ; pede an- tice angulis 2 munito, lalis, acutis, citrinis ; tentaculis concoloribus, labialibus longis, dorsalibus subclavatis,

és. 6 2 annulatis. Long. 28, lat. 7 maillim. (cum branchüs).

Hab. Port-Jackson.

Mollusque de forme allongée et d’une coloration oran- gée avec de nombreuses taches bleues et quelques autres taches plus grandes d’un jaune citron. Les branchies for- ment neuf ou dix touffes distinctes, assez volumineuses, de chaque côté du corps : elles sont olivâtres avec de nom- breuses taches noires, blanches ou d’un jaune doré, et ne s'étendent pas, comme dans l'espèce précédente, jusqu’à l'extrémité postérieure du corps. Le pied, terminé en pointe, forme en avant deux saillies anguleuses assez lar- ges et d’un jaune citron. Les quatre tentacules sont de la couleur dn corps, les deux dorsaux sont en forme de mas- sue et annelés. Longueur de l’animal 28 millim., lar- geur 7 (y compris les branchies).

Cette jolie espèce est assez commune à Port-Jackson. Elle possède le pouvoir de se débarrasser spontanément d’un grand nombre de ses branchies, quand on l'irrite ou qu’on latouche dansl’eau. Ses branchies, détachées du corps, continuent à s’agiter pendant un temps assez long (1), et quelquefois l’animal les mange.

29. FLABELLINA NEwcomgt. (PI. VE, fig. 8.)

F. elongala, carnicolor, zonis roseo-violaceis viltata ; fas iculis &-5 branchiarum utrinque ornata (branchiis ni- gris, olivaceo marginatis; parle postica acuminata, nuda ; pede antice angulis 2 munilo, acutis, mediocribus ; tenta- culis labialibus roseo zonatis ; tentaculis dorsalibus sub- clavaiis. Long. 20, lat. 5 millim. (cum branchüs).

Hab. in sinu Coodgee dicto.

(4) Voir, pour des faits analogues, un de nos précédents ar- ticles, Journal de Conchyliologie, 1860, vol. VIII, page 225 et suivantes. H. CROSSE.

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Mollusque de forme allongée, jaunâtre ou couleur de chair avec des zones d’un rose saumon violacé, dont quel- ques-unes sont disposées sur le corps en forme de che- vrons. Les branchies forment, de chaque côté, quatre ou cinq touffes distinctes : elles sont noires avec une bordure d’un vert olive clair et ne s'étendent pas jusqu’à l’extré- mité postérieure du corps. Le pied, terminé en pointe, forme en avant deux saillies anguleuses médiocrement larges. Les tentacules labiaux offent des zones d’un rose violâtre ; les tentacules dorsaux sont en massue. Lon- gueur de l'animal 20 millim., largeur 5 (y compris les branchies).

Ce charmant petit Nudibranche a été recueilli le 22 dé- cembre, à la baie Coodgee (Port-Jackson). J’ai le plaisir de le dédier à mon ami le docteur Newcomb, naturaliste américain distingué.

FAM. ELYSIIDÆ.

30. Ecysra CoopGEEnsis. (PI. VI, fig. 9.)

E. oblongo-elongata, poshice altenuala, subacuminata, olivaceo-viridula, luteo maculata; lateribus expansis, magnis. elevalis, violaceo limbatis, tentaculis longiuscu- lis, apice violaceis; oculis pone tentacula sitis. Long. 14, lat. 4 2/5 millim.

Hab. in sinu Coodgee dicto.

Mollusque de forme oblongue-allongée, attenué et sub- acuminé en arrière, d’un vert olivâtre avec quelques ta- ches d’un jaune clair. Les expansions latérales sont gran- des, relevées et bordées par une ligne violette. Les tentacules, assez développés, sont violâtres à leur partie supérieure. Les yeux sont placés normalement, c’est-à-

M0 dire en arrière des tentacules. —- Longueur de l’animal 44 millim., largeur 4 millim. 275.

Cette espèce se rencontre, par bandesde 40 ou 50indivi- dus, sur les ulves vertes, dans les flaques d’eau peu pro- fondes que laisse la mer en se retirant. La couleur verte de l’animal fait qu’il est difficile de le distinguer des plantes sur lesquelles il rampe. Je n'ai trouvé cet Elysia qu’à la baie Coodgee (Port-Jackson) et je lui donne le nom de cette localité. F.4:

1er juillet 1863.

Diagnose d’une nouvelle espèce d'odostomia 8 des côtes de France,

PAR P. FISCHER.

OpostTomiA MOULINSIANA.

l'esta elongata, cylindraceo-conica, tenuiuscula, pallide cornea aut albida; anfractus 8-8 1/3 subplanulati, em- bryonales lœves, cœteri vix oblique, longitudinaliter et valide costati ; interstitis prope suturam et in medio an- fractus ultimi funiculatis, punctato-impressis ; costis circa rimam umbilicalem evanescentibus ; apertura elongata, ovalis ; columella uniplicata ; peristoma simplex, arcua- tum. Longit. 5 millim., lat. vix 1 1/2.

Hab. in sinu « bassin d'Arcachon » dicto ; ubr 4 specim. invent. (Mus. Burdigalense.) P.F.

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TA

Description d'un nouveau genre rmoncmyaire

du terrain jurassique ,

PAR MUNIER-CHALMAS.

Genre PERNOSTREA, Munier-Chalmas.

Testa plus minusve crassa, solida, adhærens, subcir- cularis, quadrata vel trapezoïdalis, subæquilateralis, inæquivalvis ; valva sinistra adhærens et convexior. Testa lamellosa, semi-margarilacea, testæ ostrearum similis; pagina corticosa fibrata deficiens. Umbones null. Cardo discedens, plus minusve latus, 4-8 fossulis cavatus, tum longissimis et valde impressis, tum brevissimis et rudi- mentarüs. Impressio muscularis subcircularis aut semi- lunaris, in valva sinistra magis excavala.

Coquille plus ou moins épaisse, solide, adhérente, sub- circulaire, carrée ou trapézoïdale, presque équilatérale, inéquivalve. Valve gauche adhérente et plus convexe que la valve droite. Test feuilleté, semi-nacré, semblable à celui des Ostracés ; absence de couche corticale fibreuse. Crochets nuls ; charnière divergente, plus ou moins large, creusée de quatre à huit fossettes, tantôt longues et pro- fondes, tantôt courtes et presque rudimentaires. Liga- ment multiple. Impression musculaire subcirculaire ou semi-lunaire plus profonde sur la valve fixée que sur l’autre.

Les Pernostrea, à Yexception de leur ligament multiple, ont presque tous les caractères des Ostracés. Ainsi que chez ces mollusques, leur valve fixée paraît plus bombée :

mu ÉD,

leur empreinte musculaire, comme chez l’Osfrea rarila- mella, des lignites, par exemple, est plus profonde sur celte valve que sur l’autre. La structure de leur test et leur facies sont tout à fait semblables à ceux de l’Osfrea deltoidea du Kimmeridge. Un fait vient encore à l’appui de ces observations ; quand, dans les strates l’on ren- contre le nouveau genre que je propose, on trouve des Pernes, des Avicules ou des Malléacés quelconques, la couche nacrée interne de leurs valves a entièrement dis- paru, la couche corticale fibreuse et très-mince persis- tant seule, ou bien ce test interne nacré a été entièrement remplacé par du carbonate de chaux cristallin souvent saccharoïde. Au centraire, les Pernostrea n’ont subi au- cun changement, et si l’on ne regardait pas l’intérieur de leurs valves, il serait presque impossible de les distinguer des Huîtres qui les accompagnent quelquefois. Mais il ne faut pas oublier que leur charnière, creusée de plusieurs fossettes destinées à recevoir un ligament multiple, les rapproche aussi des Pernes, des Gervilies, etc. C'est donc un lien bien inattendu entre les deux groupes des Ostraces et des Malléacés. 1 semble que plus la science avance, plus nous voyons les grandes divisions s’atténuer, les groupes éloignés se rapprocher et les lacunes finir par se combler, grâce à des genres ou à des espèces intermé- diaires qui nous étaient antérieurement inconnus. Le plus souvent ce sont des êtres qui ont depuis longtemps dis- paru, qui viennent ainsi relier ensemble, d'une manière plus intime, ceux qui vivent aujourd’hui.

Je donne à la suite la description de quelques espèces, et j'attends, pour publier toutes les figures, d’autres ma- tériaux qui me permettront, d’ici à quelques semaines, de donner une petite monographie des espèces. Ces Mollus- ques appartiennent, jusqu’à présent, au terrain jurassique

et se trouvent répandus dans la grande oolithe et le callo- vien des départements de Saône-et-Loire, de la Côte- d'Or, etc.

1. PERNOSTREA BACHELIERI. (PI. ILE, fig. 1, 2, 5, 4.)

Tesla crassissima, solida, subquadrata, subæquilate- ralis, antice posticeque prope similis, rugis satis latis, 1r- regqularibus, parum pronunentibus, semi-circularibus, ornata. Cardo latissimus, sex fossulis longissimis, parum profundis, ad summum attenuahs, cavatus ; duæ fossulæ sæpe rudimentariæ. fmpressio muscularis semilunaris vel subcircularis, invalva sinistra satis profunda, in valva al- tera minor. Long. 135 millim., lat. 110 millim.

Coquille très-épaisse, solide, presque carrée, subéquila térale ; côté antérieur presque semblable au côté pesté- rieur. Surface ornée de plis assez larges, non réguliers, peu saillants et semi-circulaires. Valve gauche un peu plus bombée que la valve droite. Charnière très-large, creusée de six fossettes très-longues, peu profondes et s’atténuant vers leur sommet ; deux de ces fossettes sont quelquefois à l’état rudimentaire. Üne dépression semi-circulaire dans l’intérieur des valves, chez les individus adultes et très- âgés. Empreinte musculaire assez profonde sur la valve gauche et moins marquée sur la valve libre.

Hab. ? (Collection de la Sorbonne.)

2. PERNOSTREA HEBERTI. (PI. IL, fig. 5, G.)

Testa subcircularis , parum crassa. Cardo quatuor fossulis brevibus, subrudimentariis, cavatus. Long. 92 millim., lat. 93 millim.

Coquille presque circulaire, peu épaisse. Charnière

ses ÉTE creusée de quatre fossettes très-courtes et presque rudi- mentaires. Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie supérieure. (Ma collection.)

3. PERNOSTREA FERRYI.

Testa quadrata, satis crassa. Cardo latus, quatuor fossulis profundis cavatus. Long. 60 maillim., lat. 70 millim.

Coquille carrée, assez épaisse. Charnière large, creusée de quatre fosseltes profondes.

Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie supérieure. (Ma collection.)

4k. PERNOSTREA FISCHERI.

Testa trapezoidalis, angusta ad cardinem, trregulariter plicata. Cardo quatuor vel sex fossulis rudimentariis ca- vatus. Long. 102 millim., lat. 89 millim.

Coquille trapézoïdale, plus étroite vers la charnière, irrégulièrement plissée. Charnière creusée de quatre à six fosseltes presque rudimentaires.

Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie supérieure. (Ma collection.)

5. PERNOSTREA PELLATI.

Testa quadrata, crassa. Cardo satis latus, octo fossulis valde impressis cavatus; duæ fossulæ rudimentariæ. Long. 98 millim., lat. 109 millim.

Coquille carrée, épaisse. Charnière assez large, creusée de six fossettes bien marquées, dont deux sont rudimen- taires.

RE

15

Hab. Talant, près Dijon (Côte-d'Or). Grande oolithe.(Col- lection Pellat.)

G. PERNOSTREA CROSSEI.

Ostrea Wiltonensis Lycett, var. monstrosa, in Supple- ment to great Oolite Mollusca 1865, p. 108, tab. xxxIv, fig. À a.

Forest Marble de Pound Pill (Angleterre). M. C.

Diagnoses de deux Bélemnites nouvelles,

PAR C. MAYER.

1. BELEMNITES MERIANI, Mayer.

B. testa parva, elongata, tereti, lævi, postice subcentraliter acuminala, acutiuscula ; alveolo humilr, infundibulifornu, subcentrali, angulo circ. 20 graduum. Long. 35 ml- lim., lat. & millim.

Rostre de petite taille, allongé, lisse, à coupe arrondie, atténué seulement vers l'extrémité postérieure, dont la pointe peu acérée est presque centrale. Alvéole peu pro- fond, subcentral, en forme d’entonnoir, formant un angle de 20 degrés environ.

Cette petite Bélemnite appartient au groupe du B. paæillosus. C'est au B. paxillus, espèce alpine, de l’étage sinémurien qu’elle ressemble le plus. Elle est aussi voisine de celui-ci sous le rapport géologique, car elle provient des couches à Avicula contorta. Elle a été trou-

vée, en 4855, au sommet de la montagne de Scesa-plana, sur la frontière suisse du Tyrol, et elle est empâtée dans la roche. Je croisque les géologues autrichiens ont, depuis, découvert une ou deux autres espèces du même genre dans les couches de Saint-Cassian.

2. BELEMNITES GALLENSIS, Mayer.

B. testa mediocri, clavato-abbreviata, antice attenuata, quadrata, latere ventrali medio concaviuscula, postice in- crassala, rotundalo-quadrata, in extremo mucronalo-spi- nosa; sulcis lateralibus, obliquis, subflexuosis ; alveolo humih, subcentrali, angulo circiter 12 graduum. Long. 53 millim., lat. 12 millim.

Rostre de taille médiocre, en forme de massue à man- che court, aminci et carré en avant, légèrement convexe da côté ventral, renflé et plus arrondi en arrière, terminé par une épine assez forte. Sillons latéraux superficiels, obliques et légèrement flexueux. Alvéole court, à peu près central, formant un angle de 12 degrés tout au plus.

Cette espèce, des plus singulières, relie le B. Coguandi au B. clavatus et aux espèces voisines, et prouve peut- être que toutes ces espèces appartiennent au même groupe. M. Escher de la Linth vient d’en découvrir un échantillon unique, mais bien conservé, dans les couches oxfordiennes moyennes de Quarten, au bord du lac de Wallenstadt,

C. M.

BIBLIOGRAPHEE.

Malacologie de l'Algérie, Ou histoire naturelle de animaux mollusques terrestres et flu- viatiles recueillis jusqu'à ce jour dans nos pos- sessions du nord de l'Afrique, par &. R. Bour- guignat. fascicule (1).

Le nouveau fascicule que vient de faire paraître M. Bour- guignat contient la suite et la fin des ÆHélices algériennes. Le nombre de ces espèces, déjà considérable, est encore augmenté par lui d’une façon notable, grâce à l’abondance des matériaux qu’il a su réurir depuis longtemps. Les es- pèces suivantes sont décrites comme nouvelles : Helix psara, H. Letourneuxiana, que l’auteur sépare de VAT. conspurcatatypique; H. eustricta, qui est l’Æ, conspurcata de Morelet;, H. subcostulata et H. agrioica, formes voi- sines de l'A. costulata, Liegler; H. Geryvillensis, espèce connue jusqu'ici seulement à l’état fossile et recueillie vi- vante par M. Marès; AH. lacertarum, qui a beaucoup de rapports avec l’H. Berlieri, Morelet, tout en étant d’une forme moins élancée et plus globuleuse ; H.Lallemantia- na; H. Reboudiana; H. submeridionalis (H. meridiona-

(4) Paris, décembre 1863, chez Challamel aîné, rue des Bou- langers, 30. Grand in-4°, sur papier fort ; 104 pages d’impres- sion et 16 planches lithographiées. Prix, 20 fr.

78

lis, Parreyss); H. acompsia ; H. euphorca ; H. arenarum (H. globuloidea, Pfeiffer, Helic. IV); H. choreta, forme voisine de la variété minor de l’H. subrostrata, Férussac ; II. Colomiesiana, qui se rapproche de l'A. Oranensis, Morelet; H. Duveyrieriana ; H. calopsis, forme voisine de l'A. planata, Chemnitz.

L'auteur considère l'H. Devauxi, Debeaux, comme un double emploi de l’H. mœæsta, Parreyss ; nous lui laissons la responsabilité de cette opinion. Il restitue à l°/7. mari- tima, Draparnaud, le nom antérieur d'A. lineata, Olivi, et au Bulimus ventricosu (Forbes, Rossmassler, etc.), qui est un Helhix, le nom linnéen d’Helix barbara.

Plusieurs des groupes d’Helix quecomprendce fascicule, tels que ceux des À. variabilis, Draparnaud, H. lineata, Olivi, H. subrostrala, Férussac, etc., sont d’une étude dif- ficile, à cause de la grande variabilité des espèces qui les composent et de la confusion qui règne dans la plupart des ouvrages, en ce qui les concerne. Le travail de M. Bourguignat donne, à cet égard, des éclaircissements nombreux : il sera donc consulté utilement par tous les paturalistes qui s'occupent des Mollusques terrestres de l Europe et du bassin méditerranéen.

Les 16 planches lithographiées de cefascicule renferment 467 figures : ainsi que les précédentes, elles sont faites avec beaucoup de soin. La troisième livraison forme le complément du premier volume de la publication, vo- lume qui ne contient pas moins de 144 descriptions d’es- pèces, soit inédites, soit anciennement connues, représen- tées avec leurs variétés, sur 52 planches. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que les diagnoses sont fort détaillées et traitées avec un respect pour les lois de la nomencla- ture que nous apprécions beaucoup, et que nous serions heureux de pouvoir constater chez tous les auteurs qui

rs TO se

s'occupent de malacologie. On sait, de plus, que l'ouvrage est exécuté avec un grand luxe typographique.

La première moitié de l'important travail de M. Bour- guignat est donc complétement terminée; le reste ne se fera pas attendre. H. CRosSsE.

Note sur la Praire (Venus verruecosa), par M. Oh. Bretagne. In-8°, 7 pages. 1863 (1).

La Praire est le nom vulgaire du Venus verrucosa, L., sur les côtes de Provence; cette espèce comestible a trouvé un chaud partisan dans M. Ch. Bretagne, qui, en qualité de membre de la Société d’acclimatation, veut la répandre sur nos côtes depuis Toulon jusqu’à Menton. Le duc de Monaco a même accordé une concession pour établir des bancs d’Huitres et de Praires dans le port de Monaco.

Grâce à la délicatesse de sa chair, le Venus verrucosa a eu le sort des bonnes choses ; il est devenu rare, et les amateurs sont obligés, aujourd’hui, de l'envoyer chercher à Mahon. C'est là, du reste, qu’on devra prendre les indi- vidus destinés à repeupler nos rivages.

Puisque nous parlons de conchylioculture, mention- nons deux tentatives d’acclimatation de mollusques étran- gers sur nos côtes, dues à l'initiative de M. Coste. Le savant professeur du collége de France a expédié, en Pro- vence, des Clams Venus de l'Amérique du Nord; et

(1j Extrait du Bulletin de la Société impériale d’acclimatation, numéro d'avril 1863.

80

dans la baie d'Arcachon, les grandes Huîtres des côtes de Virginie (O0. Virgimica, Lk.). Nous ne pouvonsrenseigner nos lecteurs sur le succès de l’entreprise, mais nous ap- plaudissons à ces efforts persévérants dont le résullat ne peut être que l'accroissement en richesses alimentaires de nos localités maritimes. FISCHER.

Études sur quelques Mollusques terrestres nou- veaux ou très-peu COnnus (Parmarion, Fischer, Ervibouiophorus N. £., Vaginula, Fér., par

A. Humbert. I[n-4°, 20 pages, 1 planche noire (1).

$ 1. Le nouvel ouvrage de M. Humbert renferme des notions intéressantes sur un groupe de Limaciens dont l'étude est encore bien peu avancée ; je veux parler des prétendues Parmacelles que les auteurs ont décrites en de- hors de la grande zone méditerranéenne, véritable patrie des Parmacella.

Nous avons créé, en 1855, le genre Parmarion pour quelques espèces mal figurées par Férussac et décrites in- suffisamment, mais dont les principaux caractères sont : un crypte muqueux caudal ; une coquille homogène cor- née, non spirale; un manteau percé d’un trou au-dessous duquel apparaît la coquille.

Les quatre espèces du nouveau genre étaient les Limax

(4) Extrait des Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, t. XVII, 1'° partie, 1863.

mr" tes extraneus, problematicus, infumatus, et l'Arion Rangria- nus.

D'après une planche inédite de Férussac dont nous avons eu connaissance après 1855, nous pensons qu'il y aurait lieu de retirer l’Arion Rangianus de ce groupe, et nous en donnerons plus tard la figure.

Restent donc les Limax problemahcus, extraneus cl infumatus. Cette dernière espèce devait être en si mau- vais état quand elle a été figurée par Férussac, qu’il serait difficile de la classer aujourd’hui avec quelque certitude.

Quant au Limax extraneus, il constitue une petite sec- tion différente de celle du Limax problematicus ; nous croyons, en effet, que le Limax extraneus estun Limacien, et que le Limax problematicus se rapproche sensiblement des Vitrines à pore muqueux caudal, Helicarion de Fé- russac, tout en conservant des caractères distinctifs bien évidents.

Les Parmacella punctata, tæniata et reticulata de Van Hasselt doivent être étudiés de nouveau; je les crois dé- pourvus de pore muqueux caudal, d’après les figures iné- dites de Férussac.

M. Humbert adopte le genre Parmarion pour le Limax problematicus considéré comme type; il décrit dans ce genre une nouvelle espèce, Parmarion pupillaris de Java, qui en est très-voisine.

$ 2. Les Limaciens bitentaculés sont très-rares, et ne vivent guère que dans les îles de l'Australie ; tels sont les Janella (Limax) bitentaculata, Q. et G., antipodarum, Gray, tous deux de la Nouvelle-Zélande, et Aneïta Macdo- naldi, Gray, des Nouvelles-Hébrides.

Le nouveau genre Tribomophorus, proposé par M. Hum- bert, provient de Woollongong (Nouvelle-Galles du sud); il se rapproche des Janella et Aneita par l'absence de

6

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tentacules (la tête ne portant que les deux pédoncules oculaires), un manteau très-petit contenant des concré- Lions calcaires ; il en diffère par l’absence du sillon mé- dian caractéristique des deux autres genres.

L'espèce typique est nommée Triboniophorus Græffei.

$ 3. Enfin M. Humbert décrit deux espèces nouvelles de Vaginules (genre dont l'extension géographique paraît considérable, puisqu'on en signale des représentants dans les régions tropicales des deux continents); ce sont les Vaginula maculata, Templeton, de Peradenia, Ballacuada Pass, Colombo, etc. (Ceylan), et Templetoni, Humbert, de Peradenia.

C’est avec une grande satisfaction que nous voyons les conchyliologistes aborder enfin sérieusement le pro- blème des Limaciens, qui, depuis Férussac, n'avait pres- que pas avancé.

P. FISCHER.

Palæontologische Untersuchungen (Recherches paléontologiques), von J. Otto Semper. Pre- mière partie (1).

Ce volume comprend 13 mémoires, dont 8 sont origi- naux, et dont 5 sont des tirages à part, publiés précédem- ment dans des recueils périodiques de Kiel et du Meck- lenbourg. |

1. Mémoires pour servir à la connaissance des Gasté- ropodes du Glimmerthon Nordalbingien (argile miocène

(1) Neubrandenburg, 1861. 1 vol. in-8° de 242 pages d’impres- sion.

vosges

83

du Holstein). L'auteur énumère 97 espèces de Gastéro- podes appartenant à cette formation, qui paraît plus dé- veloppée et proportionnellement plus riche en espèces dans le Holstein que dans le reste du nord de l'Allemagne. Il décrit comme nouveaux les Buccinum decipiens et B. bulbulus qui sont des Nassa.

2. Sur les coquilles miocènes de Lieth.

3. Mémoire pour servir à la connaissance des Mollus- ques miocènes des environs de Teufelsbrucke et des bords de l’Elbe.

4. Notice paléontologique sur le grès limoneux de Sylt.

5. Sur les coquilles de Lieth, près Elmshorn. Le Fu- sus (Trophon) Meyni est décrit comme espèce nouvelle.

6. Note sur l'âge et les affinités paléontologiques de la faune du Glimmerthon.

7. Note sur le genre Cancellaria. L'auteur, dans la liste qu’il donne des espèces fossiles du genre, ajoute 22 Cancellaires aux 81 de notre catalogue (1). La plupart de ces espèces proviennent des terrains tertiaires du nord de l’Europe. Il nomme Cancellaria Rothi le C. noduli- fera, Beyrich nec Sowerby, et C. Puschi l'espèce repré- sentée sous le nom de C.(Voluta) citharella, Brong., par Pusch (Pol. Palæont., pl. x1, fig. 16). Il nous consacre en- suite quelques pages d’appréciations critiques qui ne nous paraissent point pécher par excès d’indulgence ; mais nous connaissons trop les droits de la critique et nous tenons trop à pouvoir les exercer nous-même dans toute leur intégrité, pour nous formaliser en rienlorsque nous sommes critiqué à notre tour. Nous nous contenterons de répondre que, sur les 25 pages de l’article, 40 sont la reproduction textuelle (en allemand) d’une partie de notre

(1) Journal de Conchyliologie, 1861, p. 247.

DE

travail, et que, si M. Semper le trouvait insuffisant, il au- rait mieux fait de le recommencer que de le traduire.

8. Catalogue d’une collection de fossiles des couches de Sternberg. Dans l'énumération des espèces, l’auteur nomme Terebra Beyrichi le T. plicatula, Beyrich nec Lamarck, et Tiphys sejunctus un Tiphys que Beyrich a rapporté à tort au T. fistulosus, Brocchi : il change quel- ques autres noms qu'il considère comme appliqués à tort.

9. Sur le Woodia Deshayesiana. M. Semper a publié cette description en français dans le Journal de Conchy- liologie (1) et donné un catalogue des espèces actuelle- ment connues.

10. Sur quelques Eulimacés et Pyramidellacés des ter- rains tertiaires du nord de l'Allemagne. Dans ce mémoire on trouve décrites, comme nouvelles, les espèces qui sui- vent : Eulima Mathildæ, E. Hebe, E. Kochi, Odonto- stoma Aglaja, O. angulatum, O. Bosqueti, O. Bollanum, O. fraternum, Eulimella Sandbergeri, E. eustyla, Me- nesto cryptostyla, Turbonilla Speyeri, T. Ino, T. Bolh, T. variculosa, T. Helena, T. Euterpe.

A1. Sur le Buccinum Caronis, Brongmart. L'auteur pense que l’on a confondu sous ce nom deux espèces dis- tinctes, l’une éocène, qui doit s'appeler Eburna Caronis, Brongniart; l’autre miocène, à laquelle il applique le nom de Pseudoliva spirata, Grateloup.

12. Sur le Discospira foliacea. M. Semper propose pour l Orbis foliaceus, Philippi, qui vit dans les mers de Sicile et se retrouve à l’état fossile en Sicile et dans le nord du Schleswig, le nouveau genre Discospira.

43. Description de coquilles tertiaires nouvelles.

(1) Journal de Conchyl., 1862, p. 141.

SE Nous citerons les suivantes : Murex Neugeboreni et Phos Hornesi (terrain miocène de Transylvanie); Fascio- laria Pecchioli (subapennin de Toscane); Marginella Bellardiana (miocène et pliocène de Toscane); M. Aglaia (éocène de Ronca); M. Beyrichii (Holstein); Obeliscus obtusatus, Solarium Emiliæ, Torinia Theresæ, Tole Adam- siana (subapennin de Toscane); Odontostoma Neugebo- reni (miocène de Transylvanie); Turbonilla Gastaldi (subapennin d’Asti et de Toscane).

Dans ces différents mémoires, les discussions d'espèces etles questions de synonymie paraissent traitées géné- ralement avec soin. Nous reprocherons seulement à l’au- teur d’avoir méconnu les règles de la nomenclature en s’abstenant, plus souvent qu'il ne le faudrait, de caracté- riser ses espèces par une diagnose latine : il a tort, égale- ment, selon nous, de mentionner certaines espèces, sur la valeur desquelles il ne se trouve pas suffisamment éclairé, de la façon suivante : Nahca sp. (p. 125), Car- dium sp. (p. 159), etc. Il vaut infiniment mieux les pas- ser sous silence jusqu’à plus ample informé. Sauf ces lé- gères critiques, nous n’avons que des louanges à donner à l'ouvrage de M. Semper, qui, par ses études et les ma- tériaux qu’il a réunis, nous paraît plus qu’un autre en état de continuer l’œuvre interrompue de Beyrich, et de nous faire connaître les richesses paléontologiques des terrains tertiaires du nord de l'Allemagne. H. Crosse.

= 06

NÉCROLOGIE.

L'année 1865 à vu s’éteindre, en France, plusieurs na- turalistes dont la perte est regrettable pour la science conchyliologique.

M. le professeur Moquin-Tandon (Horace-Bénédict- Alfred), membre de l’Institut, a succombé inopinément, après une courte maladie. à Montpellier le 7 mai 4804, reçu docteur en médecine en 1898, il fut d’abord nommé professeur de physiologie comparée à l’Athénée de Mar- seille (1829), puis appelé à la Faculté de Toulouse (1853), et enfin choisi pour occuper à Paris la chaire d'histoire naturelle médicale à la faculté de médecine (1853). Il possédait les connaissances les plus variées et s'était occu- avec succès de la langue ainsi que de la littérature ro- manes, en même temps que des diverses branches de l’histoire naturelle. Botaniste éminent, il pouvait être également rangé parmi les Ornithologistes les plus distin- gués de France, surtout sous le rapport de l’Oologie, qui était une de ses études de prédilection. En Malacologie, il s’est occupé plus particulièrement de l'organisation et de la classification des Mollusques terrestres et fluviatiles de France. Voici la liste de quelques-uns de ses travaux ma- lacologiques :

Mémoire sur les vésicules multifides des Hélices de la France. Mémoire sur l’organe de l’odorat chez les Gas- téropodes terrestres et fluviatiles. Mémoire sur quel- ques Mollusques terrestres et fluviatiles nouveaux pour la

mr". ques faune de Toulouse. Note sur une nouvelle espèce de Parmacelle (Parmacella Gervais), précédée de quelques considérations sur ce genre de Mollusques. Observa- tions sur l'appareil génital des Valvées. Observations sur le sang des Planorbes. Observations sur les mâ- choires des Hélices de la France (in Mem. Acad. sc. de Toulouse, 1848-1852).

Il a publié encore de nombreux et intéressants articles sur divers points de la Malacologie dans le Journal de Conchyliologie (1851-1861), au succès duquel il s'inté- ressait vivement, dans les Annales des sciences naturelles (4851), dans la Revue zoologique (1855 et 1856), dans les Comptes rendus de l'Institut (1854), et dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (1849).

Son plus important ouvrage est l'Histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de France (4), qui a obtenu un succès mérité.

Nous perdonsen luiun collaborateur distingué et un sa- vant éminent qui aimait à faire partager aux autres la pas- sion qu'il ressentait lui-mème pour les sciences naturelles,

Nous avons à mentionner encore la mort de M. Abel Vautier, membre du corps législatif, qui possédait une col- lection considérable, et qui joignait le goût des beaux-arts à celui de l’histoire naturelle; celle de M. Lorois, ancien conseiller d’État, ancien préfet du Morbihan et comman- deur de la Légion d'honneur, que son zèle pour les sciences naturelles et ses qualités personnelles nous fai- saient apprécier à un double titre; enfin-celle de M. Ber- nardi, ancien directeur du Journal de Conchyliologie.

à Vérone et, plus tard, élève de l’Académie de Ve-

- (4) 3 vol. grand in-8°, dont un atlas. 1855, à Paris, chez J. B, Baillière.

858$

nise, M. Bernardi s’adonna exclusivement à la peinture pendant tout le temps de son séjour en Italie. C’est vers 1835, après son arrivée en France, qu’il commença à s'occuper d’études conchyliologiques. Il sut réunir une collection considérable de Cônes, souvent citée par Kié- ner, à la monographie duquel elle fournit un bon nombre d’espèces nouvelles : cette collection passa, plus tard, entre les mains de M. Gubba, du Havre. En 1856, il fit re- vivre, avec le concours de l’un de nous, le Journal de Conchyliologie, dont la publication avait été suspendue pendant près de trois années, et il en conserva la direc- tion jusqu'en 1860. Dans le courant de cette dernière année, il publia une Monographie des genres Galatea et Fischeria, accompagnée de très-belles planches coloriées, et, l’année suivante, un travail sur les espèces appartenant au genre Conus et récemment découvertes. Depuis le commencement de l’année 1861, il était complétement étranger à la direction et à l'administration du Journal de Conchyliologie, auxquelles l’affaiblissement de sa santé l'avait forcé de renoncer. H. CRossE ET P. FISCHER.

ee PARIS.—IMP. DE M°° BOUCHARD-HUZARD, RUE DB L'ÉPERON, D.—1864.

mate.

I SE

JOURNAL

DE

CONCHYLIOLOGIE.

1: Avril 1864.

Note sur une monstruosité de l’animal du Patella vulgata, L.

PAR P. FiscHer.

J'aidécrit et figuré, dans le Journal de Conchyliologie {t. V, p. 250, pl. 11, fig. 4), une monstruosité assez rare de Subemarginula, consistant dans la présence de quatre yeux sur un seul individu, sans que le nombre des tenta- cules ait été modifié. La duplicité des organes était symé- trique.

M. Bert, dont j'ai fait connaître à nos lecteurs les re- cherches sur le système nerveux des Patelles (Journ. Con- chyl., t. XI, p. 525), m'a communiqué un fait de mons- truosité qui n’est pas sans quelque analogie avec celui que j'avais observé.

C’est sur un animal de la Patelle commune de nos côtes

7

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que la monstruosité a été constatée. Le tentacule droit et le tubercule oculifère étaient bien constitués, mais à gauche on remarquait la disposition suivante (pl. var, fig. 8) :

À la place du tentacule on en. trouvait deux, de taille ordinaire, se confoncdant à leur base; Je {ubercule oculi- fère, placé à la base externe des tentacules, était peu sail- lant; il portait deux yeux placés à peu près sur la même ligne horizontale.

Ces yeux, égaux entre eux, avaient les mêmes dimen- sions que l'œil droit ; ils paraissaient également aptes à la vision, car on y retrouvait toutes les parties constituantes normalement développées.

Le système nerveux central n’était pas modifié, le gan- glion cérébroide gauche étant semblable à celui du côté opposé; mais les nerfs destinés aux tentacules et aux yeux étaient doublés, d’où l'existence de deux nerfs optiques et de deux nerfs tentaculaires.

Cette monstruosité diffère donc de celle que j'ai dé- crite : |

Par son asymétrie; le côté gauche étant seul anor- mal;

20 Par la duplicité des tentacules qui étaient restés nor- maux sur la Subémarginule.

À ce propos, je ferai observer que la division ou la du- plicité des tentacules n’est pas fort rare chez les Limnéens; M. Ch. des Moulins l’a signalée depuis longtemps à propos du Limnea glutinosa, et d’autres auteurs ont avancé que les Ancyles, les Physes, les Hélices présentaient quelque- fois une pareille anomalie. Mais la réunion, sur un même individu et au côté gauche, de deux tentacules et deux

yeux n’en reste pas moins un fait des plus rares. P.F.

LEON ee

Monographie des genres Stylifer et Entoconcha,

PAR P. Fischer.

M. Petitde la Saussaye a déjà donné, dans le Journal de Conchyliologie (t. IX, p.25, 1851), une note sur le genre Stylifer, suivie de l'énumération des cinq espèces qu'il connaissait à celte époque. Depuis cette publication, le nombre des espèces s’est beaucoup accru, en même temps que les observations sur les mœurs et les habitudes des Stylifer révélaient des particularités intéressantes. Nous croyons qu'il est opportun de compléter les renseigne- ments fournis par notre savant confrère.

$ 1. Historique. Chemnitz le premier (1795) a connu un véritable Styhifer, mais cette espèce ayant été recueil- lie dans un polypier abandonné sur le rivage, l’auteur du Conchylien Cabinet supposa qu’elle était terrestre, et appela Helix corallina (t. XI, p. 286, pl. cex, fig. 2084-5).

On oublia complétement l Helix corallina ; il était, du reste, difficile, faute de termes de comparaison, de savoir à quelle division appartenait cette forme.

En 1825, Turton décrivit dans le Zoological journal (octobre, p. 367, tab. 145, f. 11) une nouvelle espèce de Phasianella qu’il appela stylifera. Turton note dans sa description un caractère d’une grande valeur et qui aurait le mettre sur ses gardes : « operculum nullum. » Or les Phasianelles ont toutes un opercule calcaire.

Le Phasianella styhfera avait été dragué par Turton

je dans la rade de Torbay, sur un Echinus esculentus (?) au- quel il adhérait.

Trois ans après, Fleming (History of brit. anim., Edinb., p. 526) mentionnait l'espèce de Turton, mais en chan- geant son nom générique ; il la classait parmi les Véluti- nes, en ajoutant « que l'absence d’opercule, la largeur de « l'ouverture la rapprochaient des Vélutines, et qu’elle de- « vait même constiluer probablement un nouveau genre.» Il proposait le nom de Stylina, sans donner de diagnose régulière (1828).

Cette lacune ne devait être comblée qu’en 1843, par Macgillivray (a hist. of the moll. anim., London, p. 345), qui caractérisa ainsi le genre Stylina : « Shell subglobose, « spiral, thin, with the spire short, convex, but with a « prominent apex; the aperture large, roundish, with « the outer lip thin; the inner incomplete. Named from « the styliform apex. Fleming. »

Macgillivray avait trouvé son Stylina adhérent à une Actinie.

Le vocable Stylina ne devait pas être adopté; il existait déjà un genre Stylina créé par Lamarck pour un animal rayonné ; en outre, le genre, n’ayant été constitué réguliè- rement qu’en 1845, était postérieur au nom proposé dès 1832 par Broderip et Sowerby.

Ces auteurs avaient publié dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres (p. 60, 1852), et dans le Genera de Sowerby, le’ nouveau genre Sflifer (pour Sty- lifer), établi sur des mollusques recueillis par M. Cu- ming.

SriLirer. Testa hyalina, turbinata, apice spiræ mucronalo; aperlura Subovala, superne acununata; la- brum acutum, sinuatum. Pallium crassum, carnosum, cyathiforme, tes!æ anfractus ullimos obtegens. Proboscis

99 = longissima, retractilis. Tentacula rotunda, crassa, sub- acuminala, ad basin proboscidis posila, oculi ad basin ten- taculorum sessiles, minimi. Branchiæ stirps solitaria. Ani- mal marinum, Asteriæ cutem penelrans. »

L'espèce typique ({S. astericola) fat trouvée par M. Cuming, dans différentes portions des rayons du dis- que oral de l’Asterias solaris, elle s’était enfoncée si profondément, qu’on pouvait à peine reconnaitre sa pré- sence.

«L’animalqui a pénétré dans l’intérieur destissus del’ As- térie s’y creuse une loge confortable, il se meut proba- blement à l’aide de son pied rudimentaire. Les spécimens d’Astéries infestées par les Stylifer paraissent être dans le meilleur état de santé; il est néanmoins permis de suppo- ser que les parasites se nourrissent de leurs sucs. »

Nous donnerons plus loin les raisons qui nous portent à croire que les Stylifer ne se nourrissent pas du suc des Astéries comme le pensaient Broderip et Sowerby.

L'anatomie de l'animal des S/yhfer est connue par les figures et observations de Broderip, Owen (in Reeve Conch. syst., t. IT, p. 174). A. Adams (Voy. Samarang, p. 46, pl. xvu, f. 5, 1850, et Genera of rec. Moll.), Gray (Voy. Beechey, p. 158-1859), Alder in Gray quide, p. 62- 1857), Gould ({Exped. Shells, 1846), etc.

Les résultats des investigations de ces naturalistes sont contradictoires. Ainsi la figure anatomique donnée par Owen ne ressemble nullement à celle de M. Adams.

M. Gray soutient que le prétendu manteau figuré par Broderip est une portion du pied contractée dans l'alcool et appliquée sur la coquille.

D’après M. Adams, qui a vu les animaux vivants, les Stylifer ont deux tentacules allongés, subulés; les yeux sessiles sont placés au côté externe de la base des tenta-

ss cules; tête petite, arrondie; manteau entourant compléte- ment la coquille; pied étroit, grêle, se prolongeant beau-

coup au delà de la tête en avant, la dépassant à peine en arrière.

Extrait des Astéries et placé dans un verre, le Slylifer ovoideus, Adams, ne paraît pas jouir d’une grande activité, mais il étend son pied en forme de languette et s’en sert pour explorer les corps voisins.

L'animal du S/ylifer Turloni, Broderip, estblanc, pourvu d’un assez large pied, sans vestige d’opercule; sa tête ronde porte deux tentacules cylindriques et des yeux de petite dimension à leur base extérieure ou postérieure. Aucune portion de la coquille n’était recouverte par le manteau ; mais rien ne démontre qu’en bon état le mol- lusque ne peut étendre une partie du manteau ou du pied sur son test. La configuration du Styhfer le rapproche beaucoup de l’animal des Æulima. Examinés au micro- scope, ses débris n’ont fait rien reconnaitre qui ressemblât à une plaque linguale denticulée.

Otolithes circulaires avec un point central. Une seule série de lobules triangulaires considérée comme la branchie (Alder).

$ 2. À partir de cette époque, le nombre des Séylifer s’est accru considérablement, mais l'étude de leurs condi- tions d'existence n’a presque rien révélé de nouveau. Les Stylifer Barroni, exaratus, fulvescens, décrits par M. Adams, vivent dans les téguments des Astéries, ils se forment unccavité cystiforme; le Stylifer acicula, Gould, est parasite des Holothuries; les Stylifer eburneus, Des- hayes, robustus, Pease, habitent sur des Oursins. La dé- couverte d'un mode particulier de parasitisme des S/yli- fer, annoncée par M. Hupé (Rev. z0ol., mars 1860,

== 099 p. 118-125), est venue jeter une vive lumière sur les ha- bitudes de ces curieux mollusques.

Enexaminant les baguettes d'un Cidarisimperialhs, Lk., M. Hupé remarqua que deux d’entre elles présentaient une forme tout à fait anormale; tandis que les épines en bon état étaient allongées, cylindriques, cannelées; les deux autres, arrondies, ressemblaient, jusqu’à un certain point, à de petites noisettes. À leur base on trouvait deux étroites fentes verticales, en forme de boutonnières, op- posées l’une à l’autre. Une section des baguettes fit recon- naître dans l’intérieur de chacune la présence de deux Stylifer.

La cavité mesure 1 centimètre de diamètre; ses pa- rois sont lisses ; l'une d'elles, outre les deux Stylfer adul- tes, contenait plusieurs coquilles à l’état embryonnaire.

M. Hupé conclut de ses observations que les Stylifer étaient adultes, en état de se reproduire, que les sexes sont séparés, et que la génération est probablement vivi- pare ; quant à leur mode d'introduction, il suppose qu’ils se sontétablis, étantjeunes, dans une dépression de l'extré- mité des baguettes, qui, s’accroissant ensuite, ont enve- loppé les parasites dans une épaisse couche calcaire.

Les petites ouvertures de la base des baguettes ne sem- blent pas creusées par l'animal ; l'interposition d’une par- tie de celui-ci (pied ou appendice du manteau) a pu seule déterminer leur formation d’une manière passive.

On voit que les découvertes de M. Hupé soulèvent des questions très-intéressantes à résoudre. Elles prouvent, en outre, que les Stylifer, tout en vivant en parasites sur le système tégumentaire ou ses dépendances des Échino- dermes, ne se nourrissent pas de leur substance, comme on l’avait supposé. Leur nourriture arrive avec l’eau de mer à travers les ouvertures des cavités qu’ils constituent ;

_— Mi

peut-être même leur mufle et leur langue font-ils saillie au dehors dans le but de la rechercher.

$ 3. Les habitudes parasitaires des Stylifer sont parta- gées par quelques genres voisins. Plusieurs Eulima vivent dans les Holothuries; l’Entoconcha mirabilis, Müller, dans les Synapta digitata. M. Adams (Ann. and. mag. of nat. hist., nov. 1860) croit que ses Styliferina sont parasites des Astéries et des Ophiures.

La place des Stylifer dans la méthode est indiquée par les caractères de leur coquille; nous les rapprochons des Eulimes, quoiqu’ils manquent d’opercule, et nous voyons entre les Eulima et les Stylifer la mème analogie qu'en- tre les Magilus et Leptoconchus. Nous sommes même porté à croire que ces deux groupes devront ètre plus

tard rapprochés. Les Leptoconques, d’après la savante

étude qu’en a faite M. Deshayes, conservent toujours libre une petite ouverture à travers les polypiers, et par cette ouverture s’épanouit l'extrémité du manteau. Avons-nous une disposition semblable dans le manteau très-ample des Stylifer ? je le crois, et j'explique ainsi le rôle du man- teau dans la production, ou plutôt la conservation des fentes observées par M. Hupé à la base des baguettes de Cidaris.

$ #. La forme de la coquille permet de reconnaître trois sections dans les Stylifer.

a. Espèces à spire courte à dernier tour très-globu- leux, type S. astericola.

b. Espèce à spire médiocrement allongée, test assez épais, type S. eburneus.

D, eu

c. Spire très-longue, coquille étroite, ayant l'appa- rence d’un Æulima, type S. subulatus.

ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES. SECTION d&.

STYLIFER ASTERICOLA, Broderip et Sowerby, Pro- ceed. zool. Soc. London, p. 60 (18352).

Non S{ylifer astericola, Adams, Voy. Samarang (1850).

Testa ovata, subventricosa, tenuis, nitida, albido-ful- vescens; spira brevis, stylifera, nucleo bre; anfractu ultimo peramplo, rotundato; columella arcuata, margine dextro simplici, flexuoso; aperlura superne coarclala. Anfractus 5-5 1/2; nucleo excluso.

Long. 10 1/2 mil. Lat.'7 mill. (Ex icon.)

Hab. Fes Gallapagos, dans l’Asterias hehanthus, Lk. (Cuming.)

2 SrycireR TurrToni, Broderip et Sowerby , loc. cit. (1852). Phasianella stylifera,Turton, Zool.journ., vir, p. 507 (1825).

Testa ovata, lutescente cornea, pellucida, lœvissima ; anfractibus 5; 2 basalibus ventricosis, 3 apicalibus abrupte minimis.

Long. « mall. Lat. 3 mill. (Ex icon.)

Hab. Rade de Torbay, adhérent aux épines des Echi- nus (Turion).

2 ‘ON 2

STYLIFER OVOIDEUS, H. and A. Adams, Genera of recent moll., t. E, p. 239, pl. xxv, f. 4 (1858). ASTERICOLA, Adams, Voy. Samarang, p.46, pl. xvu, fig. 5 (1850).

Testa globosa, albida, anfractibus 8 circiter, 3 basali- bus ventricosis ; apicalibus acutis, productis ; sutura im- pressa; anfractu ultimo peramplo (ex icon.).

Longit. 11 mill. Lat. 8 mullim.? (Ex icon)

Hab. Côtes de Bornéo, dans le corps d’un Asterias (Adams).

STYLIFER ORBIGNYANUS, Hupé, Rev. et mag. z00l., p. 118-195, pl. x, fig. 1-5 (1860).

Testa ovato-abbreuiata, inflata, pellucida, nitidissima, albido-citrina; anfractus 7, rotundati; priores exiqui, prominentes ; ultimus et penulhimus convexi; sutura pro- funda ; spira mucronato-exserta ; apertura subrotundata ; columella regulariter arcuata, labro dextro tenui.

Long. 6 mill. Lat. 5 mill.

Hab. Côtes de la Nouvelle-Hollande, dans les baguettes du Cidaris imperialis, Lk (Hupé).

SECTION D.

Srycirer MirrRet, Petit, Journ. Conchyl., t. LU, p. 27, pl. 11, fig. 8-9 (1851).

Testa ovalo-conica, lϾvissima, pellucida, albido-lutes- cens; anfrachbus 7-8, rotundalo-convexis, sutura pro- funda discretis ; superioribus subito descendentibus et api- culum efformantibus ; apertura subrotundata ; labio concavo ; labro lenui, acuto.

94 Long. A4 172. mill. Lat. 6 172 null. Hab. Mers de l'Inde (Mittre).

STyLIFER EBURNEUS, Deshayes, Conchyl., de l'ile de La Réunion, p. 57, pl. vu, fig. 25 (1865).

Testa ovato-conica, apice acula, basi turgida, albo- eburnea, nitidissima, polita ; anfractibus 9, primis 2, cy lindraceis, cœteris convexis, sensim crescentibus, sutura lineari simplici junctis ; ultimo anfractu ventricoso, bas imper/foralo; apertura paulo constricta, ovalo-lineari, paulo obliqua; columella brevissima, obliqua , labro te- nu, obtuso.

Long. 40 mil. Lat. 5 mill.

Hab Ile Bourbon, sur les Oursins et les Astéries (Mail- lard).

7°. STYLIFER APICULATUS, Souverbie, Journ. Conchyl., t. X, p. 258, pl. 1x, fig. 6 (1862).

Testa ovalo-conica, tenuissime suboblique strialula, te- nuis, nitidissima, translucida, subhyalino-alba, apice lactea; anfractibus 10 rotundato-convexis, sulura pro- funda separats ; 5 superioribus lente crescentibus et api- culum formantibus ; cæteris rapide crescenhibus, 516 lestæ subæquantibus ; apertura suboblique pirifornus, latere columellari inferne concavo ; labro tenu, recto, acuto.

Long. 11 42 mul. Lat. 5 null.

Hab. Archipel calédonien? (Montrouzier).

STYLIFER ROBUSTUS , Pease, Proceed. zool. Soc. London, p. 457 (1860).

Testa ovalo-globosa, nitida, polita, minute et longitu- dinaliter striala; anfrachibus convexis, marginatis, ultimo

100

inflalo ; suturis impressis ; labio leviter reflexo ad colu- mellam, basi arcuato.

Long... mail. Lat..…. mal. ?

Hab. Iles Sandwich, sur les Oursins (Pease).

STYLIFER FULVESCENS, A. Adams, Procced. 2001. Soc. London, p. 73 (1855).

Testa ovato-acuminala, vix rimala, obliqua, pellucida, fulvescente, apice altenuata, stylifera ; suturis impressis; anfractu ultimo rotundalo ; aperlura ovata, antice subpro- ducta; labro arcualo, margine vix incrassalo, antice sub- reflexo.

Long..…...mill. Lat..….. mill.?

Hab. Te de Labuan, dans une Astérie (Adams).

SECTION cC.

10° STYLIFER CORALLINUS, Chemnitz (Helix), Conchyl. cab., pl. cex, fig. 2084-5, t. XI, p. 286 (1795).

Testa turrita, alba, subulata, glaberrima, tenuis, pel- lucida ; anfractus 12 circiter ; inferioribus 5 cylindraceis, superioribus acultis, acumanalis ; apertura suborbiculari.

Long. 16 mull. Lat. 5 mull. (Ex icon.)

Hab. Indes occidentales (?). Trouvé mort dans un ma- drépore (Chemnitz).

41° STYLIFER SUBULATUS, Broderip et Sowerby, Pro- ceed. zool. Soc. London, p. 60 (1832).

Testa turrila, subulata, altenuata, diaphana ; anfrac- tus 9-10 circiter, nucleo excluso, subrotundati ; sutura linearis, leviter impressa; nucleo longo, subtorto, an- fractu ullimo subrotundato; aperltura ovata, margine dextro leviter arcuato. |

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Long. 15 112 mill. Lat. 6 mil. (Ex icon.) Hab. Indes occidentales ? (Broderip).

12 SryciFer ACICULA, Gould, Exped. shells (1846) et Otia conchologica, p. 54 (1862). Eulima vilrea, A. Adams, Thesaur. Eulima, pl. cLxIx, fig. 55 (?).

Testa minuta, imperforala, elongato-subulala, acutis- sima, ad apicem integerrima el lente distorta, nilidissima, hvido-lactea, interdum flavescente ; spira anfr. ad 12 planulatis ; sulura lucida; apertura angqusta, ovalis; la- bro simplici, antrorsum arcuato, antice evolulo ; columella vix arcuala. ?

Long... mil. Lat..……. mill. ?

Hab. es Fidji, dans les Holothuries (Gould).

Obs. M. Gould croit son espèce identique avec l’Eulima vitrea d'Adams, qui a été trouvé dans la même localité et dans l'estomac des Holothuries. Néanmoins la coquille de M. Adams nous paraît être un véritable Eulima.

15° STYLIFER BaRRONII, À. Adams, Proceed. zool. Soc. London, p. 157 (1854).

Testa ovali, turrila, alba, nilida, semipellucida, apice mucronata ; anfraclibus 7 plans, postice anqulaus, lon- guudinaliter oblique striatis; apertura oblongo -oval, labro postice angulalo, margine subincrassalo.

ENG mall. Lat..….…. mall.?

Hab. Dans les téguments d'une Astérie des mers tropi- cales ce mollusque forme une cavité cystique (Barron).

14° STYLIFER EXARATUS, À. Adams, Proceed. zool. Soc. London, p. 122 (1855).

Testa subulato-turruta, alba, nilida, semipellucida, an-

Je

fractibus permullis convexiusculs, transversim sulcatis, longitudinaliter creberrime striatis, suluris impressis ; apice mucronalo ; apertura ovala, ad basin subeffusa ; la- bro sinuoso ; margine incrassalo et subreflexo.

Long... mill. Lat..... mill.?

Hab. Iles Philippines, dans les téguments d’une Astérie (A. Adams).

45° STYLIFER SUBANGULATUS, À. Adams, Proceed. z0ol. Soc. London, p. 122 (1855).

Testa subulalo-turritu, alba, nitida, semipellucida, apice mucronato, flexuoso; anfrachibus permultis, con- vexiusculis, lineis elevatis, transversis cinctis ; ultimo ad peripheriam subanqulato; apertura obpiriformi; labro tenui, sinuoso, in medio producto.

Long... mall. Lat..….…. mill.?

Hab. Indes occidentales (A. Adams).

46° SryciFer PauLucciæ, Fischer (pl. VIL, fig. 5).

Testa elongato-lurrita, conica, imperforata, albida, lœvis, nitida, semipellucida ; anfractus 14-12 ; embryona- les lateraliter deflexi, cœteri subrotundati; sutura leviter impressa; anfractu ullimo rotundato; apertura ovals; columella arcuata; peristoma subincrassatum, sinuosum, vix reflexiusculum.

Coquille allongée, turriculée, conique, imperforée, blanche, luisante, lisse, semipellucide; 11 à 12 tours de spire ; les tours embryonnaires fléchis latéralement, les derniers arrondis ; suture légèrement marquée; dernier tour globuleux ; ouverture ovale; columelle arquée; pé- ristome épaissi, sinueux, à peine réfléchi.

Long. 10 mall. Lat. 5 mill.

Hab. Mer Rouge. Ce Stylifer a été trouvé au milieu

103 des baguettes d’un individu de l’Echinus trigonarius, La- marck, par madame la marquise Paulucci, de Florence, qui nous l’a communiqué. Nous nous faisons un plaisir de don- ner son nom à cette espèce voisine des Stylifer corallhinus et subulatus, mais s’en distinguant par ses tours moins glo- buleux et par son nucléus plus court. (Collect. Paulucci.) $ 5. Outre les seize espèces dont nous reproduisons les descriptions, quelques Stylifer ont été décrits ou nommés, et il existe des Eulima qui, mieux étudiés, devront plus

tard rentrer dans le genre Styhfer.

M. C. B. Adams, dans son Calalogue des coquilles de Panama (p. 198, 199), mentionne deux espèces nouvelles d'Eulima, les E. 1ota de Panama et solitaria de Taboga (vivant dans les Holothuries), qui lui paraissent être des Stylhfer.

2 M. Mac-Andrew (Report on the Xarine testaceous, p. 124, 1856) indique à Ténériffe une ou deux espèces de Stylina (Stylifer, Brod ).

J'ai compris dans le Catalogue des coquilles re- cueillies à la Guadeloupe par M. Beau, p. 44, un Stylifer non déterminé et que je n’ai pu examiner depuis.

Dans la liste des espèces du genre Stylifer, p. 239, donnée par MM. Adams (Gener. of rec. Moll., t. T), je trouve plusieurs noms qui me sont inconnus et dont les descriptions me manquent.

STYLIFER Broderipu, Adams.—Cumingri, id.— fasli- giatus, id. sohidus, id.

M. Recve (Elements of Conchyl., t. I, p. 129, pl. xur, fig. 56) donne la figure sans description d’un Stylifer al- longé, qu'il nomme pyramidalis. M. Deshayes y rapporte un Stylhfer de l’île de la Réunion.

Enfin quelques espèces du genre Eulima (Monogr.,

104 in Sowerby, Thesaurus) rentreront probablement dans les Stylifer.

$ 7. En terminant cette étude sur les Sfylifer, je crois devoir parler du genre Enfoconcha, Müller, qui vit sur les Synaptes, et dont les habitudes, par conséquent, se rappro- chent de celles des S/ylifer.

C'est en étudiant, à Trieste, l’organisation du Synapta digitata que J. Müller découvrit les singuliers parasites qu'il a nommés Entoconcha.

Genre EntroconcuaA, J. Müller. Ueber Synapta digi- tata und ueber die Erzengung von schnec- ken in Holothurien. Berlin (1852). Arch. zool., p. 102 (1855).

Testa obovata, lœvis; anfractus rapide accrescentes ; spira brevis, valde obtusa, apice non producto ; apertura transversa, semilunaris, antice angulala, postice rotun- data ; marginibus disjunctis margine columellari recto; apertura longior quam latior ; operculum non spirale.

Species : Entoconcha mirabilis, Müller.

Hab. Trieste, dans les Synaptes (Muller).

Le genre Entoconcha, considéré d’abord, mais avec doute, par MM. Adams comme un Stylifer, en a été ensuite séparé génériquement. M. Gray partage cette opinion.

Les Entoconcha diffèrent des Stylifer par leur spire très-obtuse, dépourvue de pointe, et par l'existence d’un opercule, Mais nous nous demandons, en présence des ca- ractères que leur assigne Müller, si ces animaux ne sont pas des embryons de mollusques gastéropodes ou hété- ropodes; leurs tours s’accroissant rapidement et leur spire très-obtuse semblent confirmer cette hypothèse.

105

Nous ne pensons pas que d’autres naturalistes aient re- cueilli des Entoconcha depuis leur découverte par Müller. Les Synaptes ne sont pas rares sur les côtes de la Manche et dela Provence; nous recommandons à nos conchylio- logistes du littoral de chercher à élucider la question posée par le célèbre physiologiste de Berlin. FPE

Étude critique sur les Bulimes auriculiformes

de la Nouvelle-Calédonie et des terres voi- sines,

PAR H. CROSSE.

Il existe, dans la Nouvelle-Calédonie et dans plusieurs des terres voisines, un groupe de Bulimes très-intéressants, remarquables par leur columelle plus ou moins tordue, qui leur donne un aspect auriculiforme, généralement épi- dermés, le plus souvent épais et très-solides, mais quel- quefois minces et presque transparents, enfin possédant un test généralement pourvu de stries longitudinales ru- gueuses et présentant une série plus ou moins développée de caractères communs qui leur donne à tous comme un air de famille, et permet de les réunir au point de vue zoologique, aussi bien qu’à celui de la distribution géo- graphique. Le type de ce groupe est le Bulimus fibratus de Martyn. Les espèces qui le composent sont répandues d'abord dans la Nouvelle-Calédonie, qui paraît être leur point central de développement et pour ainsi dire leur métropole, puis dans les îles Salomon, les Nouvelles-Hé- brides, l'archipel des Fidji et la Nouvelle-Zélande. Cer-

8

106

taines d’entre elles présentent, à un haut degré, des faits de polymorphisme qui ont donné lieu à la création d’un bon nombre de mauvaises espèces. Autrefois peu répan- dues dans les collections, elles sont devenues plus com- munes depuis notre prise de possession de la Nouvelle-Ca- lédonie ; mais elles ne le sont point encore assez pour qu'il soit possible de lever tous les doutes. Il arrive en- core fréquemment de rencontrer des formes ambiguës, dont le classement exact est fort embarrassant pour le na- turaliste, bien qu’il sente instinctivement qu’il aurait tort d'établir pour elles une espèce nouvelle.

On connait peu les animaux qui habitent ces coquilles; néanmoins il résulte des observations consignées par M. Gould dans son « United States exploring expedi- tion, » que les mollusques de ce groupe se distinguent par la forme arrondie et même obtuse de leur extrémité pos- térieure, tandis que chez les autres Bulimes cette extrémité est atténuée et termirée en pointe.

M. Albers, dans la première édition de son ouvrage sur les //élicéens (1), considère comme faisant partie du sous-genre Placostylus de Beck les B. fibratus, Martyn, B. Shongi, Lesson, et B. Caledonicus, Petit : il crée les sous-genres Aspas{us pour le B. miltocheilus de Reeve, et Charis pour les B, malleatus et B. fulguratus de Jay. Dans la nouvelle édition de 1861, publiée après sa mort avec le concours de M. de Martens (2), nous trouvons ajoutés aux Placostylus énumérés plus haut les B. exi- mius, Albers, B. Bairdu, Reeve, B. insignis, Petit, B. porphyrostomus, Pfeiffer, B. scarabus, Albers, B. bi- varicosus, Gaskoin, B. fuligineus, Pfeiffer, et B. Alexan-

(4) Die Heliceen, p. 147 et suivantes. (2) Die Heliceen, édition posthume, p. 185 ct suivantes,

107

der, Crosse. Le sous-genre Aspastus est supprimé et rem- placé par un autre, le sous-genre ÆEumecostylus, qui renferme, dans sa première section, les B. Cleryi, Petit, B. Strangei, Pfeiffer, et B. Macgillivrayi, Pfeiffer, et dans sa seconde, le B. miltocheilus. Au sous-genre Cha- ris, qui est conservé, viennent s’ajouter les B. morosus, Gould, et B. Founaki, Hombron et Jacquinot.

On sait combien nous sommes peu partisan, en prin- cipe, de cette monomanie générique et subgénérique à laquelle s’abandonnait si facilement l’auteur allemand. Nous n’admettons volontiers que les genres établis nette- ment, clairement posés, et fondés sur des caractères diffé- rentiels d’une valeur sérieuse : or, d’après nous, les coupes proposées par M. Albers sont loin de réunir ces conditions, à très-peu d’exceptions près ; elles ne sont donc bonnes, le plus souvent, qu’à enrichir la synonymie d’une effroyable quantité de noms inutiles.

On peut diviser ces espèces en trois groupes, purement artificiels du reste, et dont le troisième a des rapports presque aussi intimes que le second avec le premier : ce qui fait que le classement linéaire donne une idée insuffi- sante de leurs affinités.

Le premier (Placostylus partim), dont le type est le B. fibralus, comprend tous les Bulimes auriculiformes dont le péristome est épais, la columelle fortement tordue, et dont les bords sont réunis par un dépôt calleux très-considérable, brillant, et portant presque toujours un tubercule à sa partie médiane. Les espèces de ce groupe sont les B. Alexander, B. Souvillei, B. fibratus, B. por- phyrostomus, B. Caledonicus, B. pseudo-Caledonicus, B. scarabus et B. Seemanni.

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Le second (Piacostylus partim), dont le type est le B. bovinus de Bruguière (B. Shongi, Lesson), renferme les espèces suivantes, dont les bords sont réunis par un dépôt calleux généralement épais, mais sans tubercule, et -dont la columelle n’est point ou presque point tordue et ne porte pas de pli : B. bovinus, B. Novo-Seelandicus, B. bi- varicosus, B. fuligineus et B. Salomonis.

Le troisième (Eumecostylus, Aspastus et Charis), dont le type est le B. Cleryi, se compose d’espèces générale- ment minces, dont la columelle est plus ou moins forte- ment tordue, et qui portent presque toujours un tuber- cule pariétal assez faible, mais chez lesquelles le äépôt calleux qui réunit les bords dans les autres sections est nul ou très-peu prononcé. Nous rangeons dans ce groupe les espèces suivantes : B. Cleryi, B.Macgillivrayi, B. Stran- gei, B. malleatus, B. fulguratus, B. colubrinus, B. eloba- tus, B. Stutchburyi, B. Eddystonensis et B. multocheilus.

Nous devons reconnaître toutefois que quelques-unes de ces espèces, à forme intermédiaire, peuvent rentrer presque indifféremment dans deux des groupes ci-dessus. Ainsi, par exemple, le B. Seemanni, voisin du B. Cleryi, peut être ou le dernier du premier groupe ou le premier du troisième. C’est précisément à cause de cela que nous considérons comme mauvais les noms génériques ou sub- génériques de M. Albers.

Premier groupe. 1. BuLiMus ALEXANDER.

Bulimus Alexander, Crosse, in Rev. et Mag. zool., 1855, p. 54.

Crosse, in Rev. et Mag. zool., 1855, p. 85.

109

Bulimus Alexander, Crosse, Notice sur les Bulimes,

p. 4, 1855.

Pfeiffer, Monog. Helic., IV, p.569,

1859.

su Albers, Heliceen, édit., p. 185, 1861.

Gassies, Faune conchyl. de la Nou- velle-Calédome, p. 42, pl. 1, f. 1, 1865.

T. imperforata aut inconspicue subrimata, oblongo- ventricosa, crassa, ponderosa, depressa, lateribus op- positis subangulata, sub epidermide rufescente-caslanea squalide alba; spira conica, apice obtusulo, albido ; anfr. 61/2 parum convexi, longitudinaliter rugoso-striat; ulüimus major, mullo lalior cœteris, spiram superans, ascendens ; columella tuberculifera; apertura ampla, sub- ovalis, intus albicans ; peristoma croceum, incrassatum, marginibus callo crasso, tuberculum validum, apice albi- dum in medio emiltente, junctis, exlerno incrassalo, re- flexo, columellari dilatato, adnato. Long. 95, diam. 57 mill.

Var. 8 procerula, peristomate pallidior, tuberculs fere nullis. Long. 90, diam. 55 mill. (collect. Crosse).

B. Alexander, Crosse, var. AÀ,in Rev. zool., 1855, pl. 1v, f. 1-5.

Habitat in loco dicto Kanala, Novæ-Caledoniæ.

Cette belle espèce se distingue des autres Bulimes calé- doniens plus facilement que les espèces suivantes. Sous le rapport de la dimension, elle ne le cède qu’au B. Sou- villei, dont elle diffère par sa. forme générale, par la lar- geur de son dernier tour, et par la coloration toujours plus claire de son péristome, qui est d’un jaune safrané, et de l’intérieur de son ouverture, qui est blanchâtre. Elle

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est, en outre, déprimée d’une façon toute particulière et comme un peu écrasée : il résulte de cette dépression qu'il existe de chaque côté de la coquille un angle légèrement accusé et voisin de celui que l’on remarque dans les es- pèces du genre Scarabe, mais moins prononcé. Ses deux tubercules ou callosités pariétale et columellaire, peu vi- sibles dans le jeune âge (c’est probablement le cas de notre variété 8), deviennent excessivement prononcés plus tard, surtout la pariétale, et accusent alors une ten- dance à blanchir au sommet. C’est ce dont nous avons pu nous convaincre en examinant quelques exemplaires en bon état et particulièrement deux magnifiques individus provenant de la collection Dutailly et exposés dans les vi- trines du Muséum de Paris. Cet examen nous a obligé à modifier notre première diagnose faite sur des individus en médiocre état de conservation.

Le B. Alexander est encore très-rare dans les collec- tions, et n’a été trouvé jusqu'ici qu’à Kanala (Nouvelle- Calédonie) : c’est probablement une espèce de l’intérieur de l’île.

2. BuriMus SOUVILLEI.

Bulimus Souvillei, Morelet, in Bullet. Soc. Hist. nat. Moselle, 1856-1857.

_ Morelet, Test. Nov. Australiæ, p. 1, 1857. Fischer, Journ. Conch., vol. VI,

p. 500, pl. 1x, f. 13, 1857. Gassies, Faune Conchyl., p. AA, pl. vu, f. À, 1865. Bulimus eximius, Albers, in Malak. Bl., IV, p. 96, 1857.

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Bulimus eximius, Pfeiffer, MNouitates, 1, 204, pl. xxxun, f. 4,2, 1859. Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 446, 1859. Albers, Heliceen, éd., p. 185, 1861.

Var. B nigricans, fasciohs subundulatis carens (coll. Crosse).

Cette remarquable espèce, qui atteint jusqu’à 120 mil- limètres de longueur sur une largeur de 60, est le plus grand des Bulimes du groupe qui nous occupe. Elle est imperforée, solide, ovale-oblongue, légèrement compri- mée, marquée de stries longitudinales rugueuses, et or- née, sur un fond marron, de fascies noirâtres plus ou moins larges, subonduleuses et dirigées dans le sens de la spire. Néanmoins ce caractère n’est pas constant, car nous possédons un individu (var. £) qui est d’un brun noi- râtre uniforme et ne présente pas trace de fascies. Les tours sont au nombre de 7; le dernier, plus grand que la spire, est légèrement ascendant. L'ouverture et le péri- stome sont d’un beau rouge de feu plus ou moins orangé : les bords sont généralement plus pâles que l’intérieur de la bouche. L'ouverture, légèrement auriforme, n'est pas toujours verticale, comme le dit M. Pfeiffer (1); nous possédons deux individus chez lesquels elle est sensible- ment oblique. Au reste, cette espèce commence à présen- ter, bien qu’à un moindre degré, les faits de polymor- phisme et de déviations diverses que l’on remarque dans le B. fibratus. La columelle présente un pli fortement pro- noncé, et le dépôt calleux qui réunit les deux bords porte, vers sa partie médiane, un tubercuie très-gros et très-

(4) Mon. Helic., IV, p. 46.

1192

saillant. Dans cette espèce, comme dans la plupart des suivantes, l’épiderme finit par disparaître plus ou moins complétement dans les vieux individus.

Cest à tort que les auteurs allemands considèrent comme antérieur le nom donné par M. Albers à cette es- pèce. M. Morelet l'a nommée et décrite le premier, dans le huitième Bulletin de la Société d'histoire naturelle de la Moselle, et la publication porte la date du 2 avril 1837 : M. Albers ne l’a publiée, dans les Malakozoologische- Blaetter que le 20 mai 1857. Il y a donc, en faveur du premier, une antériorité de plus de six semaines, et sa dé- nomination doit être préférée.

Le B. Souvillei n’a été recueilli authentiquement, jus- qu'ici, qu’à Kanala et à Sainte-Marie-de-Balade (Nouvelle- Calédonie). Ces deux points étant situés presque aux deux extrémités de l’île, il est probable que l'espèce est répan- duc également sur les points intermédiaires de la côte orientale.

5. BULIMUS FIBRATUS (1).

Limax fibratus, Martyn, Fig. of shells, t. XXV, 1764,

Martyn, in Chenu, Bibl. conch., t. IX, p. 21, pl. vu, f. 5, 1845.

T. imperforata, oblongo-conica, rugoso-striata, pon-

(4) Nous évitons de mentionner une partie de 14 nombreuse synonymie de cette espèce, attendu qu’il est souvent difficile et quelquefois même impossible de savoir à laquelle des innom- brables variétés du B. fibratus on peut l’appliquer convenable- ment. Nous renvoyons donc, pour ces anciennes synonymies, à l'ouvrage de M. L. Pfeiffer (Mon. Heliceorum, vol. I, p. 139), qui est entre les mains de presque tous les naturalistes. Nous rappel- lerons seulement, pour mémoire, que le Voluta auris Machi 8 de Gmelin, le Voluta australis de Dilwyn, l’Æuricula aurantiaca de Schumacher et le Placostylus bootis de Beck sont des Bulimus fibratus. HG;

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derosa, caslanea, saturalius radiata ; syira conica, acula, apice albida ; anfr. "7 plantusculi, ultimus spiram sub- œquans ; columella valide et oblique uniphcata ; apertura oblongo-ovalis, intus aurantiaca; peristoma subrectum, incrassalum, eburneum, marginibus callo crasso, nitido, eburneo (in adultis medio tuberculum prominens formante) junctis, dextro stricliusculo columellari dilatato, adnato. Long. 83, diam. 35 mill. Apert. intus 57 null. longa, medio 16 lata (coll. Crosse).

Var. 8 normahs, plerumque imperforata, interdum vix rimala, olivaceo-fulva, peristomate aurantiaco, fauce vivide purpureo-aurantiaca, margine dextro in adults specüninibus sinuato. Long. speciminis maximi 110, diam. 46 mull. (coll. Crosse).

Bulimus fibratus , Gassies, Faune conch., p. 39, pl. 1v,

f: Bairdi, Gassies, L. c., pl. v, fig. 4 (nec Reeve).

Var. pallidula, epidermide flavescente induta, non- dum omnino adulla, marginibus mediocriter incrassatis, lutes-eburneis, fauce ex fusco flavida.

Auris-Midæ, Chemnitz, IX, P. 11, p. 42, t. 191,

f. 1059-1040 , 1786.

Var. J minor, cœlerum varielah 8 simillima. Long. 65 mull.

Bulimus insignis, Petit, in Journ. Conchyl., I, p. 57, pl. a, f. 1, 1850.

Var. ovala, subcompressa, epidermide olivaceo-casta- nea induta, aperltura ampla, fauce purpureo-aurantiaca. Long. 100, diam. 45 mall. (coll. Crosse).

Bulimus Auris-Midæ, Reeve, Conch. Ic., 170, 1848

(nec Chemnitz).

114

Bulimus Auris-Midæ, Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 81, et tirage à part, p. 5.

Var. S turriculata, spira elongata, anfr. 8-8 172, pe- ristomale et fauce nunc pallidis, nunc vivide aurantiacis (coll. Daniel).

Bulimus Bairdii, Reeve, Conch. Ic., 272, 1848.

Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 377, 185%.

Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 81, et tirage à part, p. 5.

Albers, Heliceen, éd. 2, p. 185, 1861.

Var. n devia, anfr. 7, ultimo dextrorsum et retro pe- culiariter contracto, sutura albicante, aperturæ fauce vi- vide purpureo-auranliaca, peristomale eburneo. Long. 80, diam. 55 mill, (coll. Crosse).

Bulimus Danieli, Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 8k,

pl. 1v, f. 4, 5, et tir. à part, p. 5. _ Pfeiffer, Mon. Helic., p. 447 , 1859. Gassies, Faune Caled., p. 40,

Var. 8 uwmbilicata, sutura albida, anfr. 7, apertura stricta, auriformi, marginibus crassis, albidis, externo sinualo, fauce aurantiaca. Long. 80, diam. my. 34 mil. (coll. Gassies et Crosse).

Bulimus Edwardsianus, Gassies, Faune Caled., p. 40,

pl. 1v, fig. 2 (nec Morelet). fibraius, var. umbihcata, Crosse, mss.

Habitat in Nova-Caledonia, ubique frequens.

Le Bulimus fibratus, actuellement le plus commun et le plus répandu dans les collections des Bulimes néo-calédo- niens, est une de ces espèces dont le polymorphisme excessif fait le désespoir du naturaliste nomenclateur. Si ‘on n'en possède que quelques individus isolés, on est

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tenté, leplussouvent, d’en faire autant d'espèces distinctes, etil faut en avoir vu des centaines, pour pouvoir con- stater tous les passages et arriver à la conviction que l’on a affaire à une seule espèce, très-variable dans sa forme aussi bien que dans sa coloration. On s’expliquera dès lors facilement comment, à l’époque peu reculée l’on ne connaissait qu’un petit nombre d'individus, on a pu créer, avec toute apparence de raison, plusieurs éspèces qui, dans l’état actuel des connaissances, doivent passer en synonymie, à titre de simples variétés.

Indépendamment de ce polymorphisme irhérent au B. fibratus, une autre cause sur l'existence ou la non- existence de laquelle nous ne sommes pas encore suffi- samment édifié peut contribuer à augmenter la confu- sion. L'examen de quelques formes intermédiaires, dont le classement spécifique est fort embarrassant, nous a sug- géré l'idée qu'il s'opérait peut-être des croisements entre les B. Souvillei, B. fibratus et B. porphyrostomus, et que nous avions sous les yeux des produits de ces unions anormales. Malheureusement la solution de ce problème intéressant ne peut être opérée qu'à l’aide d’observations faites sur les lieux mêmes, et, malgré nos recommanda- tions réitérées, nos correspondants néo-calédoniens ne nous ont rien appris jusqu'ici qui seit de nature à nous éclairer. Il faudrait vérifier d’abord si notre hypothèse est fondée, et ensuite, en cas d’affirmative, si les pro- duits de ces croisements sont ou non féconds. On saurait pertinemment, après cette vérification, s’il y a lieu de réunir ces diverses espèces ou de les maintenir séparées. Nous ne nous occuperons, pour le moment, que de l’exa- men des formes qui se rattachent directement au B. fibratus.

La figure de Martyn, qui consiitue la forme typique de

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l'espèce, représente un Bulime imperforé, épais, de di- mension moyenne et de couleur marron, avec des radia- tions plus foncées : les tours sont au nombre de sept ; l'intérieur de l’ouverture est orangé, le péristome épais et d'un blanc d'ivoire. La columelle porte un pli assez déve- loppé, et les bords sont réunis par un dépôt calleux, qui émet vers sa partie médiane un tubercule saillant. Cette forme est peu commune.

La variété 8 nous paraît la forme normale de l’espèce : c’est la plus commune. Elle est, le plus souvent, imperforée; pourtant quelques individus possèdent une faible fente om- bilicale. L'épiderme qui recouvre la coquille est d’un fauve olivâtre plus ou moins foncé ; le péristome est orangé et l'intérieur de l'ouverture d’un pourpre orangé très-vif : le bord droit, chez les individus adultes, présente, le plus souvent, un sinus et même une entaille un peu au-dessus de sa partie médiane. Dans les exemplaires très-vieux, l’épiderme disparaît à peu près complétement, et la partie externe du péristome tend à se teruir. La dimension habi- tuelle de cette variété est à peu près celle de la forme ty- pique (80-85 millimètres de longueur et 52-55 de diamè- tre) ; néanmoins quelques exemplaires atteignent une taille plus considérable. Le plus grand individu de notre collection a 110 millimètres de longueur sur 46 de dia- mètre, et M, Deshayes en possède un autre encore plus grand.

L’Auris-Widæ de Chemnitz, qui constitue notre variété y, à été établi sur un individu de taille médiocre, peu co- loré et incomplétement adulte, ainsi qu’il est facile de s’en apercevoir à la faible épaisseur du bord droit et au peu de développement du pli columellaire.

La variété S (B. insignis, Petit) est de petite taille, et

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sa coloration est, à peu de chose près, la même que ceile de la variété £.

La varieté « (B. Auris-Mide, Reeve, nec Chemnitz) est remarquable par sa forme ovale, trapue et légèrement comprimée : elle est un peu plus lisse que les autres va- riétés : son ouverture est large pour l'espèce : cette forme est assez rare.

La variété « (B. Bairdu, Reeve) est tout simplement la forme turriculée ou subscalaire de l'espèce, c’est-à-dire quelque chose d’analogue à la monstruosité que l’on re- marque quelquefois chez l’Helix aspersa d'Europe : elle est rare naturellement, comme toutes les formes anor- males. Elle a ordinairement de 1 tour à { tour 172 de spire de plus que les autres variétés. C’est à tort que M. Gassies (1) donne la figure 4 de sa planche v comme étant le B. Baird : elle représente un individu à peu près normal de notre variété 2.

La variété n (B. Danieli, Crosse), assez voisine de la forme typique, sous le rapport de la coloration du péri- stome et de l'ouverture, est un peu plus élancée, et remar- quable surtout par la singulière déviation à droite et en arrière que présente son dernier tour. La suture de ses tours de spire est blanchâtre. Si nous sommes danis la né- cessité de supprimer cette espèce, attendu que nous avons vu de nombreux intermédiaires entre elle et les B. fibra- tus droits, nous croyons qu'elle doit être maintenue comme variété : nous en possédons trois exemplaires, et nous en avons vu d’autres.

M. Gassies a établi récemment, dans un travail fort in- téressant sur les Mollusques de la Nouvelle-Calédonie (2),

(1) Faune conchyliologique terrestre et fluvio-lacustre de la Nouxelle-Calédonie, 1863.

(2) Même ouvrage, p. 40, pl. 1v, fig. 2.

118

une espèce nouvelle que nous considérons comme une simple variété ombiliquée du B. fibratus : c’est notre va- riété S. Il la décrit sous le nom de B. Ediwardsianus. Bien que la plupart des B. fibratus soient imperforés, cette règle n’est pas sans exception, et nous possédons quelques individus de cette espèce dont les uns sont munis d’une simple fente ombilicale, ies autres d’une perforation : enfin l’un d'eux présente un véritable ombilic d’un dia- mètre de 4 millimètres. La blancheër constante de la su- ture et l'entaille du bord droit fortement prononcé ne sont pas non plus des caractères spécifiques d’une grande valeur. En effet, nous retrouvons le premier dans plu- sieurs variétés, et le second chez presque tous les individus très-adultes du B. fibratus. La taille, la forme générale et la coloration de la coquille représentée par M. Gassies sont celles des individus moyens ou petits du B. fibratus. Il ne reste donc plus que les caractères tirés de l’épaisseur relativement considérable du péristome et de l’étroitesse d'ouverture qui en est la conséquence directe. Est-ce bien suffisant pour établir une espèce? Nous en doutons. Il nous est donc impossible de voir dans cette forme autre chose qu’une variété. Nous ajouterons, de plus, que le nom, dans tous les cas, ne peut rester, attendu que M. Morelet a créé antérieurement un B. Edwarsi, dédié également à M. le professeur Milne-Edwards (1) : la maxime non bis in idem doit avoir ici son application.

M. Gassies (/. c., p. 40) mentionne comme variété un B. elongatulus, Montrouzier, in sched. Nous ne con- naissons point cette variété qu'il ne décrit point.

Les jeunes individus du B. fibratus ont le bord droit, mince et presque tranchant, jusqu’à ce qu’ils aient envi-

(1) Séries conchyl., livraison, avril 1863, p. 182.

119

ron 7 tours de spire. Nous aurions pu facilement augmen- ter de beaucoup le nombre de variétés de l’espèce : nous avons préféré mentionner seulement les principales et les plus tranchées.

Le B. fibratus a été recueilli abondamment dans pres- que toutes les parties explorées de la Nouvelle-Calédonie, et particulièrement à Port-de-France et à Kanala.

4. BULIMUS PCRPHYROSTOMUS.

Bulimus porphyrostomus, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1851, p. 261. es Chemnitz, éd. 2, Bul. NW. 444, pl. xxxv, f. 1, 2. 2 = Pfeiffer, Mon. Hel., ILE, p. 578, et IV, 446. _ Gassies, Faune Caléd., p.43, pl. 1v, f. 5.

Placostylus Pfeiffer, Vers., p.148, 1856.

Adams, Genera, I, p. 153, 1858.

_— Albers, Heliceen, éd. 2,

p. 185, 4861.

Bulimus Auris bovina, Reev., Conch. Ic., 185 (nec Bru- guière) , 1848.

Lessoni, Petit, Journ. Conch., IV, p. 405, pl::x1,,1: 01, 1609.

Crosse, Rev. z0ol., 1855, p. 82, et tirage à part, p. 5.

Var. 8 constricta, apertura angusta, perobliqua, mar-

ginibus callo crasso, edentulo junctis.

Bulimus singularis, Morelet, Test. nov. Austral., tirage

a, part,p..2, 14857.

25 Los Bulimus Lessoni, Gassies, Faune €Caléd., p. 44, pl. 1v, f. 4.

Les seules bonnes figures que nous connaissions de cette espèce et de sa variété sout celles du récent ouvrage de M. Gassies. Aucune des autres ne représente un individu complétement adulte, et il en résulte qu’on confond sou- vent le B. porphyroslomus avec certaines variétés du B. fibratus. I en diffère, même à l’état jeune, par l'étroi- tesse relative, et surtout par l'obliquité constante de son ouverture, caractères qui, dass les individus adultes, sont excessivement prononcés, L’épiderme olivâtre de la co- quille tombe plutôt que dans le B. fibratus : elle paraît alors d’une nuance carnéolée pâle. Nous avons trouvé, chez tous nos individus, sept tours de spire et non six, comme le dit M. Pfeiffer. L'ouverture, longue, subverti- cale, étroite, oblique, est d’un marron pourpré très- foncé à l’intérieur. Le péristome est épais et blanc : ses bords sont réunis par une forte callosité qui porte un tu- bercule à sa partie médiane : le bord columellaire est muni d’an pli oblong.

La variété sur laquelle M. Morelet a établi son B. sin- gularis se distingue du type par son ouverture plus res- serrée et plus oblique, par son péristome plus épais, et enfin par l'absence de toute dent ou tabercule sur le dépôt calleux qui réunit les bords.

M. Reeve, dans son /conica, confond cette espèce avec le B. Auris bovina de Bruguière, qui est antre chose. M. Petit l’a nommée, en 1855, B. Lessoni, n'ayant pas connaissance de la description antérieure de M. Pfeiffer.

La dimension de cette espèce est égale à celle des pe- tits individus du B. fibratus. Le B. porphyrostomus ha- bite la Nouvelle-Calédonie : la variété a été recueillie à Port-de-France, sur la côte occidentale de l’île.

in

5. BULIMUS CALEDONICUS.

Bulimus Caledonicus, Petit, in Rev. z00l., 1845, 55. Pfeiffer, Helic., Il, p. 140, IT, p. 578, et IV, p. 447. —_ Reeve, Conch. Ic., 163, 1848. Philippi in Abbild., III, 23, p. 95; Bul., pl. 1x, fig. 2. Deshayes in Férussac, p. 117, pl, cxxxvIn, fig. 5 et 4. —_— Crosse,in Rev.z0ol.,1855, p.81, et tir. à part, p. 2. _ Gassies, Faune Caléd., p. 45, pl. V 689: Placostylus Albers, Heliceen, éd. I, p. 147, et éd. IF, p. 185. _— Pfeiffer, Versuch., p. 148. —_ _— Adams, Genera, vol. IE, p. 153. Le B. Caledonicus est imperforé, lourd, épais, de forme ovale-allongée, et d’un blanc rougeâtre sous un épiderme olivacé : il est strié longitudinalement et faiblement mar- telé en travers. La spire est conique et pointue. Les tours, au nombre de 6, sont assez convexes; le dernier, un peu plus grand que la spire, est gibbeux et renflé en arrière. L'ouverture est irrégulière, oblongue, rétrécie, et d’un brun pourpré foncé à l’intérieur. Le péristome est d’un blanc jaunâtre, fortement épaissi, mais non réfléchi : les bords sont réunis par un dépôt calleux, épais, brillant et unidenté : le bord droit, vers la partie supérieure, est for- tement sinueux et comme entaillé; le bord columellaire est muni d’une large dent ou plaque verticale saillante. Long. 69, diam. 34 millim. (Coll. Crosse.)

Cette espèce, bien connue et remarquable par la forme 9

122 tourmentée de son ouverture, habite la Nouvelle-Calédo- nie, elle est très-commune, non-seulement dans les montagnes de l’intérieur, mais encore sur presque tout le littoral, et notamment à Balade, Jengen et Kanala. Elle a été recueillie à l'île Art par le R. P. Montrouzier, et sur

un petit ilot situé à l’entrée de la baie du Sud par M. Magen.

6. Buzimus PsEuDO-CALEDONICUS.

Bulimus pseudo-Caledonicus, Montrouzier, in Journ.

Conch., vol. VIL, p.379, pl. xiv, fig. 5.

Fischer, Journ. Conch., vol. VIII, p. 199.

Albers, Heliceen, éd. I, p. 186.

= Gassies, Faune Caléd., p. 45, pl. v, fig. 4.

Cette espèce est véritablement intermédiaire entre la précédente et celle qui suit (B. scarabus). Un peu plus petite que le B. Caledonicus, elle s’en distingue par la couleur plutôt marron qu’olivâtre de son épiderme, par le manque de malléations transverses, par sa columelle re- marquablement plate et non dentée, par l'absence de dent à la callosité qui réunit ses deux bords, par la forme plus élargie, plus régulière et moins tourmentée de son ouver- ture, et par le sinus moins fortement prononcé de son bord droit.

Le B. pseudo-Caledonicus est assez commun dans les bois de la Nouvelle-Calédonie. Le R. P. Montrouzier l’a recueilli à Balade et à l’ile Art. Aucun des quelques indi- vidus que nous avons pu voir ne présentait de caractères

= différentiels suffisants pour permettre d'établir des va- riétés.

7. BULIMUS SCARABUS.

Bulimus scarabus, Albers, in Malak. BI., 1854, p. 219. Pfeiffer, Novit., I, p. 12, pl. 1v, fig. 12 et 13. Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 447. Gassies, Faune Caléd., p. 46, pl. v, fig. 2. Placostylus Pfeiffer, Vers., p. 148. EE Albers, Helic., éd. IT, p. 185.

Cette espèce a beaucoup d’affinité avec la précédente, surtout sous le rapport de l'ouverture. Elle est un peu plus petite et elle s’en distingue, de plus, par les cin- gulations transverses de son épiderme, par son ouverture un peu moins allongée, par ses tours de spire plus con- vexes, par son bord droit moins sinueux et par le ton plus clair de sa coloration intérieure. Le péristome est dé- pourvu de dents, ainsi que dans l'espèce précédente.

Ce Bulime habite la Nouvelle-Calédonie et particulière- ment l'île Art.

8. BuLIMUS SEEMANNI.

Bulimus Seemanni, Dahrn, in Proceed. zool.Soc., 1864, p. 207, :pl-:xxvE, fine 6:

Cette espèce, munie d’une perforation ombilicale pres- que entièrement cachée, est oblongue-fusiforme, assez solide, marquée de stries longitudinales rugueuses et d’une coloration rougeâtre. La suture est bordée, la spire assez élancée. Les tours, au nombre de 5, sont à peine convexes ; le dernier, qui forme les 375 de la longueur to- tale, est comprimé vers sa partie médiane et assez nola-

124

blement descendant en avant. La columelle est tordue et fortement plissée. L'ouverture est faiblement oblique, auriforme, élargie à sa partie basale et rougeâtre à l'inté- rieur. Le péristome est blanc, large et épais, réfléchi près de la columelle : les bords sont réunis par un dépôt cal- leux épais. Longueur 70, largeur 21 mill. (Coll. Cu- ming.)

Ce remarquable Bulime, que nous ne connaissons en France dans aucune collection, a beaucoup de rapports avec le B. Cleryi, Petit. Il en diffère par son épaisseur, sa sculpture, le nombre de ses tours de spire, l’épaisseur et le développement de ses bords, ainsi que du dépôt calleux qui les réunit. Les individus complétement frais sont très- probablement revêtus d’un épiderme caduc. Ce sont ces derniers caractères qui nous ont porté à le placer, de pré- férence, dans notre premier groupe. Mais, ainsi que nous l'avons fait observer plus haut, il serait presque aussi bien placé dans le troisième, ce qui prouve combien toutes ces espèces ont d’affinités entre elles, et combien sont peu solides les divisions génériques ou subgénériques à l’aide desquelles on a tenté de les séparer.

Le B. Seemanni provient des îles Fidji.

Deuxième groupe.

9. BuLiMus BovINUS.

Bulimus bovinus, Bruguière, Enc. méth.,1, p.345, 80 (nec auctorum). a 2 Petit, Journ. Conch., 1855, vol. IV, p. 404. Auris-bovina, Petit, Journ. Conch., 1855, vol. IV, p. 405.

ai ar de

LD ne er rat ire ne et Es fit gmntiehinss-m hein ing”

125 Bulimus Auris-bovina, Crosse, in Rev. 2001, 1855, p. 82, et tir. à part p. 4. Shongi, Lesson, Voy. Coquille, p. 321, pl. var, fig. 4 et 5.

_ Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 140, III, p. 578, et IV, p- #47.

_ Reeve, Conch. Ic., 159.

-— Gould, Exp. shells, 1851, P+:#9:

= Chemnitz, éd. IT, p. 55, pl. xvt, fig. 14 et 15.

Placostylus Albers, Heliceen, X, p. 147, et

éd. IT, p. 485.

Pfeiffer, Vers., p. 148.

Adams, Genera, vol. IT, p. 153.

Var. 8 candida, columella subverticah, peristomalte albo, apertura intus lutescenti-albida, margine basali uni- tuberculato, dextro superne intus leviter sinuato.— Long. 86, diam. 56 muillim. (Coll. Crosse.)

Cette espèce, vue de dos, ressemble, à s'y méprendre, au B. fibratus : c’est la même forme, à peu près la même taille, la même couleur d’épiderme, les mèmes stries lon- gitudinales rugueuses et le mème nombre de tours de spire. La suture est blanchâtre, mais beaucoup d’indi- vidus du B. fibratus présentent la même disposition. Les deux espèces ne diffèrent entre elles que par les caractères que présentent l’ouverture et le péristome. Dans le B. bo- vinus, la columelle est arquée et non dentée : l'ouverture, oblongue-ovale, est d’un rouge-cerise très-vif (4) et subca-

{4) C’est la coloration normale : néanmoins elle n’est pas abso-

126

naliculée vers la base. Le péristome, très-épais, est souvent, chez les individus adultes, muni d’un ou plusieurs petits tubercules calleux, toujours situés sur le bord droit ou le bord basal, et jamais sur le columellaire ou le pariétal (c'est le contraire dans le B. fibratus). Le plus souvent, il n'existe qu'un tubercule sur le bord basal ; quelquefois on en trouve aussi un second à la partie supérieure du bord droit ; enfin, sur un exemplaire de notre collection, nous comptons dix petits tubercules, distribués de la partie ba- sale à l’origine du bord droit, et dont plusieurs sont réunis ensemble et comme anastomosés. Les bords sont réunis par une forte callosité, le columellaire est dilaté et proé- minent. Longueur 85, plus grand diam. 55 millim. (Coll. Crosse.)

* Nous possédons une variété, d’ailleurs parfaitement con- forme au type et à peu près de même dimension, qui s’en distingue par sa columelle un peu plus verticale, et sur- tout par son péristome qui est complétement blanc. L’in- térieur de la bouche est d’un blanc jaunâtre très-clair. Ainsi que cela se voit souvent dans l’espèce, le bord basal porte un petit tubercule peu saillant.

Ce Bulime n’a été recueilli jasqu’ici qu’à la Nouvelle- Zélande. Sa grande ressemblance avec le B. fibratus justi- fie ce que nous avons dit déjà plus haut au sujet des rap- ports nombreux que présentent entre elles les espèces du groupe qui nous occupe et de la difficulté que l’on a à les classer méthodiquement. Elle a été cause, de plus, d’une confusion dans laquelle sont tombés tous les auteurs an- glais et allemands, qui considèrent l’espèce de Bruguière comme un double emploi du B. fibratus dans la synony- lument constante. Quelquefois elle tourne à l’orangé ; dans l’indi-

vidu figuré par Lesson, l'ouverture et le péristome sont d’un blanc rougeûtre. H. C |

be tr émettes af éme à

127 :

mie duquel elle devrait dès lors entrer. C’est à tort, selon nous, et nous partageons l'opinion émise pour la première fois par M. Petit de la Saussaye (1). Bruguière, qui était un naturaliste de talent, ne dit pas un mot de la présence de dents, soit sur la columelle, soit sur le dépôt calleux qui réunit les deux bords, ct l’on sait que ces dents ou plis dentiformes sont l’un des principaux caractères différen- tiels du B. fibratus : on ne peut admettre qu'il ne les ait pas vues ; elles sont trop apparentes pour cela. Il faut donc en conclure qu’il avait en vue l’autre espèce, à laquelle sa description convient beaucoup mieux. Au reste, Lesson lui- même paraît avoir renoncé à son nom spécifique, puisque, comme le dit M. Petit ({. c.), il lui a « substitué, dans son « texte, celui de B. Auris-bovina, après avoir consulté « M. de Férussac et les collections de Paris. » 4

D’après M. Gould (2), l'animal du B. bovinus est d’un noir bleuâtre uniforme, corpulent, largement arrondi à la partie postérieure de son pied, qui ne se termine pas en pointe, comme celui de la plupart de ses congénères. Il est aussi remarquable par la dimension considérable des expansions latérales de son pied, qui forment comme de grands falbalas et le font paraître presque aussi large que long. La tête est large et obtuse; les tentacules sont courts, grêles et d'un jaune pâle à l'extrémité. L’orifice génital, placé en arrière du tentacule droit, consiste en une large fente continuée par un sillon à direction obliqueen avant eten bas : M. Gould compare cette disposition à celle qu’on observe chez les Aplysies.

(1) Journal de Conchyliologie, vol. IV, p. 403-405. (2) U. S. Eæplor. Exp., p. 79, pl. vi, f. 85 a et b.

128 10. Bucimus NovosEELANpICus.

Bulimus Novoseelandicus, Pfeifier, Malak. BL., 1861, p. 149.

Coquille imperforée, ovale-oblongue, solide, munie de stries longitudinales rugueuses, et d’un brun fauve mêlé çà et de petites bandes marron. La spire, ovale-conique et de couleur de chair à sa partie supérieure, est assez pointueau sommet. La sutureestlargementbordéede blanc. Les tours, au nombre de six, sont faiblement convexes; le dernier, aussi grand que laspire, est subatténué à la base; la columelle est verticale, de forme rhomboïdo-semiovale, et d’un blanc jaunâtre à l’intérieur. Le péristomeest épaiset blanc : ses bords sont réunis par un dépôtcalleux blanchâtre : le bord droit, assez développé, est légèrement arqué et pré- sente un très-faible sinus à sa partie supérieure. Le bord basal forme un angle avec le columellaire qui est dilaté.— Longueur 77, diam. 31 millim. L'ouverture, sous le péri- stome, a 55 millim. de long sur 15 de large.

Cette espèce a été recueillie, par l'expédition scientifique de la frégate autrichienne Novara, à Wangarura, près de la Baie-des-iles (Nouvelle-Zélande). Ainsi que le fait remar- quer M. Pfeiffer, elle a de grands rapports avec l’espèce précédente. Il se peut qu’elle soit établie sur notre variété blanche du B. bovinus, qui nous semble s’en rapprocher considérablement. N'ayant pas eu entre les mains de type authentique du B. Novoseelandicus, nous ne pouvons avoir de certitude complète à cet égard.

11. BuLiMUS BIVARICOSUS.

Bulimus bivaricosus, Gaskoin, in Proc. zool. Soc., 1854, p. 152, pl. xxx, fig. 4.

129

Bulimus bivaricosus, Pfeiffer, Helic., IV, p. 447. —. Gassies, Faune Caléd., p. 47, pl. ri, fig. 2. Placostylus _— Pfeiffer, Vers., p. 148. _ ee Albers, Heliceen, éd. IT, p. 185.

Coquille imperforée ou munie d’une fente ombilicale presque imperceptible, ovale-oblongue, solide, pourvue de stries longitudinales rugueuses très-faiblement décus- sées, et d’un rose blanchâtre sous un épiderme caduc d’un brun foncé. La spire est conique, légèrement renflée et obtuse au sommet. Les tours, au nombre de six, sont peu convexes ; le dernier est à peu près aussi grand que la spire et subatténué à la base. L'ouverture, oblongue-verticale, est d’un rouge orangé et subcanaliculée à la base. Le péristome est épais, obtus et d’un rouge de sang : les bords sont réunis par un dépôt calleux épais, de mème couleur et émettant, tout à fait à l’intérieur, un tubercule peu visible et blanchâtre : le bord columellaire est un peu arqué, dilaté et réfléchi, le bord externe droit et émar- giné à sa partie supérieure. Longueur 59 millim., plus grand diam. 27. (Coll. Crosse.)

Cette espèce semble un diminutif du B. bovinus : sa columelle est moins arquée, son ouverture plus verticale, proportionnellement plus longue et moins large; enfin son bord droit est émarginé. L’individu figuré dans l'ouvrage de M. Gassies n’est pas complétement adulte. Ce Bulime a été recueilli à l'ile de Lord-Howe (Nouvelles-Hébrides) et à Lifu (îles Loyally, dépendances de la Nouvelie-Calédonie).

42. Burimus FULIGINEUS (pl. VIT, fig. 4).

Bulimus fuligineus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 1352, p. 85.

130

Bulimus fuligineus, Pfeiffer, in Chemn., Ed. nov., p. 457, pl, 48, f. 5, G.

Pfeiffer, Mon. Hel., I, p. 501, | et IV, p. 565. Placostylus Pfeiffer, Vers., p. 148 (Malak. BI.) (1855). H. et A.Adams,Genera, vol. II, p. 155.

Albers, Heliceen, éd. post., p. 185.

Cette espèce est imperforée, oblongue, solide, marquée de stries longitudinales, et de petits sillons concentriques qui les coupent irrégulièrement, assez brillante et d’un brun fuligineux. Ce brillant et cette coloration provien- neut de la présence d’un épiderme qui est sujet à s’écail- ler et à disparaître par endroits, comme chez le B. fibra- tus et beaucoup d’autres espèces du groupe qui nous oc- cupe. La spire est obtuse au sommet et de forme convexo- conique, la suture profonde et généralement blanchâtre. Les tours, au nombre de 5, s’accroissent rapidement; les premiers sont toujours rosâtres et non épidermés,; le dernier est atténué à la base, subcomprimé vers sa partie médiane et égal aux 5/5 de la longueur totale. La columelle est lé- gérement tordue, non vers le milieu, comme dans les es- pèces du premier groupe, mais à la base, ce qui lui donne un faux air de troncature, qui a fait placer à tort par M. Pfeiffer l'espèce dans le voisinage du B. Downest, Gray (Mon. Hehc., IL), opinion sur laquelle, d’ailleurs, l'auteur est revenu récemment (Malak., BI., 1861, p. 15). Elle est, ainsi que le bord droit, d’une belle couleur oran- gée, dans les individus en bon état. L'ouverture, impercep- tiblement oblique, est allongée, auriforme et d’un blanc

131 livide à l’intérieur ; le péristome est assez épais, le bord droit flexueux et plus développé vers sa partie médiane. Longueur de la coquille 38 millimètres, plus grand diamètre 17 (coll. Crosse).

Cette espèce provient de l'archipel des Nouvelles-Hé- brides.

M. Pfeiffer (Won. Hel., IV, p. 565) signale une va- riété £ remarquable par sa coloration fauve et son péri- stome peu coloré : elle nous est inconnue. La seule figure que nous connaissions de cette jolie espèce étant excessi- ment médiocre, nous avons cru devoir en donner une nouvelle. Nous ferons remarquer que, dans cette espèce, les bords ne sont pas réunis par un dépôt calleux et que, par conséquent, elle appartient déjà, sous ce rapport seu- lement, au troisième groupe.

15. Burimus Sacomonis (pl. VIE, fig. 5}.

Partula Salomonis, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1852, D: 104 —— Pfeiffer, Mon. Helic., IX, p. 137, t. IV, p. 510. Chemnitz, éd. 2, p. 276, pl. Lxvi, f. 10, 11 (pessimæ). Adams, Genera, vol. IE, p. 145. _ Albers, Helic., édit. 2, p. 259. Placostylus Pohrn, in Mal. bl, 1869, p. 214. Bulimus pyrostomus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 1860, p. 157. Pfeiffer, in Malak. Bl., 1861, p. 15.

Cette espèce, pourvue d’une fente ombilicale très-étroite,

132

mois assez profonde, est de forme ovale-conique, et de couleur marron, avec des bandes un peu plus foncées, mais peu distinctes. Les stries longitudinales rugueuses qu'elle présente, ainsi que la plupart de ses congénères du groupe qui nous occupe, sont coupées par d’autres Stries spirales plus faibles et irrégulières. La suture est médiocre et simple. Les tours, au nombre de 5, sont fai- blement convexes; le dernier, un peu plus grand que la spire, est renflé vers sa partie médiane. La columelle est droite, et paraît située assez profondément à l’intérieur de la bouche, par suite de l'expansion du bord columel- laire, qui est libre et dilaté : un faible dépôt calleux le réunit au bord externe, qui est légèrement arqué. Tout le péristome est d’un beau rouge de feu. L'ouverture, fai- blement oblique et de forme ovale-allongée, est d’un brun rougeâtre à l’intérienr. Longueur de la coquille 40 millimètres, plus grand diamètre 20 (collect. Crosse).

Cette coquille, encore assez peu répandue dans les col- lections, a été recueillie à Errumanga (Nouvelles-Hébrides). M. Pfeiffer, dans la diagnose originale, l’indique comme provenant des îles Salomon; mais la première localité pa- raît plus certaine. |

Elle est voisine du B. fuligineus de Pfeiffer, qui pro- vient également des Nouvelles-Hébrides, mais elle s’en distingue facilement par sa fente ombilicale, sa taille un peu plus considérable, sa forme plus ventrue, son ouver- ture plus large, son bord columellaire libre et dilate, son bord externe moins arqué, et enfin par l'absence de toute torsion à la base de la columelle.

Il est arrivé à cette espèce, par un singulier hasard, d’être décrite deux fois par le même auteur, la première comme Partule, la seconde comme Bulime, à huit ans de distance. M. Dohrn, en visitant la collection Cuming, qui

133

renfermait les deux types, a constaté le double emploi, et opéré la rectification dans les Malak. Blaetter de 1862. Le deuxième nom doit donc passer en synonymie. La seule figure qui ait été publiée de ce Bulime étant complétement méconnaissable, à force de mauvaise exécution, nous avons pensé qu’il était utile de le représenter de nouveau.

Troisième groupe. 44. Bucimus CLERyI.

Bulimus Cleryi, Petit, Journ. Conch., 1850, vol. I, p. 56, pl. 1v, fig. 4. _ Pfeiffer, Mon. Helic., II, p. 306, et IV, p. 569. = Chemnitz, éd. 2, p. 245,pl. Lxv, f. 5. Placostylus Cleryri, Pfeiffer, Vers., p. 148. Otostomus (Aspastus) Cleryi, Adams, Genera, vol. IL, p. 151. Eumecostylus Cleryr, Albers, éd. 2, p. 186.

Coquille imperforée, oblongue-fusiforme, assez solide, munie de stries longitudinales assez rugueuses, et d’un rouge de chair plus ou moins intense, sous un épiderme très-caduc, dont on ne trouve plus guère de trace chez les individus adultes, et qui est vert chez les jeunes individus. La spire est de forme conique-allongée, assez pointue au sommet, et d’une nuance plus foncée à sa partie supérieure. Les tours, au nombre de 6, sont presque plans; le dernier, qui forme environ les 375 de la longueur totale, est sub- comprimé vers sa partie médiane et alténué à la base. La columelle est tordue et munie d’un pli très-fort et blan- châtre. L'ouverture, à peine oblique, est oblongue, auri-

134

forme, arrondie et élargie vers sa partie basale. Le péri- stome est épais, légèrement développé et réfléchi du côté de la columelle : le bord étroit est comprimé vers sa par- tie médiane, resserré et aminci près de son point d’inser- tion. Longueur totale 96 millimètres, plus grand dia- mètre 54 : longueur de l’ouverture 53 millimètres, plus grande largeur 24 (coll. Crosse).

Cette belle espèce, encore très-rare dans les collections, a été recueillie à «Makira-Harbour, » dans l’île San-Cris- toval (archipel Salomon).

Elle a des rapports intimes de forme et de coloration avec le B. Seemanni, mais elle est plus grande, plus mince de test et surtout de péristome : de plus, ses bords ne sont point réunis, comme ceux de l’autre espèce, par un fort dépôt calleux.

45. Buzimus MaAcGrLLivrayt.

Bulimus Macgillivrayi, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1855, p. 108, pl. xxxn,

Fe == Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 579. Placostylus Pfeiffer, Vers., p. 148. Eumecostylus Albers, Heliceen, éd. 2, p. 186.

Coquille ombiliquée, oblongue, fusiforme, assez solide, légèrement striée, un peu luisante, rougeâtre, ou d’un marron fauve. La spire, conique et allongée, est assez ob- tuse. La suture est légère et bordée de blanc ou de rose. Les tours, au nombre de 5 172, sont peu convexes; le der- nier, formant les 417 de la longueur totale, est un peu renflé au-dessous de la suture, et atténué à la base. L’ou-

135

verture, presque verticale est semi-ovale, étroite, et d’une nuance plus claire que le péristome : elle est resserrée par une callosité pariélale en forme de nœud ou de tuber- cule, et par un pli oblique, blanchâtre et très-développé que forme la columelle. Le péristome est assez épais, lé- gèrement développé, et d’un rose plus ou moins brunâtre; le bord columellaire est dilaté, réfléchi, et couvre à demi l'ombilic qui est étroit. Longueur 56, largeur 24 mill. (coll. Crosse).

Cette espèce est, en quelque sorte, un diminutif du B. Cleryi; elle est plus petite, moins terne, et son bord droit n’est pas comprimé vers sa partie médiane : son pli columellaire est proportionnellement plus développé; enfin elle possède une callosité pariétale qui manque à l’autre espèce.

Le B. Macgilhvrayr provient de « Wanderer-Bay, » localité de l'ile Guadalcanar (archipel Salomon).

16. BuriMus STRANGEI.

Bulimus Strangei, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1855, page 8. Pfeiffer, Nouit., I, p. 54, pl. xvi, f. 11, 12, = Pfeiffer, Helhc., IV, p. 578. Placostylus Pfeiffer, Vers., p. 148. Eumecostylus Albers, Heliceen, éd. 2, p. 186.

Coquille à ombilic à demi caché, oblongue, fusiforme, assez mince, munie de stries longitudinales croisées par d’autres stries spirales très-faibles. Sa coloration est d’un fauve clair, avec une petite bande blanchâtre à la suture,

136

qui est bordée et légèrement crénelée. La spire est assez élevée et obtuse au sommet. Les tours, au nombre de 5 172 à 6, sont à peine convexes; le dernier, plus grand que la spire, est légèrement ascendant et atténué vers la base. L'ouverture, à peu près droite, forme un ovale al- lougé, et dans les individus adultes se trouve resserrée par la présence d’un tubereule pariétal blanc : l’intérieur est assez brillant, et d’un jaune plus ou moins blanchâtre. La columelle est blanche et porte un pli long et assez saillant. Le péristome est blanc et assez épais; le bord droit est développé, réfléchi et arqué à sa partie supé- rieure : le bord columellaire est dilaté, aplati et étalé. Longueur 57 millimètres, plus grand diamètre 26 (coll. Crosse).

Cette espèce provient de la petite île Eddystone (océan Austral). Elle est très-mal figurée dans les Novitates. L’in- dividu représenté est petit, non adulte, et ne porte trace ni du pli columellaire ni du tubercule pariétal, qui don- nent à l’ouverture un caractère si particulier; de plus, la fantaisie de l'artiste l’a orné de raies longitudinales d’un vermillon des plus criards, que l'espèce n’a jamais pos- sédées, sa coloration étant toujours d’un fauve clair très- doux et uniforme.

47. BULIMUS MALLEATUS.

Bulimus mallealus, Jay, in Rev. zool., 1842, p. 80.

Guérin, Mag., 1845, t. LXI.

_— Philippi, Abbild., Il, 9, p. 10, Bul., pl. ns, f. 4.

Pfeiffer, Helic., I, p. 55, IX,

p. 516, et IV, p. 378. _ Reeve, Conch. Ic., 174.

137

Bulimus malleatus, Deshayes, in Fér., p. 47, pl. cxziv, fig. 11, 12. Gould, Exp. shells, 1851, p. 80. Gould, U. S. Expl. exp. Atlas, pl. vi, fig. 78. Chenu, Jan. Conch., fig. 3204. Charis Albers, Heliceen, éd. I, p. 1592, et éd. LE, p. 196. ee Pfeiffer, Vers., p. 152. =" Adams, (renera, vol. IL, p. 147.

Coquille munie d’une perforation ombilicale, ovale- conique, mince, ridée et martelée à sa surface, blan- châtre avec des taches brunes nombreuses, distribuées en séries irrégulières. Spire courte, conique, à sommet légè- rement obtus. Tours au nombre de 5, faiblement con- vexes : les premiers sont entièrement blancs, le dernier est beaucoup plus grand que la spire. La columelle porte un pli très-fort à sa partie supérieure. L'ouverture est oblongue, subauriforme et blanche à l’intérieur. Le pé- ristomé est blanc, largement développé et un peu réflé- chi : le bord columellaire est fortement dilaté, détaché et réfléchi. Longueur 55 mill., largeur 24 (coll. Crosse).

Cette espèce habite les îles Fidji : les autres lieux de provenance indiqués par les auteurs sont erronés.

D'après M. Gould (1. c.), l'animal est corpulent et re- marquable par la forme aplatie et largement arrondie de Ja partie postérieure de son pied.

418. BULIMUS FULGURATUS.

Bulimus fulguratus, Jay, in Rev. zool., 18492, p. 80. ns _— Guérin, Mag., 1845, t. LXII. on _ Philippi, Abbild., IH, 9, p. 10, Bul., pl. ui, fig. 2. 10

138

Butimus fulquratus, Pfeiffer, Helhc., IE, p. 56; HIT, p. 516; et IV, p. 578.

Reeve, Conch. Ic., 175.

Gould, Exp. shells, 1851, p. 80.

Gould, U. S. Expl. exp. Atlas, pl. vi, fig. 77. Charis Albers, Heliceen, éd. I, p. 152, et éd. IT, p. 196. _ Pfeiffer, Vers., p. 152.

Adams, Genera, vol. II, p. 147. Bulimus eximius, Reeve, Conch. Syst., IT, t. CLXXIHIT,

fig. 2. Plekocheilus gracilis, Broderip, in Proc. zool. Soc., 1840, p. 182.

Coquille perforée, oblongue, assez mince, longitudina- lement et très-finement striée, et ornée transversalement de lignes concentriques, saillantes et subonduleuses : son système de coloration se compose de petites bandes brunes, disposées en zigzag, sur un fond d’un ton olivâtre clair. La spire est courte, conique, légèrement obtuse au sommet, dénuée d’épiderme et rosée à sa partie supé- rieure. Les tours, au nombre de 5, sont convexes ; le der- nier est beaucoup plus grand que la spire. La columelle, à sa partie supérieure, porte un pli très-fort. L'ouverture est oblongue, subauriforme, et d'un blanc plus ou moins jaunâtre à l’intérieur ; le péristome est simple, largement développé, assez réfléchi, et d’un blanc tirant sur le jaune; les bords sont réunis par un dépôt calleux, mince et transparent. Le bord columellaire est dilaté, mais un peu moins détaché que dans l'espèce précédente. Longueur 47 millimètres, largeur 20 (coll. Crosse).

L'animal, d’après M. Gould (/. c.), est de couleur de chair, déprimé, aplati, et obtusément arrondi à sa partie postérieure.

1939

Cette espèce, voisine de la précédente, s'en distingue par sa solidité plus grande, par sa forme plus élancée, et par ses linéoles transverses saillantes et subonduleuses. Nous en possédons une variété qui diffère du type par son test un peu plus mince, ses linéoles transverses moins accentuées, et surtout par la couleur orangée de son péri- stome et de son ouverture : le pli columellaire seul reste blanchâtre. Elle paraît excessivement voisine du B. colu- brinus, de Pfeiffer.

Le B. fulgquraltus provient des îles Fidji.

19. BULIMUS COLUBRINUS.

Bulimus colubrinus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 1860, p. 158, pl. Li, fig. k. Pfeiffer, Halak. BI., 1861, p. 15. D'après la description de il. Pfeiffer, cette coquille est ombiliquée, oblongue-fusiforme, assez solide, légèrement striée en long et marquée, dans le sens de la spire, de pe- tits sillons obliques et irréguliers: elle est fauve, brillante, et ornée de petites bandes disposées en zigzag et d'un brun noirâtre. La spire est conique, assez acuminée, dénuce d’épiderme et d’un rose pourpré à sa parlie supérieure. Les tours, au nombre de 5, sont convexes; le dernier est un peu plus grand que la spire. La columelle est blan- châtre, épaisse, tordue et légèrement saillante; l’ouver- ture, subverticale, oblongue-ovale, est, à l’intérieur, bril- lante et d’un rouge de feu. Le péristome, légèrement épaissi, est bordé de blanc : ses bords sont réunis par un dépôt calleux d’un rouge de feu : le bord droit est légère- ment développé, le bord columellaire dilaté et étalé. Longueur 56 millimètres, largeur 23 (coll. Cuming). . Cette espèce habite la Nouvelle-Calédonie , d’après M. Pfeiffer.

140

Nous conservons quelques doutes sur fl'exactitudé de l'habitat qui lui est assigné, d’abord parce qu’elle ne s’est jamais trouvée, à notre connaissance, dans aucun des nom- breux envois de coquilles calédoniennes qui sont arrivés en France, depuis la fondation de la colonie, et ensuite parce qu’elle nous paraît avoir les plus grands rapports avec le Bulimus fulquratus, Jay, que l'on a rencontré jus- qu'ici seulement aux îles Fidji. Il nous semble même pro- bable qu'elle n’est qu'une simple variété du type, diffé- renciée par sa taille un peu plus grande, son test plus épais, et sa coloration plus vive. Nous retrouvons dans les deux espèces les mêmes stries spirales et les mêmes fascies ful- gurantes dans le sens longitudinal. Seulement, la certitude matérielle nous manque, car nous n’avons pas eu le type original entre les mains : d’ailleurs, on doit y regarder à deux fois avant de supprimer une espèce créée par un sa- vant aussi éminent et aussi consciencieux que M. Pfeiffer. Nous nous contentons donc, pour le moment, d'appeler sur ce point douteux l'attention des naturalistes.

20. BULIMUS ELOBATUS.

Bulimus elobatus, Gould, in Proc. Boston Soc. of nat. hist., 1846, IT, 190. _— Gould, ÆEzxp. shells, 1846, p. 51 (teste Pfeiffer ). _— Pfeiffer, Mon. Hekhc., IL, p. 148; IL, p. 419; et IV, p. 479. Gould, U. S. Expl. exp., p. 72, pl. vi, fig. 84 et 84 a. Var. & minor, decolorata, epidermide destituta, albi- do-cinerea (teste Gould). Bulimus morosus, Gould, in Proc. Boston Soc. of nat. hist., 1846, IL, 190.

mm =

Bulimus morosus, Gould, Exp. shells, 1846, p. 51. _ Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 56; I, p. 516; et IV, p. 378. Charis Pfeiffer, Vers., p. 152. _— Albers, Heliceen, éd. WE, p. 196. roseus, Gould (teste Adams) (1), Genera, IL, p. 147?

Si nous réunissons ici ces deux Bulimes que nous con- naissons uniquement par les descriptions et les figures qui en ont été publiées, c’est sur l'autorité et d’après l'avis de auteur lui-même : il déclare formellement, dans une note (2), qu'ils ne forment qu’une seule et même espèce que l’on doit rapporter au Bulimus Founaki, Hombron et Jacquinot. Nous verrons plus loin ce qu’il faut pensér de ce dernier. Le B. morosus ne parait être qu’une variété de petite taille de l’autre espèce, établie sur des individus en mauvais état de conservation, blanchâtres, décolorés et complétement dépourvus d’épiderme.

Quant au B. elobatus, d’après la description et la figure de M. Gould, c’est une coquille étroitement ombiliquée, d’une forme ovale-allongée, assez solide, ornée de stries longitudinales coupées par des linéoles transverses inter- rompues, et recouverte d’un épiderme zébré de jauneet de vert. Lestours de spiresontau nombre de cinq et convexes; le dernier est grand. L'ouverture est étroite et subellip- tique, le bord droit simple, oblus, orangé. La columelle porte un pli très-oblique. La longueur est de 2 pouces 1/4, la largeur de 1 2/5 (anglais).

Nous ferons remarquer que l'individu représenté sur la planche ne semble pas en parfait état de conservation, ce

(1) M. Gould n’a pas décrit, à notre connaissance, de Bulimus

roseus. Ce nom serait-il un lapsus calami de MM. Adams? HE. C. (2) Otia, rectifications, p. 244.

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qui augmente l'incertitude qui règne sur cette espèce. De plus, s’il est de plus grande taille que le B. fulguratus, il en a tout à fait la sculpture et la coloration. Nous ne re- trouvons pas ses linéoles transverses et saillantes dans l'individu typique du B. Founaki que nous avons vu dans les vitrines du Muséum de Paris et qui n’est strié que très- faiblement et dans le sens longitudinal. Nous pensons donc que M. Gould a insuffisamment connu le B. Founaki et que son assimilation n’est pas complétement fondée. Dans notre opinion, ou son espèce est bonne et peut rester, ou, si elle doit être réunie à une espèce connue, elle ne con- stitue qu’une variété maxima du B. fulguratus.

Le B. elobatus et sa variété (B. morosus) proviennent des îles Fidji.

91. BULIMUS STUTCHBURYI.

Bulimus Stutchburyi, Pfeiffer, in Proc. z00l. Soc., 1860, p. 157, pl. Li, fig. 8. LS _ Pfeiffer, Malak. BI., 1864, p. 12. paletuvianus, Gassies, in Journ. Conch., t. VIT, 4859, p. 570 (1). Gassies, Faune Caled., 1865, p. 48, pl. 11, fig. 2.

Var. 8 fulvo-virens, lineis albidis fulminantibus, sub- triangularibus longitudinaliter picta, apertura sæpe (sed non semper) minus dilatata.

Bulimus Founaki, Hombron et Jacquinot, V. Pôle Sud,

Atlas, Moll., pl. vin, fig. 15-15(2).

(1) Species male nominala, nec latine descripta. H. C, (2) Vox barbara nec adoplanda, species cum specimine non adullo constilula. H.:C,

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Bulimus Founaki, Pfeiffer, Mon. Helic., NX, p. 407, et IV, p. 467. Gassies, Faune Caléd., 18653, p. 48. Charis Pfeiffer, Vers., p. 152. —_ Adams, Genera, vol. If, p. 147. Albers, Heliceen, éd. IT, p. 196.

Coquille imperforée ou pourvue d’une fente ombilicale très-faible (1), ovale-fusiforme, assez mince, striée longi- tudinalement, avec des traces de striation spirale presque imperceptibles et dont il faut beaucoup d'attention pour constater l’existence : sa coloration est assez brillante et d’un brun fauve avec des lignes longitudinales plus fon- cées. La spire est assez régulièrement conique et se ter- mine par un sommet obtus. La suture est blanche. Les tours, au nombre de cinq, sont à peine convexes; les pre- miers sont dénués d’épiderme et d’une couleur plus ou moins rosâtre; le dernier, égal aux 5/5 de la longueur totale, est légèrement ascendant et atténué vers la base. L'ouverture, subauriforme et terminée, à sa partie supé- rieure, par un angle assez aigu, est diminuée le plus sou- vent par la présence d’un tubercule pariétal nodiforme : elle est d’un blanc presque nacré à l’intérieur. La colu- melle est blanche et porte un pli assez prononcé. Le péri- stome, d’un fauve carnéolé dans l'individu figuré par M. Pfeiffer, est plus généralement blanc : le bord droit, assez régulièrement arqué, est développé et légèrement réfléchi; le bord columellaire plat, dilaté et appliqué contre la partie ombilicale qu’il couvre presque toujours com-

(1) Nous pensons que M. Pfeiffer, qui emploie l’expression subumbilicata, a avoir sous les yeux un individu exceptionnel, puisque tous les exemplaires que nous avons vus sont imper- forés. H:'€;

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plétement. Longueur de notre individa le plus typique 65 millim., diam. 30 (coll. Crosse).

Cet exemplaire ainsi que celui qui est figuré dans l’ou- vrage de M. Gassies dépassent notablement les dimensions indiquées par M. Pfeiffer. Mais nous possédons un individu parfaitement adulte qui a la taille indiquée par lui à 4 millimètre près (54 millim.) : ce qui prouve que la di- mension del’espèce est variable. C’est évidemment parsuite d’une faute d'impression que M. Pfeiffer indique un dia- mètre de 11 millim. Il faut lire 21, ainsi qu'on peut s'en convaincre en mesurant la figure qu'il donne dans les Proceedings.

La variété 8 se distingue du type principalement par sa coloration qui se compose d’un fond olivâtre ou d’un fauve verdâtre, traversé longitudinalement par un nombre plus ou moins grand de lignes blanchâtres disposées en zigzags et formant comnie des triangles. De plus, son ouverture est généralement moins large que dans le type; mais ce caractère différentiel n’est pas constant, ce quien diminue la valeur.

Nous nous sommes trouvé fort embarrassé en ce qui concerne le nom et la synonymie de celte espèce et nous avons dû, à notre grand regret, mais par respect pour les lois de la nomenclature, rejeter les noms proposés par deux auteurs français, malgré leur antériorité sur celui de M. Pfeiffer.

Le premier en date est celui de B. Founaki, nom ma- nuscrit de MM. Hombron et Jacquinot, conservé par le naturaliste qui à publié la description des mollusques re- cueillis par eux. Ce nom est un mot kanak qui, d’après

M. Gassies (1), veut dire chef : il ne peut être adopté, par

(1) Faune Calcd., p. 49.

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conséquent, en sa qualité de vox barbara, ou mot barbare. De plus, ainsi que nous avons pu nous en convaincre, en examinant le type exposé dans les galeries du Muséum de Paris, le même naturaliste ne s’est pas aperçu qu’il avait affaire à un Bulime non adulte, et il l'a décrit comme une espèce à bord droit, mince et tranchant. Il en est ré- sulté une fausse appréciation de l’espèce dans ses rapports naturels, et une description inexacte et insuffisante. Nous ajouterons que l'individu typique est en fort mauvais état et paraît avoir séjourné dans l'alcool, ce qui a presque anéanti son épiderme et ajoute aux difficultés de son iden- tification. Notre conclusion est qu’il est impossible d’adop- ter le nom de B. Founaki, attendu qu'il a été établi sur un individu non adulte, mal décrit et plus mal nommé. Quant à la question de savoir si l’on doit ou non réunir cette forme au B. Stutchburyi, l’affirmative ne nous semble pas douteuse, bien que M. Pfeiffer, qui ne paraît pas se faire une idée bien exacte du Founaki, sépare les deux espèces (1) par 611 numéros, et que M. Gassies sou- tienne qu'elles sont distinctes. Ce dernier auteur pense que le B. Founalki se distingue toujours de l’autre espèce par ses lignes ou fascies fulgurantes et comme en zigzag, ainsi que par son ouverture moins dilatée. Mais il suffit d'examiner un certain nombre de ces coquilles pour s’aper- cevoir que la forme de l'ouverture est très-variable sous le rapport de la largeur, et que les lignes en zigzag tantôt n'existent pas, tantôt sont en très-petit nombre et dispo- sées sur l’avant-dernier tour seulement, tantôt enfin sont très-développées. Nous possédons un individu chez lequel les lignes en zigzag sont aussi développées que possible, et dont cependant l’ouverture est plus large que celle du

(4) Malak. Bl., 1851, p. 12, et Mon. Hehc., 1V, p. 467.

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type figuré par M. Gassies (1). Ces lignes ne sont donc qu’un accident de coloration, et ce caractère ne nous pa- raît pouvoir constituer qu’une simple variété et non une espèce.

Le deuxième nom donné à l'espèce est celui de M. Gas- sies, qui, en 1859, l’a appelée B. paletuvianus, par allu- sion à son mode de station, les individus qu’il connaissait ayant été recueillis au